Cao Hamburger explique ses intentions : "La Coupe du Monde, cette année-là, fut l'une des plus spectaculaires... Cet évènement permet d'instaurer au premier plan du récit une émulation collective. En revanche au second plan, le contexte politique crée une atmosphère oppressante et tendue. C'est la duplicité et l'ambiguïté de cette situation qui m'intéressaient ; la contradiction des sentiments, d'un côté la joie, de l'autre la terreur d'un régime et surtout rappeler la tragédie que nous avons tous vécue à cette époque."
Ce film s'inspire d'une mémoire collective. En effet, le scénario est truffé de souvenirs liés à l'enfance du réalisateur Cao Hamburger, du co-scénariste Cláudio Galperin et des autres membres de l'équipe.
Le jeune Mauro joue le rôle du gardien de but, une fonction dont le symbolisme est très fort dans ce film comme l'explique le réalisateur Cao Hamburger. "J'ai moi-même été gardien de but et j'ai souvent ressenti cette solitude. Un gardien de but est le seul à pouvoir prendre le ballon dans ses mains, le seul qui n'attaque pas, qui ne marque pas de but, qui défend son territoire et qui parfois devient un héros. C'est un joueur qui n'a pas le droit à l'erreur et qui, s'il échoue, devient "l'homme à abattre". Ce n'est pas une place facile. Au Brésil, on dit que la vie de gardien de but est tellement difficile que même l'herbe ne pousse pas là où il joue."
Le personnage de Mauro, incarné par Michel Joelsas, est présent dans plus de 99% des plans, c'est une véritable performance pour un enfant de cet âge. "La première fois que Patricia Faria, notre directrice de casting, a rencontré Michel Joelsas, raconte le réalisateur Cao Hamburger, elle a été bluffée par l'énergie et l'intelligence de son jeu. Michel a une conscience innée du rythme et c'est ce qui lui a permis de tenir tout le film."
Le Brésil a remporté cinq fois la Coupe du Monde de football : en 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002. En juin 1970, elle s'est déroulée au Mexique et l'équipe nationale brésilienne a brillé notamment grâce à une génération d'attaquants mythiques parmi lesquels Pelé, Gérson, Jairzinho, Rivelino et Tostão...
L'Année où mes parents sont partis en vacances a été présenté en Sélection Officielle, en Compétition, à la Berlinale 2007 et au Festival de Rio de Janeiro, où il a remporté le Prix du Public.
Né en 1962 à São Paulo, Cao Hamburger a tourné une série de courts métrages en super 8 entre 1982 et 1985, et a réalisé plus de 200 clips publicitaires. L'Année où mes parents sont partis en vacances est son deuxième long métrage. Son premier long, Le Château Ra-Tim-Bum (1999), a été salué par le jeune public. Il a également beaucoup travaillé pour la télévision, dirigeant notamment des séries pour lesenfants et concevant en 2004 une des saisons de La Cité des hommes pour TV Globo.
Les références cinématographiques de Cao Hamburger sont multiples et s'inscrivent dans des genres très éclatés. "C'est assez emblématique de ma génération, confie-t-il. J'aime le travail de Stanley Kubrick, Sergio Leone, Federico Fellini, Steven Spielberg, Charles Chaplin, Emir Kusturica, le cinéma japonais, argentin, Wim Wenders et Fernando Meirelles..." A signaler que ce dernier agit au titre de producteur sur ce film.