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    La Princesse et la grenouille
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Princesse et la grenouille" et de son tournage !

    Un mec de Pixar défend l'esprit 2D de Disney

    C'est un grand retour à la 2D voulu par John Lasseter, l'ancien chef de Pixar et aujourd'hui la tête créative des studios Disney. " Il y a des sujets qui se prêtent plus à la 3D ; d'autres qui nécessitent la 2D. J'adore les deux. Et ça m'avait fait mal d'apprendre que Disney avait arrêté de produire des films d'animations 2D. Quand je suis arrivé au studio, ma première décision a été de leur dire : " vous ne pouvez pas vous couper de vos racines ! Ca n'a pas de sens. On va refaire de la 2D et on va le faire bien ". C'est ce qu'on a fait " déclare John Lasseter. Après les échecs commerciaux de Kuzco ou dernièrement de La Ferme se rebelle en 2004, les dirigeants ont sitôt trouvé le meilleur bouc émissaire : la technique en elle-même, sans pour autant remettre en question l'écriture. Randy Haycock, qui a travaillé sur La Princesse et la grenouille explique : " Les executives ont essayé de nous faire croire qu'on arrêtait la 2D parce que ça ne rapportait pas d'argent ; parce que les spectateurs ne voulaient plus que de la 3D. Mais c'est faux. Ce n'est pas le médium qui fait la qualité ou le succès d'un film, c'est l'histoire ! "

    Un conte de fées "historique"

    Certes, La Princesse et la grenouille se présente comme un conte de fées traditionnel, mais c'est en revanche la première fois que les studios Disney élaborent un récit ancré dans un véritable contexte historique, qui plus est américain. En effet, l'histoire se déroule à la Nouvelle-Orléans, en plein coeur des années folles. Le réalisateur John Musker raconte : "John Lasseter a adoré l'histoire et l'idée d'utiliser comme décor La Nouvelle-Orléans avec toute sa richesse culturelle, historique et visuelle, et les idées magiques que cette grande ville nous permettait de développer. Nous avons pensé que la grande époque du jazz ajoutait un élément de nostalgie et de musicalité, et nous voulions vraiment nous amuser avec les archétypes des contes de fées." Et il ajoute : "La Princesse et la grenouille est aussi unique en ce sens qu'il s'agit du premier conte de fées américain de Disney. Ce conte se déroule à une époque qui a vraiment existé, dans une vraie ville. Ce fut très amusant ; cela nous a permis d'aller voir sur place pour faire nos recherches. Vous retrouverez dans le film beaucoup d'endroits que vous pouvez visiter si le coeur vous en dit."

    ... et indémodable

    Rien que par son titre, on devine rapidement que La Princesse et la grenouille trouve son point de départ dans l'imaginaire populaire, à partir d'une histoire bien connue. En effet, tout le monde connaît l'histoire de la princesse qui découvre le grand amour en embrassant une grenouille qui se transforme par magie en prince charmant. Dans La Princesse et la grenouille, une jeune fille embrasse effectivement une grenouille, mais le résultat n'est que la première des énormes surprises qui attendent les spectateurs dans ce film qui mélange humour loufoque, frissons, musique et émotion.

    E.D Baker et la polémique

    Pour ce dessin animé, les scénaristes se sont inspirés d'une histoire d'E.D. Baker. La Princesse Grenouille est en fait un conte appartenant à la mythologie slave : un roi, pour déterminer son successeur, fait tirer une flèche à l'aveuglette à ses fils qui devront épouser la femme sur laquelle elle tombera. L'une d'elles tombe dans un marais, et le prince dut épouser une grenouille qui se révèlera être la plus belle des princesses. Mais Disney a dû changer quelques détails du conte pour éviter toute polémique lors de sa sortie.Dans l'histoire originale, la princesse portait le nom de Maddy, ce qui est phonétiquement proche de Mammy, un patronyme péjoratif pour les afro-américains. Les créateurs lui ont donc choisie le nom de Tiana et ont fait d'elle une serveuse et non la femme de chambre d'un aristocrate de la Nouvelle-Orléans.Le titre aussi a été modifié. De "The Frog Princess", ils sont passés à "The Princess and the Frog" pour ne pas offenser la commauté française. " Frog " est un petit nom dénigrant donné aux Français quand ils sont trop " frenchy ". Pour leur grand retour au dessin animé, les studios Walt Disney se sont penchés sur tous les détails pour ne rien laisser au harsard.

    Un duo d'habitués

    La Princesse et la grenouille marque la sixième collaboration de deux habitués des studios Disney, Ron Clements et John Musker, qui avaient fait équipe pour la première fois en 1986 sur le film d'animation Basil, détective privé. Depuis, ils ont réalisé ensemble quatre films qui figurent au panthéon des films d'animation : La Petite Sirène, Aladdin, Hercule et La Planète au trésor, un nouvel univers. Comme toujours, ce duo d'excellence a été attiré par le projet en raison de son histoire passionnante et de son grand potentiel comique. Les deux réalisateurs ont aussi leur marque de fabrique : " une attention particulière accordée aux personnages secondaires et un vrai sens de l'action " ajoute John Lasseter. Ils ajoutent : "Nous avons réalisé que nous pouvions nous inspirer de l'héritage des contes de fées merveilleux de Walt Disney tout en explorant de nouvelles voies intéressantes et surprenantes, plutôt que d'imiter ou de reproduire bêtement ce qui a déjà été fait avant."

    Nouvelle-Orléans : de l'inspiration à la bonne cause...

    Durant leur séjour à la Nouvelle-Orléans, cadre de l'intrigue de La Princesse et la grenouille, les réalisateurs ont pris plus de 50 000 photos sur les lieux pour les utiliser comme références et sources d'inspiration. Ils ont photographié les bâtiments, les restaurants, le Garden District... Ron Clements, John Musker et le producteur Peter Del Vecho ont aussi travaillé bénévolement pour l'organisation Habitat For Humanity dans le but d'aider à la reconstruction de la Nouvelle-Orléans, qui avait notamment subi des pertes considérables suite au passage de l'ouragan Katrina en 2005.

    Le bon vieux dessin à la main

    C'est la marque de fabrique de Disney depuis Blanche Neige : le dessin à la main. " Il reste des imperfections. Et c'est ce qui donne un sentiment de vie, de la chair au dessin animé ", explique John Lasseter. Il n'aura fallu qu'une vingtaine de minutes à un dessinateur pour croquer la première version de Tiana et du Prince Naveen en grenouille. Facile ! Plus tard en revanche, il a fallu compter 20 voire 40 heures de travail pour faire naître les bases d'une scène. Ajoutez à cela les 2 à 3 mois pour finaliser et mettre en couleur une scène. Le dessin à la main est une technique qui implique un travail soigné et une étude approfondie des attitudes des personnages.

    L'inspiration "maison"

    Pour réaliser La Princesse et la grenouille, les cinéastes ont puisé leur inspiration à travers toute une tradition "Disney". Ainsi, concernant le rendu visuel de l'architecture, les créateurs se sont nourris de l'influence de La Belle et le Clochard. En revanche, pour ce qui est de la nature et de la végétation, le film se fait l'héritier de Bambi.

    Et la lumière fut !

    Le travail sur la lumière a été une étape cruciale dans la conception de La Princesse et la grenouille. C'est même l'un des aspects techniques les plus novateurs du film. Sunny Apinchapong, responsable des décors et des fonds, raconte : "En matière de lumière et de couleur, je pense que notre film est nettement plus complexe que ceux que nous avons faits auparavant. Même si nous avons souvent tendu vers la simplicité des films précédents, nous avons renforcé la sophistication des techniques de mise en lumière et en couleurs."

    Riche en couleurs...

    Le développement visuel du film, très stylisé, a été conçu selon un souci réaliste des couleurs à l'image. A ce sujet, Lorelay Bove, l'un des artistes ayant travaillé sur le film, raconte : "Il fallait trouver un équilibre entre le réalisme des lieux et les exigences de l'histoire. Pour les couleurs du bayou, j'ai étudié des photos et j'ai fait des recherches sur Internet. J'ai déterminé ce qui était attirant dans les photos, et quelles couleurs se mariaient le mieux. Puis j'ai étudié les plantes qui poussent dans le bayou, et j'ai regroupé tous ces éléments, en fonction de la scène - s'il s'agit d'un moment triste par exemple, ce sera plus monochromatique et tendra vers le gris." Quant à Sunny Apinchapong, il ajoute : "Même si de nos jours, on utilise des logiciels pour mettre les images en couleur, nous ne voulions pas que les couleurs aient l'air trop " numériques ". Nous nous sommes assurés que le rendu ait l'air d'avoir été peint à la main, même si nous n'avons utilisé ni pinceaux ni peinture."

    ... et en décors

    Quant aux décors, ils sont eux aussi d'une importance capitale. Le chef décorateur James Aaron Finch assure qu'aucun des films que les studios Disney ont fait avant n'était aussi riche. Il ajoute : "C'est comme si on avait pris deux ou trois films comme Le Bossu de Notre-Dame et Tarzan et qu'on les avait mis tous ensemble dans un seul et unique film à un rythme très rapide..."

    Un compositeur approprié...

    Le choix de Randy Newman comme compositeur de la bande originale du film s'est fait très naturellement de la part des réalisateurs, et cela pour de multiples raisons. Non seulement l'artiste a plusieurs fois collaboré avec Disney-Pixar, mais il a également un lien particulier avec la Nouvelle-Orléans. En y ayant passé une partie de son enfance, il connaît très bien la musique qui en est originaire : "C'est une musique que je trouve très agréable à écouter. Peut-être est-ce dû au fait que j'ai baigné dedans étant tout petit, mais je m'y sens bien", confie-t-il. En rechantant "Louisiana 1927", composée en 1974, il rendait par ailleurs hommage à cette région dévastée après le passage de l'ouragan Katrina en 2005. Au sujet de sa collaboration au film, Randy Newman précise : "Je comprends le pouvoir de la musique aux yeux des cinéastes, particulièrement dans le cas d'un film comme La Princesse et la grenouille. Quand vous composez la musique d'un film d'animation, le comportement des personnages se reflète en elle. Elle rythme et souligne leurs actes, d'abord, mais elle joue aussi un grand rôle dans l'expression de leurs émotions."

    ... et qui donne de la voix !

    Le même Randy Newman a prêté sa voix au personnage de Randy, le cousin luciole, qui est une caricature du compositeur. Il avait au départ fait la voix de plusieurs personnages du film, dont un raton laveur et une tortue, mais seule la luciole reste dans la version définitive.

    All that's jazz

    Ou quand Disney se remet à swinguer ! Pour les réalisateurs, faire une comédie musicale était incourtournable. Et pour cela, la Nouvelle Orléans offre la plus jazzy des atmosphères. Il n'en fallait pas moins pour rendre hommage aux monstres sacrés de ce genre musical : Ray Charles et Louis Armstrong. Ainsi, un alligator nommé "Louis" tâtant de la trompette (dont les solos ont été assurés par le musicien Terrence Blanchard) et une luciole baptisée "Ray" ont été créés au plus grand plaisir du bayou de Louisiane. Et pour enrober le tout, la musique a été orchestrée par l'oscarisé Randy Newman (auteur également des musiques Pixar de Toy Story, Monster and Inc...). De la bande originale, on retient notamment "Down in New Orleans", "If I'm Human" ainsi que "Almost There", un solo de Tiana.

    Enregistrements "IN"

    Le voyage des créateurs Ron Clements et John Musker (réalisateurs), Dr. John et Randy Newman (compositeurs) à la Nouvelle-Orléans a été notamment l'occasion d'assurer l'enregistrement de la musique dans le mythique studio The Music Shed, où de nombreux artistes parmi lesquels Robert Plant, Fats Domino ou encore Norah Jones se sont déjà produits.

    Enregistrements "OUT"

    L'ingénieur du son Oden Benitez est, quant à lui, allé à Jackson Square, à La Nouvelle-Orléans, pour enregistrer les véritables sons de la cloche de l'église et du tramway.

    Des animaux...

    Les réalisateurs Ron Clements et John Musker ont visité le zoo de La Nouvelle-Orléans, l'Audubon Zoo, pour y puiser leur inspiration. Ils ont vu des alligators, qui ont inspiré celui qui joue de la trompette dans le film, et des bécasseaux spatules, qui ont influencé le dessin des oiseaux qui figurent dans la scène du gospel de Mama Odie, "Dig A Little Deeper". Pour ce qui est de la grenouille, les animateurs et les artistes chargés du développement visuel ont réitéré leur expérience sur Le Roi Lion : ils ont fait venir de vraies grenouilles dans le studio pour étudier de près leur comportement. Heureusement, les batraciens sont moins carnivores que les fauves !

    ... et des hommes

    Certains des personnages ont été dessinés d'après des membres de l'équipe de production. L'homme avec le cheval dans la séquence d'ouverture est basé sur le chef animateur Eric Goldberg. Le producteur Peter Del Vecho danse le tango au Bal Masqué. Les jeunes filles qui s'évanouissent au passage du prince Naveen sont toutes inspirées par des femmes de l'équipe de production. Marlon West (superviseur effets) et Bruce Smith (chef animateur) ont inspiré les amis de Tiana dans le café, et on y voit aussi un double du scénariste Rob Edwards. Le chef storyboardeur Don Hall prête sa voix au personnage de Darnell dans la version originale. Le storyboardeur Paul Briggs prête la sienne au personnage de Two Fingers.

    Elles veulent toutes être Tiana

    Après Cendrillon, Belle ou encore Jasmine, Tiana est la neuvième princesse du harem de Mickey. Ron Clements, l'un des réalisateurs, developpe : " A chaque instant nous savions que nous étions en phase avec l'héritage Disney. Tout le challenge était d'amener de la nouveauté et de la richesse ". Et la nouveauté vient avec la couleur. Tiana est la première et donc la seule princesse afro-américaine. Rien a voir avec l'Obamania, comme on pourrait le penser. Cela ne reste qu'une coïncidence comme le démontre John Lasseter : " Je ne vois pas comment Musker et Clements auraient pu faire référence à Obama dans un script écrit... il y a 3 ans ". Dans tous les cas, elles étaient nombreuses à briguer le rôle de Tiana. Jennifer Hudson ou encore Tyra Banks ont bataillé ferme, même Alicia Keys a contacté directement le grand patron de Disney pour faire part de son intérêt. Au final, c'est Anika Noni Rose, révélée par Dreamgirls , qui a été choisie pour doubler la princesse. Pour l'anecdote, sachez que cette artiste est gauchère et qu'elle a demandé aux animateurs de Disney de faire que Tiana le soit également.

    Un peu de Michael Jackson

    C'est encore une façon de faire revivre le roi de la pop. Il a effet été une source d'inspiration pour les créateurs du Dr. Facilier, le méchant vaudou qui a transformé le prince Naveen en grenouille. " Je me suis inspiré de sa façon de marcher, de sa grâce diabolique et de son élégance pop " commente Bruce Smith , l'animateur du personnage. Le méchant emprunte ses attitudes et, qui sait, peut être même son légendaire moonwalk. L'influence vient aussi de Keith David, d'Ultimate Game qui, après avoir doublé le chat dans Coraline, incarne aujourd'hui le sorcier.

    Classe la grenouille !

    Chez le Prince Naveen, dans sa version "humaine", on aura la chance de retrouver la cool attitude de Will Smith et la classe de Gene Kelly. Un mélange qui écrasera à plate couture les précédents princes charmants .

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