Après La Beuze et Les 11 commandements, les scénaristes et réalisateurs Thomas Sorriaux et François Desagnat se sont penchés sur l'adolescence. Thomas Sorriaux l'avoue lui-même, écrire sur le sujet n'a pas été des plus facile: "Nous avons surtout essayé d'étudier l'univers des ados. C'est l'univers sur lequel nous avions le plus de lacunes. Nous pensions être en phase avec les jeunes et nous nous sommes aperçus que nous étions des vieux cons ! Chaque génération a son vocabulaire, ses codes, et nous voulions être réalistes sur ces points. Côté père, notre seule inspiration sera venue de Ravalec. Les deux papas de ses histoires se ressemblaient un peu et lui ressemblaient beaucoup. Il n'a pas été difficile de les fusionner. Au moment de l'écriture, quelques papas d'ados nous ont également donné leur avis spontanément. J'ai le sentiment que nous nous sommes aussi inconsciemment inspirés de la fiction, de personnages emblématiques de la comédie américaine comme Steve Martin dans Treize à la douzaine ou Le Père de la mariée".
Le choix de l'acteur principal fut difficile pour les deux réalisateurs, qui n'avaient personne en tête au moment de l'écriture: "Pour arriver à Daniel Auteuil, le parcours a été à la fois évident et complexe. Il a été notre premier choix, puis, à un moment, nous avons pensé que le père devait être plus jeune – une petite trentaine, en imaginant qu'il aurait eu sa fille très tôt par accident. Nous voulions nous amuser du fait que, malgré un écart générationnel très réduit, un immense fossé existait néanmoins. Et d'ailleurs, la majorité des comédiens à qui nous avons proposé ce rôle l'ont refusé." explique Thomas Sorriaux: "Nous sommes alors revenus vers Daniel (...). Il n'avait pas fait de comédie depuis longtemps, alors qu'il excelle dans ce genre. Nous avons donc écrit une nouvelle version du scénario en pensant à lui (...). Il est bluffant parce que dans chaque composante de son jeu, son incroyable expérience ressort. Il n'a besoin de rien pour exprimer beaucoup. Il dégage toujours quelque chose de très attachant, même quand il joue le pire des salauds. Pour nous, c'était justement la qualité essentielle du père. Daniel est en plus exceptionnel dans le rôle du personnage dépassé".
Pour trouver l'interprète d'Eglantine, jeune adolescente de 15 ans qui se cherche, les deux réalisateurs ont effectué un énorme casting sur une période de cinq mois... pour finalement mettre en scène l'une des premières comédiennes vues, Juliette Lamboley, 18 ans: "Le personnage d'Eglantine était l'enjeu le plus important de ce casting. Nous n'avions jamais travaillé avec quelqu'un d'aussi jeune et nous étions un peu inquiets. Juliette Lamboley était parmi les premières que nous avons vues. Elle incarnait vraiment l'idée que nous nous faisions du personnage. Bien qu'étant convaincus qu'elle pouvait convenir, nous avons poursuivi le casting sur quatre à cinq mois. Nous avons vu environ six cents ados et cela nous a confortés dans notre impression de Juliette" raconte François Desagnat.
En raison des disponibilités assez restreintes de Daniel Auteuil, le tournage s'est effectué rapidement, comme l'explique François Desagnat: "Nous avons tourné sur dix semaines. Même si le rythme était soutenu, nous n'avions pas le choix car Daniel ne disposait que de huit semaines. Avant son arrivée, nous avons commencé le tournage avec les ados, ce qui a donné une ambiance assez drôle, proche de la colonie de vacances. Daniel est arrivé pour tourner les scènes du stage. Et ensuite nous nous sommes installés dans la maison, entièrement redécorée, où plus de la moitié du tournage s'est déroulé. Nous avons terminé le tournage avec la rave qui a été tournée dans le Vexin avec trois cents figurants ensuite multipliés par informatique !". Thomas Sorriaux poursuit: "Nous avons essayé de faire un tournage à l'image du film, léger et drôle. Un jour, alors que la presse devait venir sur le plateau, nous avions donné comme consigne à l'équipe "tenue correcte exigée". Nous sommes arrivés en costard et toute l'équipe a suivi. Même les machinos portaient une cravate !"
A noter dans 15 ans et demi les apparitions de Benjamin Siksou, l'un des participants de l'édition 2008 de la Nouvelle Star, et de Maud Verdeyen, "élève" de la Star Academy 5.