Les réalisateurs précisent leurs intentions : "Nous resterons sur Terre. Évidemment. Notre futur est ici. Mais comment ? La question brûle toutes les lèvres. Les pollutions, les catastrophes industrielles et les changements climatiques ont brusquement révélé la question de la survie de notre planète et avec elle, celle de notre espèce. Nous sommes en passe d'être rattrapés par nos besoins les plus élémentaires : d'air pur pour respirer, d'eau pour boire, de sols pour s'alimenter, d'un climat stable pour vivre en sécurité. Depuis des décennies, l'homme moderne et la nature vivent sur la même Terre mais n'appartiennent plus à la même planète. D'un côté, le progrès et son appétit croissant pour alimenter les demandes urbaines, de l'autre une biodiversité qui s'assèche progressivement et une planète qui s'asphyxie de nos propres inventions. Au-delà des problématiques environnementales, c'est notre modèle de société dans son ensemble que Nous resterons sur Terre remet en question, tout en laissant le spectateur à ses émotions, à ses intuitions et à son jugement (...)"
Olivier Bourgeois justifie le choix d'avoir donné la parole à 4 intervenants tout au long du film : "On ne voulait pas que Nous resterons sur Terre soit un film bavard. Mais nous souhaitions néanmoins avoir des intervenants irrécusables. Morin et Lovelock ont traversé le siècle. Ils ont pour eux la mémoire, une ouverture d'esprit et réfléchissent depuis longtemps sur la question du devenir de l'humanité. Symboliquement, Mikhaïl Gorbatchev est celui qui fait tomber les murs entre les hommes. Il était donc la personnalité la plus à même d'expliquer que le changement est une affaire individuelle et collective, qu'il peut se faire dans l'unité et la diversité. Quant à Wangari Maathai, activiste et militante depuis 1977, c'est une femme du sud et une mère qui officie au quotidien sur le terrain. D'où cette force de conviction et cette douceur."
Co-réalisateur du film avec Olivier Bourgeois, qui a longtemps travaillé dans le secteur de la communciation, Pierre Barougier est un homme d'image. Après avoir été assistant opérateur pour Roman Polanski (La Jeune fille et la mort) ou Woody Allen (Tout le monde dit I love you, il a été chef-opérateur sur el premier film très remarqué de Marina De Van Dans ma peau. Il a ensuite réalisé plusieurs documentaires dont Hors les murs, consacré à une prison des Philippines.
Si Nous resterons sur Terre est un documentaire, il présente des points communs avec le cinéma de fiction. "La seule chose qui distingue les documentaires des films de fiction, c'est le réel qui constitue leur matière première : pas d'acteurs qui simulent, pas de décors imaginés et construits pour l'occasion, pas de dialogues imposés", note Pierre Barougier. "Mais tout le reste - le point de vue, l'écriture, l'esthétique, le montage - appartient à un tronc commun qu'est le langage cinématographique. Nous avons affirmé un point de vue, en ayant recours à tous les paramètres qui étaient à notre portée pour servir notre récit et les émotions que nous voulions faire ressentir." Son compère Olivier Bourgeois ajoute : ": Nous resterons sur Terre a été construit avec des codes appartenant à la fiction : dans ses ruptures, ses changements de rythme, son écriture. "
Au cours de ces dernières années, plusieurs documentaires ont été tournés afin d'éveiller les consciences sur la nécessité de protéger l'environnement. Citons Une Vérité qui dérange de Davis Guggenheim, La 11e Heure, le dernier virage de Nadia Conners et Leila Conners Petersen ou encore deux films dont la sortie est prévue en 2009, Le Syndrome du Titanic de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre et Home d'Yann Arthus-Bertrand.
Les réalisateurs ont fait appel à un monteur chevronné Nigel Galt, qui fut entre autres le collaborateur de Stanley Kubrick, sur Eyes Wide Shut (montage image) et Full Metal Jacket (monteur son).