L'histoire « vraie » d'un duel à mort entre deux personnalités qui seront les dernières de leur genre, avant Woodstock et le néo-libéralisme.
Mann comme Soderbherg sont deux cinéastes à part, qui gardent leur patte envers et contre le grand spectacle hollywoodien, ici, c'est lent, violent jusqu'à l'overdose, forcément triste, bref, c'est aussi joyeux que « Collateral », et le sujet est assez proche sur le romantisme du bad boy.
La première chose qui choque, surtout avec la projection numérique du Max Linder, c'est la résolution de la caméra HD, sur 20 mètres de diagonale, c'est juste juste limite. Par contre, en scènes de nuit, c'est magnifique, le bruit est contenu, et les contrastes sont très propres.
Bref, on voit les boutons et les cheveux des acteurs comme si on était à 5 centimètres, c'est à la fois réaliste et irréel, très étonnant.
Mon héros, c'est Bale, pas Depp (je laisse ce dernier à ma femme), et si le casting avait été interverti, personne ne se serait plaint, mais Mann a sûrement voulu montrer le meilleur de son méchant garçon romantique. Heureusement, il montre aussi le pire de ce genre de personnage, et son côté inutile ou looser au temps de l'industrialisation du crime « organisé ». Bref, on apprend quelques petites choses, la manière de filmer chirurgicale est choquante juste ce qu'il faut pour s'intéresser à cette énième histoire de gangster, et Bale est superbe. Il peut aussi bien jouer le grand béta, le malsain limite pervers que le mec sympa qui se fait flouer par le système et qui finira par se suicider en fréquentant des gens trop méchants pour lui (puisque c'est à priori la raison de son suicide après son éviction de la création de Hoover, cet enfoiré de première).
Il y a de grands moments, de grandes longueurs, de petites ellipses mais après tout, il serait trop facile de faire croire que la vie de méchant est enviable. Espérons que Mann change de sujet, car en 4 films, il a fait le tour des gangsters à travers les âges, a moins qu'il ne commette un « Outland » dans le futur ?
Allocine nous permet de voir la vraie tronche des protagonistes, sympa, bien que moins approchant que « Harvey Milk », de toute façon, comment un bad boy pourrait ressembler au beau et bon Depp ?