Avis sur Butterfly murders

Je crois que je dis ça à chaque fois, mais j'adore vraiment ce genre de film. Ok, ce n'est sans doute pas le meilleur film du genre ou de Tsui Hark, mais ça dégomme pas mal.
Je veux dire on se tape une sorte de Les Oiseaux en chinois avec des papillons au début du film. Et ça rend pas forcément trop mal. On couple le tout avec des combats pas trop mal (il a réalisé mieux avec the Blade ou il était une fois en Chine (entre autres)), ça donne un truc franchement sympa pour le peu qu'on prenne le temps de s'immerger dans le film.

Alors je dois dire que dans ce genre de films, je ne capte pas grand chose, peut-être parce que j'ai l'habitude de ne pas tout comprendre alors j'arrête d'essayer... Mais disons qu'ils ont quand même tous la même tête pour moi (réflexion d'occidental), la même coupe de cheveux, ça ne facilite pas les choses. Du coup j'ai juste compris le minimum et ça suffit pour prendre son pied, mais du coup je reste en dehors de l'histoire du film.

Je trouve qu'on a quelques bonnes idées de mise en scène surtout au début avec les papillons qui arrivent par millier, ça rappelle vraiment Hitchcock. Et plus on a un combat assez intéressant avec trois personnages qui se battent entre eux, je trouve ça assez original, pas certain d'avoir déjà vu ça. Malheureusement ça ne dure pas forcément assez longtemps pour que ça soit complètement jouissif.

Mais sinon ça reste un film sympa instaurant une ambiance au début avant de finir sur l'action. Mais je dirai que les révélations scénaristiques sur la fin m'ont laissé de marbre.

film chinois de Tsui Hark, 1979
Le scénario parfaitement incompréhensible : on parle de château abandonné dans lequel les gens vivent dans des souterrains, ainsi que de papillons tueurs.
L'important étant les combats où le héros l'emporte seul devant 20 ou 30 ennemis. Film pour ados. Très faible intérêt cinématographique.

Alors que le cinéma de Hong-Kong peine à trouver de nouvelles inspirations en cette fin de décénnie des années 1970, une nouvelle vague de jeunes metteurs en scène va faire irruption, dont Tsui Hark, qui seront à l'origine d'un renouveau, puissant leurs influences tant dans les racines hong-kongaises voire asiatiques, que dans le cinéma occidental.

Si Tsui Hark prendra son vrai envol dans les années 1980, cette première tentative, après avoir étudié le cinéma au États-Unis puis travaillé pour la télévision à Hong-Kong, se révèle plutôt intéressante, s'attaquant déjà au Wu Xia Pian avec un soupçon d'horreur et de fantastique. Butterfly Murders, parfois considéré comme le chef de file de la Nouvelle Vague, nous emmène dans la Chine ancienne pour y suivre une guerre des clans dont certains acteurs sont de mystérieux et sanguinaires papillons tueurs.

Bon, c'est tout de même confus et à des années lumières de ce qu'il sera capable de réaliser par la suite, il mélange ici le traditionnel chinois, avec l'horreur et un peu de thriller, et dont les papillons du titre passent finalement au second plan. On ressent chez Tsui Hark tout un mélange d'influence qu'il ne maîtrise pas encore, et c'est dans l'ambiance ainsi que les personnages qu'il va trouver son salut, que ce soit le mystérieux guerrier à l'armure invulnérable ou encore l'héroïne, et s'ils ne brillent pas par leurs descriptions psychologiques, ils sont tout de même intéressants à suivre, chacun ayant une force particulière.

Alors, tout n'est pas forcément bien compréhensible mais bizarrement on s'en fout un peu, une fois le minimum acquis, ce n'est pas ça qui compte ici mais la façon dont on prend notre pied, que ce soit grâce aux protagonistes mais aussi aux combats, tous bien foutus, notamment dans la seconde partie (là où la première mettait bien en place l'ambiance sombre). Il n'est pas non plus avare en hémoglobine et démontre un minium de savoir-faire derrière la caméra, compensant une écriture confuse.

Tsui Hark démontre un certain savoir-faire et quelques bonnes idées pour compenser une écriture maladroite et confuse, et on arrive à prendre notre pied devant cette version sanglante, hongkongaise et horrifique des Oiseaux d'Hitchcock.

bon film, trés sombre encore une fois, les premiers films de Tsui Hark était tous assez sombre.

Alors que l'on peut avoir peur au début du film, devant les costumes et les noms un peu ridicules, on est vite rassuré par la maîtrise de Tsui Hark qui fait valoir une mise en scène très personnelle et c'est d'autant plus méritoire qu'il s'agit d'un de ses tout premiers essais cinématographiques! Il s'agit là d'une enquête presque policière, au scénario sombre bien qu'un peu en désordre et dont la bande-son est oppressante. On se prend vite au jeu pour en connaître le dénouement, qui se fera à l'issue d'un combat qui ne lésine pas sur l'hémoglobine.

Ayant découvert puis immédiatement acheté dans un bac des "affaires FNAC" pour l'assez modeste somme de 16,5 € le coffret de LA TRILOGIE DU CHAOS regroupant les trois premiers films de Tsui Hark, ce n'est pas sans une déception considérable que j'ai pu constater que ce BUTTERFLY MURDERS a tout simplement chopé un vilain coup de vieux. Tout d'abord le thème musical principal, sorte de brouhaha vaguement Funky, paraît aujourd'hui un tantinet ringard. Mais c'est sans compter sur l'ensemble du film lui-même, accumulant les éléments scénaristiques confus, les nombreuses longueurs ou temps morts symbolisés par d'interminables dialogues censés faire progresser l'intrigue, et évidemment les séquences de combats, certes joliment chorégraphiées, mais gâchées de par un montage complètement foutraque et des bruitages de coups à mourir de rire; l'on ne compte en outre plus les problèmes de raccords (le thème musical subitement stoppé en plein dans son déroulement une fois le générique de début terminé) de ce curieux BUTTERFLY MURDERS. L'on ne s'attardera point trop sur l'interprétation générale, évidemment caricaturale, sans toutefois l'être excessivement. Reste à tout cela quelques intéressantes audaces esthétiques (la scène magnifique visuellement parlant du "contrôle des papillons"), ainsi que les meurtres des dits papillons, dignes de ces séries Z ritalo-bis dénuées du moindre complexe... fallait oser !