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Alain D.
584 abonnés
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4,0
Publiée le 3 juin 2019
Quand Ken Loach sort de l'Irlande du Nord pour aborder la guerre civile d'Espagne, il réalise avec "Land and Freedom" un film réaliste et captivant ; un film de Guerre vue de l'intérieur par l'œil social de ce réalisateur Britannique. Il expose clairement les forces en présence : Les troupes fascistes lourdement armées du général Franco, les révolutionnaires socialistes ou armée du peuple, et leur récupération par le POUM organisation révolutionnaire Marxiste de Staline. Dans ce film humaniste, Le réalisateur nous propose des scènes fortes, des femmes bien présentes dans la lutte avec la belle prestation d'actrice de Rosana Pastor. "Land and Freedom" est aussi un film politique ; il nous offre de bons débats d'idéologie au sein des révolutionnaires socialistes luttant contre la propriété privé et le fascisme. César du Meilleur film étranger en 1996, ce film dur mais brillant mérite bien sa distinction.
Pour son quinzième long-métrage en tant que réalisateur, le cinéaste anglais Ken Loach délaisse les grandeurs et misères de la classe ouvrière anglaise pour s'attaquer à la guerre civile espagnole et nous livre une peinture historique sublime. Afin de libérer l'Espagne des fascistes, Dave, un jeune communiste anglais s'enrôle en 1936 aux côtés de ses camarades espagnoles. Le hasard de ses rencontres le pousse a intégrer le POUM, Parti Ouvrier d'Unification Marxiste, une organisation révolutionnaire dans le but de défendre sa noble idée. Aux côtés d'autres engagés volontaires, espagnols, italiens, français, irlandais ou anglais, socialistes communistes, anarchistes, trotkystes ou républicains, ils vont lutter contre les fascistes. Avec "Land and Freedom", Ken Loach réalise un film profondément humaniste qui ne s'inscrit ni dans le film de guerre ni dans le film politique traditionnel. Le long-métrage film humblement les pauvres gens de la guerre civile qui furent trahis, bafoués et prêt à mourir pour idéal de vie. A travers tous ces personnages, le réalisateur rend un immense hommage à toutes les victimes de la guerre civile. La réalisation bien qu'elle ait prise une sacré ride en vingt ans demeure efficace malgré une mise en scène quelque peu simpliste. Les décors ancrent parfaitement le film dans le contexte, l'auteur témoigne de son goût prononcé pour l'obscurité et les plans rapprochés qui ciblent essentiellement les acteurs, véritables héros du film. La narration est habile, la transmission d'une histoire passé par l'intermédiaire de la génération suivante se fait sans la moindre incohérence, ce qui permet de montrer les rapports liant le passé et le présent. Tous les acteurs sans exception, parviennent à rentrer sans problème dans la peau de leur personnage, on retiendra notamment la très bonne prestation de Ian Hart dans le rôle principal. Sur un rythme trépidant, Ken Loach livre avec "Land and Freedom" une excellente reconstitution de la guerre civile espagnole, qui plus est avec une musique qui reprend les chants révolutionnaires.
Ken Loach fidèle à lui-même : beaucoup de politique, très peu de cinéma. Le scénario est manichéen, la réalisation est plate, les personnages sont inconsistants et servent essentiellement à débiter des dialogues démonstratifs. La volonté de montrer les contradictions ou les dissensions internes au mouvement révolutionnaire espagnol est intéressante, mais elle est mise en oeuvre selon un point de vue beaucoup trop partial. Deux qualités sauvent le film selon moi: une histoire d’amour bâclée mais qui fait un peu exister les personnages en dehors de leurs opinions politiques (et encore, pas tout à fait), un système de narration en flashback qui annonce d’emblée la couleur hagiographique du film, là où d’autres films de Loach, déguisés en simples chroniques, prennent le spectateur en otage de leur manichéisme avec moins de franchise.
Thème alléchant mais résultat final bien décevant. Dommage car il y avait beaucoup à dire sur cette guerre civile espagnole de 1936. Ken Loach amorce un début de pédagogie lors des 10 premières minutes avant de tomber dans un triste et longuet descriptif de la vie d'un groupe de combattant. Entre deux combats, quelques parties de drague et des discussions passionnées sur la collectivisation des terres, rien de bien passionnant. On se perd même dans les méandres du jargon gauchiste : le POUM, les stalinistes, les trotskistes, les brigades internationales... autant s'être documenté avant le film sous peine d'être complètement largué. On ne retient qu'une chose : les républicains sont sacrément divisés, donc rien de surprenant au fait qu'ils perdent le bras de fer les opposants aux nationalistes. Seule la partie finale du film, qui joue sur le registre de l'émotion, permet de terminer sur une bonne impression. Mais on est tout de même très loin du chef d'œuvre politique annoncé.
1936, le début de la Guerre d’Espagne. C’est simplement le contexte, Ken Loach n’a pas pour prétention d’être historien et spécialiste du sujet. De fait, il laisse hors champ les Franquistes pour se concentrer sur la lutte intestine entre deux alliés du camp des Républicains devenus ennemis : le POUM et le PC espagnol. Ça peut être choquant pour certains de ne pas taper fort sur les Franquistes, lorsque l’on s’intéresse à la Guerre d’Espagne. Loach frappe sur le PCE, qui pour satisfaire au besoin de respectabilité voulue depuis l’URSS par Staline, a torpillé la Révolution Populaire ouvrière portée par le POUM. Se concentrer sur l’humain, voilà ce qui intéresse Loach et montrer comment un idéal politique humaniste porté par un élan populaire peut être trahi bafoué et tué dans l’œuf pour des questions d’ordre moral et politique. Depuis 50 ans, il martèle le même discours, ici encore, en prenant la défense des classes défavorisées abandonnées par leurs élites auxquelles, ici, on vole même leur Révolution. Pour défendre ses idées, Loach utilise à nouveau le groupe et montre là aussi ce qui le lie et le défait. En une scène, il parvient à mettre en scène chacun des membres de sa petite troupe ; et le spectateur parvient à intégrer les moments de bonheur ou tragique que vit le groupe. Donc peu importe le côté militant du film et peut être le peu d’objectivité historique, ce n’est pas un doc sur la Guerre d’Espagne mais un plaidoyer pour des idées humanistes certainement utopistes mais qui doivent être portées par certains. Et à ce titre : Merci Ken Loach.
Ca manque d'un acteur charismatique et Loach retombe parfois dans ses travers habituels à l'instar de séquences trop bavardes mais "Land and Freedom" réussit à donner une ou deux scènes puissantes et l'ensemble parvient globalement à être imbibé de lyrisme (contrairement par exemple au palmé et surestimé "Le Vent se lève" !!!). Et puis surtout son grand mérite, c'est de montrer clairement le contexte géopolitique de la Guerre d'Espagne (on a confirmation que Staline est vraiment le plus gros fumier de tous les temps !!!) ; ce qui était loin d'être évident. Une oeuvre qui est plutôt dans le haut du panier de la filmo loachienne.
Le sujet m’intéresserait mais « Land and Freedom » n’a pas comblé cet attrait. En fait, je m’attendais surtout à un traitement différent de la guerre civile espagnole que celui proposé ici par Ken Loach.
Evocation de la « Guerre d’Espagne » par Ken Loach, qui nous replonge au cœur du conflit (entre 1936 & 1939), une bataille qui opposa nationalistes & républicains. Si la mise en scène pâtit du manque de moyens flagrant, on restera pourtant en haleine avec ce drame historique, porté par d’excellents acteurs (amateurs la plupart). Une réalisation assez sobre et qui n’offre pas grand chose au genre mais séduit par sa simplicité. Dans la filmographie du cinéaste, on préfèrera tout de même (dans un tout autre style), My name is Joe (1998) & It's a Free World (2008).
Je n'avais pas revu Land and Freedom depuis sa sortie au cinéma (ça remonte au lycée lors d'une sortie en cours d'espagnol ou d'anglais je ne sais plus), c'est une belle évocation de la guerre civile d'Espagne à travers le regard de jeunes idéalistes. Vu du côté républicain, Ken Loach montre bien les rivalités entre les différentes factions politiques. Du beau et intelligent cinéma sur une page d'histoire importante mais ce film m'a moins enthousiasmé que lors de ma 1ère vision, la mise en scène manque de puissance ; une des meilleures séquences de Land and Freedom c'est le combat dans les rues du village.
Ken Loach est un cinéaste engagé au regard critique et c'est avec ce regard qu'il nous parle de la guerre civile espagnole. Dans "Land and Freedom", on suit l'engagement d'un jeune communiste anglais au sein du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste). Etant connu pour ses opinions marxistes, Ken Loach se reflète assurément dans son personnage principal et dfans ce contexte révolutionnaire, de lutte contre le fascisme, propice aux effusions idéologiques et intellectuels. Avec un traitement sobre, quasi-documentaire, Ken Loach dresse un bilan critique des actions, de l'organistation et du déroulement de ces combats entre un front socialiste (pas si unifié que cela) et un autre nationaliste. Il manque une petite étincelle pour permettre à "Land and Freedom" de se graver dans nos mémoires. Le scénario y est certes intelligent mais pas toujours transcendant. Bon film tout de même.
Un chouille déçu. Le mérite du film est dans son sujet assez peu exploité au cinéma. La guerre d'Espagne. Il y a comme toujours chez Ken Loach cet élan humaniste contre l'injustice qui est sa véritable marque de fabrique mais même si le film est bien maîtrisée et bien fait, l'émotion ne m'a pas happée autant que dans les autres Loach où l'émotion m'a très souvent envahi. À voir pour l'histoire avec un grand H quand même.
Un film vraiment bouleversant et instructif. Entre les combats, la misère humaine, les désaccords politiques et les divisions, il parvient à illustrer toute la complexité de cette guerre civile. Il ne tombe jamais dans le mélo et demeure profondément humain et dépouillé. Les personnages sont très très bien exploités et les acteurs les incarnent à la perfection. Un grand film sur un sujet complétement laissé de côté par le cinéma européen, et à plus forte raison, américain. Merci Ken Loach de nous rappeler à l'ordre avec ce grand film.
Ken Loach s'attaque ici à un sujet il me semble assez peu traité d'une manière générale, et en particulier au cinéma. L'habile système du flash-back de la fille vers le passé de son grand-père donne une contemporanéité à l'histoire et nous rapproche par ce biais des personnages. On retrouve d'ailleurs cette même technique de plongée dans l'histoire via les écrits de jeunesse d'un grand-père mourant dans la série anglaise Le Serment, diffusée en 2011, et traitant quant à elle d'un autre conflit, plus ancré dans l'actualité : le conflit Israëlo-palestinien. Bien qu'il s'agisse là de journal intime et non d'un correspondance, nul doute que le réalisateur Kosminsky s'est inspiré de son homologue britannique. Mais la grande force de Loach, outre l'aventure particulière de son héros vue par le prisme de sa petite-fille, réside dans l'intensité avec laquelle il parvient à poser le débat politique. La guerre civile espagnole symbolise à elle seule les luttes qui opposent la mouvance communiste, face aux troupes de Franco d'une part, mais plus encore en son sein. En effet, le film compte peu de scènes d'affrontements directs face à des troupes du "Caudillo", mais s'attarde longuement sur les contradictions intestines du mouvement. On suit les tergiversations du personnages principal qui lui-même hésite sur la teneur précise de son engagement.
Et le film parvient à être à la fois didactique et philosophique, permettant au spectateur d'apprécier ou d'appréhender les enjeux liés aux luttes de classe, et au passage de l'opposition à l'action.
La scène qui résume le talent de Ken Loach dans cette oeuvre est pour moi le long débat qui a lieu au sein d'une maison de village entre membres du POUM (organisation à laquelle adhère David). Le débat, très animé, porte sur l'abolition ou non de la propriété privée, partant de l'exemple simple d'un "camarade" paysan ne voulant pas abandonner son petit lopin de terre.
Auteur comme souvent d'un cinéma engagé, Loach s'adresse malgré tout encore une fois ici à tout spectateur curieux et passionné par les questions historiques de son temps, sans nécessairement vouloir prendre parti.
Avec Land and Freedom, Ken Loach traite le sujet de la guerre civile espagnole à travers les yeux d’un jeune anglais qui s’y engage par idéologie. C’est son parcours qu’il nous montre, ses interrogations, ses hésitations, ses difficultés à admettre d’être rejeté puis sacrifié par un parti auquel il croyait tant. Pas de faits d’armes donc mais une grande importance de l’humain ; certaines scènes, notamment celles impliquant un grand nombre de villageois espagnols, sont vraiment étonnantes de naturel et d’authenticité. Ken Loach est décidément très fort pour donner une grande puissance humaine et émotionnelle à ses films.