Evil Bong est une production Full Moon ma foi assez agréable. Bon certes, ca ne dépasse pas la moyenne, mais je trouve les notes franchement sévères pour un film qui, sans avoir inventé l’eau tiède et riche en défauts, a un coté sympathique et loufoque qui le rend passable.
Coté casting je dois dire que les acteurs ne sont pas très bons, mais collent plutôt bien à leurs personnages, et semblent clairement s’amuser dans la peau de ces derniers. David Weidoff en rajoute une bonne couche dans la peau de l’intello de service, et son duo avec Kristyn Green fonctionne bien. Cette dernière ne manque pas de charme, et propose une interprétation à contre courant de la blonde écervelée qui n’est pas désagréable, même si son jeu d’actrice n’est pas non plus des plus développé. Les amis débiles du héros sont convenables, car ils ne tapent finalement pas trop sur les nerfs, et il y a quelques personnages secondaires curieux (la grand-mère et le grand père…). Globalement on sent à l’écran la bonne ambiance du tournage, et ca fait plaisir.
Le scénario est poussif quand même. Le film est mou, malgré un départ convaincant, il peine à progresser, l’histoire reste tout de même très simpliste, et elle reste trop superficielle. Heureusement pour elle l’humour béta fonctionne plutôt bien. Il faut s’attendre à du lourd cependant, et il y a une petite touche sexy qui s’accommode bien. L’idée de base est originale. En fait le film est construit comme une pièce de théâtre, avec une unité de temps, de lieu et d’action, ce qui était plutôt un bon choix, car cela a permis d’éviter les longueurs les plus intempestives, en proposant un découpage plus saccadé des différentes scène, ce qui permet d’enchainer sans avoir, de ci de là des rajouts de longueurs.
Visuellement Band propose un travail minimaliste. Ce n’est pas un génie de la caméra, c’est clair, et au final sa réalisation sent l’artisanal à plein nez, avec un travail technique pas terrible et une esthétique qui laisse à désirer. Heureusement il n’y avait pas non plus des défis insurmontables dans ce film, mais la mise en scène reste très basique. La photographie n’est guère plus que passable. C’est assez surprenant car le thème du film aurait pu déboucher sur des couleurs flashys, une esthétique rétro avec des couleurs psychédéliques et des motifs hypnotiques, mais non. Les décors sont donc limités à deux lieux, l’appart et l’intérieur du bong. Cela accentue fortement le style théâtral du film. Même si dans ces conditions il est difficile d’être franchement exigeant, il faut avouer tout de même que l’équipe ne s’est pas trop cassé la tête, avec une boite de nuit en particulier qui manque d’allure. Alors il ne faut pas s’attendre à de l’horreur ici. Il n’y a quasiment pas une goutte de sang versé, et il n’y a rien qui fait peur. Enfin la bande son est correct, avec un coté souvent un peu dramatisant qui forme un contraste singulier avec le ton résolument humoristique du film. Elle est acceptable donc.
Au bout du compte Evil Bong n’a clairement rien de mémorable, pour autant il ne mérite pas d’être aussi descendu. Dans le catalogue Full Moon c’est plutôt une petite surprise plaisante. Si globalement elle sent l’artisanal et la débrouille à plein nez, elle arrive à distiller un petit quelque chose de sympathique avec des acteurs complices, un humour correct, et un style théâtral qui apporte un ton différent et bienvenu.