Il y a bien longtemps que je n'ai pas fait de vrai critique, mais là j'en suis forcée. Que les personnes qui s'attendent à un film d'amour à l'eau de rose, ou un film avec de l'amour effrontée peuvent aller se rhabiller, parce que ce film ce n'est pas ça, c'est bien plus ... Tout d'abord on découvre un personne qui est plutôt ambigu, d'une part on sait qu'il est torturé, d'autre part on découvre aussi un homme plutôt dragueur et sûr de lui. Leonard est tout bonnement un personnage qui essaye de se relever de son passé. La base de l'histoire, lorsqu'on la regarde rapidement, est assez simple : un personnage A aime un autre personnage B qui aime un autre personnage C tandis que le personnage D est amoureux du personnage A. Facile, vous me direz comme idée de scénario, mais James Gray va plus loin. Ce qui l'intéresse ici, c'est l'évolution des sentiments et du comportement humain face à ces situations, et il nous montre ça d'une manière totalement réaliste. Au début, il nous présente son personnage Léonard de manière très réaliste, les plans sont filmé à l'épaule, le montage est courts et l'ambiance est simple. Cependant, au moment de la boite de nuit lorsque Michelle reçoit se fameux coup de fil on sait que tout est terminé. On bascule alors dans la tête du personnage, les plans deviennent de plus en plus long, les lumières deviennent douces et vaporeuse, tout devient d'une certaines manière très poétique. Et ceci, vient du fait que l'on voit les choses à travers le personnage de Léonard. Je ne vais pas spoiler tout le film, mais il est clair que l'idée même de nous montrer les choses sous cet angle là fait de ce film un bijoux de ces dernières années. La mise en scène de James Gray est toujours aussi parfaite, sa direction d'acteur brillante et son scénario n'a pas le moindre petit défaut. Il use comme dans tout ses films de multiple référence, il s'inspirait du Parrain dans The Yards, ici il est très inspiré Hitchcock. Cette fameuse scène sur le toit avec les surcadrage, la manière de placer les acteurs n'est pas anodine, et rappelle la scène du clocher dans Vertigo. J'avoue que je n'ai pas pu voir la référence la première fois que j'ai vu ce film, car je n'avais pas encore vu Vertigo... Enfin bref vous l'aurez compris ce film est une perle, surement l'un des meilleurs films d'amour qui m'est était donné de voir, car pour une fois tout est cruellement réaliste, et on ne tombe pas dans la pathos comme dans beaucoup de film. James Gray a su doser son film à la perfection, et lorsque celui ci se termine on ne reste pas indifférent tellement il est bouleversant ... Je n'ai qu'une chose à dire, vivement son prochain film que l'on attend déjà depuis 4 ans !