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Yannickcinéphile
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2,5
Publiée le 24 mai 2019
Comment épouser un premier ministre est un film français typique de son époque, tant par les sujets abordés que par la manière dont il est conduit dans sa narration. Très sympa au début, il finit par devenir long et par se perdre en route, ce qui est regrettable dans un métrage d’1 heure 15. Le film repose entièrement sur l’abattage du couple Brialy-Petit. Tout deux sont drôles, dotés de bonnes répliques, de personnages hauts en couleurs (surtout Pascale Petit) et malgré le caractère théâtral de leur jeu leur cabotinage est franchement sympa. Autour d’eux le casting est plutôt qualitatif avec pas mal d’acteurs comiques du temps (Claude Gensac par exemple) dans des rôles plus ou moins fins et plus ou moins bien campés. Quelques acteurs sont restés dans un jeu comique un peu lourd et archaïques, mais bon, globalement le film n’est pas mal interprété. Le casting et les personnages sont haut en couleurs dans un film où les répliques burlesques et les situations absurdes apportent une vraie fraicheur. L’homme grenouille par exemple, un grand moment de n’importe quoi, tout comme l’appart-jardin… Le film est totalement absurde par moment et ce grain de folie fait sa force, d’autant qu’il est intégré à un fond social caractéristique de l’époque. C’est le début des grands ensembles HLM de banlieue, et la première partie est passionnante pour cela. Lorsque Petit montre sa vie à Brialy c’est le meilleur moment du film. Dommage que le scénario s’enlise ensuite. La deuxième partie devient balourde, vaudevillesque, et le final est raté. Le film est court mais après un début très fun il devient pesant et on est content qu’il se termine. Dommage. On sent que passé la bonne idée de départ le scénariste ne savait plus quoi faire et on brodait une intrigue de comédie populaire d’époque aujourd’hui fort vieilli. Visuellement il y a pas de quoi fouetter un chat. On retiendra surtout les images des premières cités construites ou en construction et quelques décors fantasques comme l’appart-jardin. Le film aurait du vraiment creuser cette esthétique mais comme il se dirige vers un banal vaudeville, la deuxième partie se passe essentiellement dans des intérieurs sans charme, sans allure, et la mise en scène de Boisrond est plate. Je regrette par ailleurs l’absence d’une bande son d’époque. De la musique yéyé par exemple. Ce film a un côté générationnel et social plutôt bien vu dans sa première partie, il aurait mérité d’être mieux ancré dans son époque. A mon sens ce film a sans doute souffert d’être mis en scène par un réalisateur d’une autre génération que l’époque racontée. Boisrond s’enlise dans un cinéma un peu vieillot là où en explorant l’ambiance HLM, banlieue, les problèmes sociaux ou même la corruption des puissants, il y avait de quoi offrir un très bon métrage d’un temps pas si lointain dont les repères sont encore sources de difficultés aujourd’hui. 2.5 pour les intentions et le casting surtout qui dépote.
Philippe Lambert (Brialy) est un haut fonctionnaire peu assidu au travail en même temps que le chéri de ces dames. Une simple petite embrouille lui fait rencontrer un jeune fille (la méconnue Pascale Petit, bonne et belle comédienne) qui le contraint à obtenir que les cités de banlieues soient plus verdoyantes et ludiques. D'un sujet étriqué, Michel Boisrond fait une comédie sympathique pour au moins la raison que l'ensemble de ses personnages n'est pas dans l'outrance boulevardière ou la caricature épaisse (on peut le mesurer, si besoin, au rôle secondaire réussi de Jean Richard, parfois suspect de cabotinage). Les dialogues sont plutôt finement écrits et les comédiens sont bien dirigés. Dans ce même esprit, le propos politique qui consiste à ironiser sur l'impéritie des ministères ou à évoquer (très succinctement) la banlieue moderne et déshumanisée -si éloignée des pensées des élites républicaines- est dépourvu de populisme. C'est une comédie, certes anecdotique, mais mesurée en toute chose que propose Boisrond. Sa représentation de la "France d'en haut" est superficielle mais donne lieu à quelques idées cocasses.