"Là haut" est certainement la plus belle preuve, aussi simpliste soit-elle, d'amour, d'amitié et de solidarité que pouvait offrir pixar à ses spectateurs. Les studios nous plongent dans une aventure hors du commun, totalement irréaliste et pourtant dénonciatrice de bien des moeurs. Là où le scénario ne s'encombre pas de dialogues futiles, les plans visuels font le travail. Image aprés image, Pete Docter et Bob Peterson racontent cet inouï périple aux confins de la Terre, avec un seul et même fil conducteur : la réalisation tardive d'une promesse passée. Carl, vieil homme meurtri par la perte de son épouse, vit cloitré, ronchon et ne se lie avec personne. Il fera, pour son malheur, la rencontre de Russel, jeune aventurier solitaire et lui-même affecté par l'absence de son pére. Avant que le destin ne rapproche nos deux protagonistes, toute une phase de tolérance, une relecture de la patience sera entreprise. Avec beaucoup de subtilités, pixar distille toute métaphore et raconte les choses telles qu'elles sont : tristes, mélancoliques (voir dramatiques) et ne fait jamais preuve d'excentricité dans les divers tableaux peints des protagonistes. De l'aventurier obsédé aux chiens parlants, en passant par l'oiseau légendaire, chacun croise la route de ceux qui sont destinés à se supporter dans toutes les épreuves. Poétique, enchanteur et enrichi de prouesses à la fois techniques et scénaristiques, Appuyée par une musique malicieuse, ponctuée d'accords émouvants composée par Michael Giacchino, cette oeuvre qui détourne la tragédie au profit d'une histoire de toute beauté s'achéve sur une note d'optimisme qu'on esperait plus teintée de sensiblerie. "Là haut" ne laisse donc rien au hasard, laisse parler chacune de ses images, et s'avére au final la plus humble des histoires contée jusque là par les studios. Une leçon de cinéma. Un éniéme chef d'oeuvre, un indispensable. Nous, on se laisse litteralement envoler par les ballons colorés de cette formidable aventure.