L'histoire d'un concert à Buenos Aires, d'un groupe de rock qui a su s'élever à la plus haute marche du podium sans un couac, sans un scandale et avec en plus des messages politiques et des réalisations humanitaires...
Et oui, je ne suis pas un fan inconditionnel de Bono, mais force est de constater que contrairement à Sting qui a fait quelques erreurs de casting dans ses actions humanitaires et sa carrière, le leader de U2 a tout réussi.
Son groupe reste le plus vendu, le plus connu et d'après les statistiques le plus aimé sur la planète. Logique que des producteurs profitent de cette icône du rock responsable pour tenter l'aventure du tournage 3D, généralement lourd financièrement.
Il faut dire que la réussite est à la mesure de la qualité de l'image. Même si l'effet 3D est mesuré, jamais vraiment spectaculaire, le grain et la finesse de la pellicule l'est beaucoup plus !
On peut compter les rides de Bono, les cordes de Clayton et admirer le physique et la bonne gueule de The edge, qui se bonnifie avec les années.
Sinon, les effets de bras et de guitare nous rappelle quand même que c'est bien tourné en 3D, il y a même deux vues hallucinante de vérité, le public éclairé en bleu qui en redemande et Bono qui se détache sous une poursuite au milieu des mobiles allumés et lancinants, magnifique quand l'on sent la profondeur. Parfois même, un spectateur se dressant sur des épaules donnait l'impression d'avoir à pencher la tête pour continuer à voir le groupe, impressionnant, mais furtif.
On peut regretter certains fondus ou certaines superpositions qui n'apportent pas grand chose, surtout en 3D, tandis que les mélanges synthèse / concert sont correctes sinon sympathique car pas trop spectaculaire.
Il y a aussi de bonnes idées, le dessin en live de Bono, les vues du public bien rythmées avec les vedettes.
Il y a aussi le concert, celui de Coexistenza, avec le croissant islamique, la croix de David et la croix chrétienne, une très bonne idée, bien trop bonne pour ces religions qui nous empoisonnent la vie sur terre depuis bien trop longtemps.
Enfin, il y a la musique, le son était un peu trop faible dans la salle du Publicis, mais c'était subtil, la bande son est tout simplement parfaite, la guitare ou la basse étant génialement définie dans l'espace de la salle, et la guitare de The Edge ayant presque une seconde vie tellement l'enregistrement était professionnel, meilleur que sur un CD. Mais surtout, U2, contrairement à d'autres groupes qui veulent faire d'un concert un moment unique, U2 donc, ne change rien à la version studio, et ne perd presque rien de la qualité des arrangements ! Ce qui fait que l'on retrouve tous ces souvenirs sans être obligés de s'adapter, avec une énergie des vieux routards impressionnante (surtout Clayton et The Edge, presque taille mannequin).
Tout simplement magnifique, dommage que l'on soit obligé d'être assis dans une salle de cinéma !
Et c'est bien étrange qu'il n'y ait personne au Publicis pour voir ce petit chef d'oeuvre de technique et de bon rock.