Interprète de 8 des personnages du film, Jim Carrey a du faire un gros travail pour donner à chacun une personnalité vocale différente. C'est ainsi qu'il a, par exemple, pris un accent de Sheffield pour jouer l'esprit du Noël présent, ou un accent irlandais pour celui des Noëls passés.
"J'ai découvert cette histoire lorsque j'étais enfant et, comme des millions de gens à travers le monde, elle m'a fasciné. Elle était à la fois fantastique et très humaine, un peu sombre et porteuse de beaucoup d'espoirs." explique le réalisateur Robert Zemeckis. "Comme toutes les grandes histoires, celle-là méritait d'être présentée à une nouvelle génération. Notre sentiment était qu'aucun film n'avait jamais été complètement fidèle à l'esprit de l'oeuvre originale. Lorsque vous lisez le texte de Dickens, vous découvrez qu'il est remarquablement dense, souvent drôle, parfois effrayant et surtout, très imagé. C'est exactement comme si Dickens avait écrit son histoire pour en faire un film ; le style est très visuel et très cinématographique. C'est la plus merveilleuse histoire de voyage dans le temps qui ait jamais été écrite et en retournant à l'essence même de l'oeuvre telle qu'elle a été imaginée par Dickens, nous retrouvions toute sa force."
Le Drôle de Noël de Scrooge est l'adaptation du classique de Charles Dickens, A Christmas Carol (traduit en France sous deux titres : Un chant de Noël et Un conte de Noël). Publié pour la première fois le 19 décembre 1843, cet ouvrage a bercé depuis toutes les générations de lecteurs, particulièrement anglo-saxons, et inspiré la télévision et le cinéma avec plus de 75 adaptations, parfois non-officielles à l'image de Fantômes en fête ou Hanté par ses ex.
Outre les différentes adaptations de A Christmas Carol, Charles Dickens a également connu les honneurs du grand et du petit écran à travers les différentes relectures de Oliver Twist, Nicholas Nickleby, David Copperfield ou De grandes espérances.
Après Le Pôle Express (2004) et La Légende de Beowulf (2007), Le Drôle de Noël de Scrooge est le troisième film de Robert Zemeckis en performance-capture (il dirige d'ailleurs le studio ImageMovers Digital, entièrement dédié à cette technologie). Une technologie dérivée de la motion-capture, qui ne se contente plus de capturer les mouvements mais aussi les performances des comédiens, afin de les réinjecter dans des personnages virtuels au sein d'un environnement digital. Tournés sur des plateaux quasi-vides, à 360°, les plans sont ensuite retravaillés en post-production, offrant aux réalisateurs une totale liberté de mise en scène. Pour le réalisateur, "cette technologie accorde une liberté créative absolue et valorise à la perfection le travail des acteurs. Vous associez l'émotion et l'aspect spectaculaire d'une réalisation qui peut se nourrir de tous les ingrédients visuels imaginables." Pour Jim Carrey, "le procédé de performance capture modifie les habitudes de tournage mais pour moi, cela ne bride absolument pas la créativité du comédien. Hormis le fait que vous êtes habillé comme un extraterrestre et que vous jouez devant des écrans verts, vous vous sentez comme sur une scène de théâtre. Le travail sur le jeu est extrêmement précis et les dizaines de caméras qui vous filment ne manquent aucun détail."
Avec Le Drôle de Noël de Scrooge, Robert Zemeckis s'essaye pour la première fois à l'expérience 3D, offrant ainsi une vraie immersion au coeur du Londres de Charles Dickens. le film marque par contre la deuxième expérience en relief de Daryl Sabara, à l'affiche en 2004 de Mission 3D Spy kids 3.
Grâce à la performance-capture, Jim Carrey interprète non pas un mais huit rôles dans Le Drôle de Noël de Scrooge. "Jim est un artiste hors norme", souligne Robert Zemeckis. "Lorsque vous l'observez en train de jouer, vous vous apercevez que chaque muscle de son corps, chaque geste, du plus infime au plus spectaculaire, sert l'émotion qu'il dégage. Pour ce film, il n'interprète pas moins de huit personnages différents. Il incarne Scrooge aux divers âges de sa vie, mais également les trois esprits de Noël. (...) Les Esprits étant des prolongements de Scrooge, il était normal qu'ils aient tous un peu de Scrooge en eux. Partant de là, il paraissait naturel que Jim Carrey joue tous les rôles." Pour l'acteur, "Jouer plusieurs âges du personnage était un véritable challenge parce qu'il faut retrouver pour chacun ce qui fait sa nature profonde. Il faut changer la voix, la gestuelle, l'attitude et le rythme de jeu. Un enfant ne bouge pas comme un vieillard. Du coup, je ne joue pas Scrooge mais plusieurs personnes qui sont Scrooge ! Le fait de jouer les trois esprits de Noël est une idée de Robert et là encore, il y avait un passionnant défi à relever. Il fallait incarner trois entités distinctes, qui ont chacune leur personnalité et leurs caractéristiques. C'était passionnant !"
Adapté à de nombreuses reprises sur grand et petit écran, Scrooge a été abordé de façon différente par chacun des comédiens qui s'est frotté à ce personnage de vieux grincheux. Tout comme Jim Carrey, qui y apporte sa vision tout en s'inspirant de l'une des plus célèbres interprétations du personnage. "La première fois que j'ai découvert l'histoire de Scrooge, c'était dans un film de 1951 avec Alastair Sim dans le rôle-titre. J'ai été marqué, émerveillé et je n'ai jamais oublié cette histoire. A mon sens, sa popularité s'explique par le fait qu'elle parle à chacun. Nous sommes tous un peu Scrooge, et son parcours de l'ombre à la lumière nous bouleverse. C'est tout simplement l'une des plus belles histoires de rédemption de tous les temps."
Avec Le Drôle de Noël de Scrooge, Robin Wright Penn s'essaye pour la deuxième fois de sa carrière à la performance-capture après La Légende de Beowulf réalisé par... Robert Zemeckis, pour qui elle avait également joué dans Forrest Gump. Autres retrouvailels pour le cinéaste : le retour devant sa caméra de Bob Hoskins, le héros de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, qui campe ici Mr. Fezziwig. Enfin, Le Drôle de Noël de Scrooge marque les retrouvailles de Robin Wright Penn et Cary Elwes, 22 ans après Princess Bride (1987).
Cary Elwes, qui comme Jim Carrey joue plusieurs rôles dans le film (le violoniste fou de la fête de Fezziwig, Dick Wilkins, un homme d'affaires chassé par Scrooge), est attaché artistiquement mais aussi personnellement à cette histoire, puisque l'un de ses ancêtres aurait inspiré le personnage de Scrooge : "John Megid Elwes était un de mes ancêtres. Il était connu pour sa grande avarice. C'était un politicien qui a changé son nom de Megid à Elwes pour gagner les faveurs de son oncle, Sir Harvey Elwes, qui était très riche, et dont il savait qu'il allait mourir sans héritier. Son stratagème a fonctionné. A la mort de son oncle, il a hérité de toute sa fortune, et il est devenu un des grippe-sous les plus célèbres de l'histoire de l'Angleterre ! Il est notamment célèbre parce qu'il ne changeait jamais de vêtements."
Auteur du scénario du Drôle de Noël de Scrooge, Robert Zemeckis adapte lui-même l'oeuvre de Charles Dickens. Un exercice auquel le cinéaste se prête rarement puisqu'il a uniquement signé les scripts de La Grosse magouille, Retour vers le futur et Le Pôle Express.
Réalisateur de la trilogie culte des Retour vers le futur, Robert Zemeckis renoue, à travers Le Drôle de Noël de Scrooge, avec les voyages temporels.
La bande originale du Drôle de Noël de Scrooge est signée Alan Silvestri, à l'oeuvre sur tous les films de Robert Zemeckis (sans exception) depuis A la poursuite du diamant vert en 1984. La musique a été enregistrée à Los Angeles par un orchestre de 103 musiciens.
C'est le chanteur classique Andrea Bocelli qui interprète la chanson "God Bless Us Everyone", signée Alan Silvestri et Glen Ballard. "La rencontre entre Dickens et Disney est brillante et inspirée. On se sent devenir meilleur en regardant ce film parce qu'il nous permet de rêver que le mal peut être vaincu et que le bien peut triompher. On ne peut s'empêcher de ressentir de l'affection pour ce vieil avare. On ne peut pas avoir de haine pour lui. Cette histoire nous montre qu'il est toujours possible de changer et d'ouvrir son coeur. (...) 'God Bless Us Everyone' synthétise l'esprit du film. C'est une chanson douce et majestueuse d'une puissance évocatrice surprenante qui inonde les sens et nous parle de la force du pardon et de la rédemption." Outre la version anglaise, Andrea Bocelli a également enregistré une version italienne et espagnole de la chanson.
L'histoire du Drôle de Noël de Scrooge se déroule en pleine période victorienne (1837 à 1901), âge d'or de l'Empire britannique qui voit londres s'imposer comme la ville la plus peuplée du monde (1 860 000 habitants en 1845) jusqu'en 1925. L'équipe de Robert Zemeckis s'inspira des toiles, plans et gravures de l'époque pour restituer à l'écran l'ambiance raffinée et mystérieuse de la ville. Les spectateurs y découvriront ainsi le quartier de Whitechapel, la cathédrale Saint-Paul ou encore Big Ben, alors inachevé (le bâtiment, détruit en partie par un incendie en octobre 1834, fut achevé en 1859).
Si A Christmas Carol est un titre reconnaissable entre tous outre-Atantique et outre-Manche, l'oeuvre de Charles Dickens est toutefois moins connue en France. Par ailleurs, l'existence du Conte de Noël d'Arnaud Desplechin risquait de créer une méprise dans l'esprit des spectateurs hexagonaux. Résultat : Walt Disney Studios Motion Pictures France optera pour un titre plus vendeur pour l'exploitation française : Le Drôle de Noël de Scrooge, qui crée une résonnance avec L'Etrange Noël de M. Jack (également distribué par Disney sur notre territoire).
Expression préférée de Scrooge, "Humbug !" devient "Balivernes !" en version française.
Le Drôle de Noël de Scrooge est la troisième adaptation Disney de l'oeuvre de Charles Dickens après Le Noël de Mickey (1983) et Noël chez les Muppets (1993). A noter que John Lasseter, désormais responsable créatif de l'animation pour Disney et Pixar, a fait ses débuts d'animateur sur Le Noël de Mickey.
Les premières images du Drôle de Noël de Scrooge ont été dévoilées dans le cadre du Festival de Cannes, le 18 mai 2009. Pour l'occasion, le parvis de l'hôtel Carlton, où était organisée la projection, avait été recouvert de neige afin d'accueillir l'équipe du film (arrivée en calèche) dans une ambiance de Noël.