« Il fut un temps où les Orcs et les Humains étaient en guerre, un temps où ils ne savaient même pas qui était leur ennemi. » Voilà les premiers mots du film, qui résument bien à eux seuls l’idée générale des deux heures qui vont suivre.
Si certaines critiques étaient plutôt acerbes concernant le film, nous ne pouvons pas dire qu’elles sont entièrement justifiées car, nous n’avons pas honte de le dire, nous avons plutôt apprécié l’expérience ciné proposée par Blizzard. Amateurs de jeux vidéo, vous retrouverez tout ce que vous avez aimé voir sur votre écran de PC (ou de télé). L’univers est fidèle à celui dans lequel nous avons déjà évolué et c’est impressionnant de voir combien l’imagerie de Warcraft est respectée et aussi bien adaptée. Pour les autres, ce sera peut-être moins évident, quoique. Les amateurs de film fantastique trouveront quelques références à l’univers de Tolkien ou de l’héroïc fantasy, des grimages aussi réussis que ceux d’ « Avatar » et une aventure franchement agréable à suivre. Soit vous aimerez retrouver un nouveau film du genre très abouti au niveau des graphismes, soit vous passerez à côté, trouvant que c’est une relecture de scénarii maintes fois vus. Toujours est –il que de notre côté, nous avons plutôt tendance à lever le pouce plutôt qu’à le baisser.
En effet, Duncan Jones, le réalisateur de « Moon », a fait un travail formidable de restitution et n’a pas lésiné sur les effets spéciaux. La lourde tâche de retranscrire le visuel du célèbre jeu vidéo est assurée haut la main et c’est sans aucun doute l’atout majeur du film. Certes, l’intrigue n’a rien d’originale, est un peu mince et convenue mais on ne s’attendait à rien d’autre après tout et on vient trouver ce qu’on est venu cherché, n’est-ce pas le principal ?
Les décors sont magnifiques (et n’ont rien à envier à la saga « Seigneur des Anneaux »), les créatures mythologiques très réussies (le griffon du roi et le golem d’argile se fondent dans le reste sans accroc), les musiques de Ramin Djawadi en raccord avec la thématique du film. Esthétiquement, il n’y a rien à redire !
Côté histoire, si on peut la résumer en quelques lignes, il y a malgré tout de nombreuses intrigues croisées. Tout comme un feu à besoin de bois, la magie Fel a besoin de force et elle la puise dans les prisonniers de guerre. Les Orcs, au service du magicien noir Guldan, emprisonne donc d’autres peuples et notamment des humains pour asservie la force de cette sorcellerie. L’utilisation qu’en fait Guldan anéantit les terres qui l’entourent et certains Orcs réfléchis s’inquiètent pour le sort de leur nouveau territoire. Ils viennent donc demander de l’aide aux Hommes. Ceux-ci, méfiants, préfèrent agir à leur façon et vont demander l’appui des nains, des elfes et veulent s’unir pour mener à bien une guerre contre les ténèbres (une « Communauté de l’Anneau » bis ?) sauf que ces derniers ne se sentent pas concerner et les envoient plutôt paître ailleurs… En parlant du « Seigneur des Anneaux », certaines ressemblances physiques avec les personnages de Peter Jackson sont importantes : vous allez me dire qu’un nain est un nain, un elfe reste un elfe mais très honnêtement, on retrouve des sosies de Gimli, Elrond (en plus flippant) et compagnie autour de la table de Hurlevent…et c’est plutôt perturbant.
Comme dans tout film d’action fantastique, il faut un combat de grande ampleur et dans « Warcraft », Duncan Jones n’a pas fait les choses a moitié : ça bastonne dans tous les sens et dans toutes les régions : un coup de marteau ici, un éclair de magie là-bas, des têtes coupées, écrabouillées, çà ne dure pas très longtemps mais çà envoie du lourd durant quelques minutes. Les prises d’assaut sont multiples et se finissent aussi rapidement qu’elles n’ont commencé : dommage !
Hormis ces quelques détails, une autre belle qualité du film est son bestiaire et ses personnages. Du plus petit humain au plus grand méchant des orcs, tous ont quelque chose d’intéressant, une histoire, des souhaits, des valeurs et une psychologie propre que l’on découvre au fil du temps. Qu’il s’agisse de Main noire, le chef de la horde terrifiant, du sorcier sombre Guldan, Garona (dont le prénom signifie « maudite » en langage orc), du courageux Durotan, du preux chevalier Lothar, fidèle à son roi, du jeune magicien Kahdgar ou de son formateur, le gardien Medivh, ils prennent tous vie devant nos yeux et nous entraînent dans leurs aventures parallèles, qui finiront tôt ou tard par se confondre. Le travail de costumes, de maquillage est bluffant au point de ne plus reconnaître les traits de leurs interprètes. Les seuls visages reconnaissables sont ceux de Dominic Cooper, Travis Fimmel (qui tient le rôle principal dans la série « Vikings ») ou encore Ben Foster (Lance Armstrong dans le film « The program » de Stephen Frears), puisqu’ils incarnent des humains. Mention spéciale à notre guest star Glenn Close qui vient faire une petite apparition appréciable de quelques minutes..
Ce que l’on retiendra de « Warcraft » ? C’est un film très réussi au niveau de ses effets spéciaux, fidèle au jeu et dynamique. Ce que l’on regrette : un scénario un peu léger qui laisse une ouverture vers un deuxième opus qui ne verra le jour que si le succès dans les salles est au rendez-vous. Geeks et amateurs du genre aimeront certainement l’expérience, pour les autres il n’est pas indispensable d’entrer dans l’univers Blizzard par cette porte… mais qui sait ?