« Up » : l’aventure absurde d’une équipe improbable à bord d’un véhicule douteux!
Si l’aspect technique est au top - visuellement, musicalement, c’est beau ! Comme tout Pixar ceci dit,… - le film me déplait hélas vivement!
Le premier quart d’heure est pourtant un délice : la vie un peu clichée mais si douce du couple Fredricksen accompagnée par une valse à mesure alanguie tandis que le ménage vieillit.
A cette valse joyeuse s’ensuit la vieillesse solitaire du veuf Fredricksen, place à la Habanera (Carmen de Bizet), musique trainante et puissante qui rend comique la vieillesse du bonhomme désormais farouche résistant à une société technocrate qui voudrait le parquer dans un mouroir.
Un court métrage avec le matériau de cette intro m’aurait séduit et aurait par ailleurs suffit car tout le reste de l’histoire n’est qu’une vague élucubration artificiellement inventive!
L’affiche était évocatrice, on sait que le scénario va s’affoler! Après avoir passé sa vie à vendre des ballons, Fredricksen converti sa maison en dirigeable soutenu par des ballons de baudruche,…Quelle idée à la noix de coco ! Mais le pire survient après l’envol, car, si je m’accommode de cette profanation gadgetière des lois élémentaires de la physique, je ne parviens pas à supporter Russel tout le long du film,… Russel c’est un jeune scout obèse, intrusif, bavard, égocentré et monomaniaque – Il veut obtenir pour son ceinturon « d’explorateur » le badge d’aide aux personnes âgées. Pour parvenir à ses fins, il conduira M.Fredricksen à l’autre bout du monde, dans une jungle pas trop sauvage, et ce, sans penser à alerter quelqu’un de son départ,…C’est un gosse sain ça ?! Notez que l’on conçoit qu’il n’a pas été beaucoup aimé quand on constate à quel point tout le monde se tamponne de sa disparition! – qui se lie d’amitié avec un chien parlant, décervelé, irritant, et le dabou, un oiseau rare et taré qui, lui au moins, observe la courtoisie du silence animalier! Cette dream team vivra des péripéties incohérentes puisqu’il s’agira de vaincre Charles Muntz : un explorateur et chasseur d’animaux rares, héros d’enfance du couple Fredricksen, or, subitement, M.Fredricksen trouve ça déplacé pour un chasseur de faire du mal aux animaux,…Il est juste fan de Muntz depuis 70 après tout, c’est pas comme s’il avait eu le temps de réfléchir à la question de la chasse n’est ce pas? Bref,…Fredericksen se transforme en John McLane du troisième âge pour mettre la pâtée à Muntz - qui est devenu fou de rage en découvrant que le dabou était en possession de nos héros - ce dernier se bagarre d'ailleurs plutôt pas mal pour un atave séculaire! D'ailleurs, il se bat si bien que le duel s'étirera sur une bonne partie du film, c'est que la vue du dabou a tant rendu berserk ce brave Muntz qu'il ne pensera plus qu'à tuer Fredricksen et que, désormais, le dabou ne comptant apparemment plus, toutes ses actions convergeront vers ce but! Pleuvent alors des scènes d’actions « rigolotes », … ou invraisemblables et pénibles, c’est selon! Bien évidemment, Muntz sera vaincu, comme tout bon méchant qui se respecte, et c’est bien dommage car, malgré sa personnalité instable, il était le génial inventeur d’un collier permettant de communiquer avec les animaux,…espérons qu’un brillant ingénieur saura reconstituer sa fine mécanique à partir du collier que possède le clébard décérébré. Bref, "là-haut" me passe par dessus de la tête! Si je suis un tout petit peu de mauvaise foi, c'est que ce scénario capricant me pousserait à mordre… « Up », c’est, à mon gout, une grosse confusion entre le rêve et le délire mais c’est surtout un Pixar complètement bordélique, indigne de John Lasseter, que je renie devant dieu!