Jeune star du club de football américain des Jets de New York, "Flash" Gordon (anciennement appelée Guy L'éclair dans notre hexagone, ce qui me fait toujours penser à la parodie de Margerin dans "Tranche de Brie" sous le nom de Guy Leclerc) se voit propulser en compagnie d'une belle journaliste et d'un docteur bizarre dans un univers dominé par l'empereur Ming qui est prêt à détruire la terre.
Wahou ! Quelle claque ! Un mélange absolument fascinant de kitch, d'aventure, de premier de gré ou encore de Queen. Dès l'introduction du film, c'est magique avec ce mélange de lumières "flash", de voix-off inquiétante, d'images de BD et d'un homme commandant des destructions sur la terre, le tout sur la musique "Flash" de Queen. Avec cette adaptation, Mike Hodges nous entraîne dans un univers où se côtoient hommes-oiseaux, princesse nymphomane, "lézard-humains" (?), monde exotique ou encore tyran démoniaque.
Mais finalement, j'ai (à nouveau) pris un malin plaisir à suivre les aventures de Guy L'éclair, conquis par le charme de l'ensemble, son exotisme, son aventure et son humour bien souvent involontaire, notamment dû à un ton très premier degré (alors qu'il ne faut bien évidemment pas le voir comme tel) parfois hallucinant ! Les dialogues sont mythiques, on nage entre "Les humains tiennent leur parole, c'est ce qui les rend supérieurs à vous", quelques lieux communs et punchlines, d'autres délires mais aussi des phrases qui n'ont strictement rien à voir avec le contexte du moment où elles sont prononcées.
Et puis, au-delà même des dialogues, plusieurs scènes sont mémorables, telle l'attaque des hommes-oiseaux (!), les nombreuses demandes en mariages et même de fonder une famille (alors qu'ils ne se connaissent que depuis quelques heures) ou encore cette entrée en matière de Guy dans le palais de Ming où il se bat comme il jouerait dans un match de foot américain avec stratégie et un peuple de suite acquis à la cause de ce bel et bon américain face au très méchant rouge (comme de par hasard). Le tout étant sublimé par des effets spéciaux et un visuel mémorable et très coloré et hallucinant, digne des meilleurs séries Z.
Le charisme d'huitre du héros participe bizarrement au charme de l'ensemble, tout comme le fait de voir Max Von Sydow prêter son corps à l'empereur Ming ou le futur James Bond Timothy Dalton avec une petite moustache de dandy et un costume vert de toute beauté. Puis les autres interprètes, de la princesse sexy au chef barbu des hommes-oiseaux, sont tous à fond dans leur rôle. La musique de Queen participe aussi au charme de l'ensemble.
Bref, marrante, hallucinante, rythmée, délirante, exotique ou encore sensuelle, cette grosse production orchestrée par Dino De Laurentiis se révèle plaisante à suivre et montre que le ridicule ne tue pas forcément, parfois il peut vraiment devenir marrant et charmant, surtout lorsqu'il ne se fixe pas de limite.
Par contre c'est dommage avec cette fin ouverte ("The End... ?") qui n'a jamais vu de suite...