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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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1,5
Publiée le 3 juillet 2024
Dix ans après la fin de la première guerre mondiale, Julien Davenne, journaliste dans une petite feuille de province, vit dans le souvenir de "ses" morts, ses camarades de guerre et surtout sa défunte épouse. François Truffaut incarne lui-même -avec ses limites de comédien qu'il n'est pas- un homme mystérieux et convaincu, un rescapé d'une fidélité absolue, dont on perçoit l'ambivalence dans sa relation avec une femme de son entourage (Nathalie Baye), laquelle oppose à Davenne, au dogme de Davenne relativement au souvenir, un point de vue moins radical. Car chez ce monsieur, la fidélité aux disparus confine à la monomanie et à l'intransigeance (voir notamment comment il récuse spoiler: un prêtre et ses bondieuseries).
On retrouve dans ce sujet grave la sincérité et la franchise de toujours du cinéaste. Mais on n'est guère intéressé par ce drame austère et intimiste qui s'articule autour d'une liturgie étonnante -conduisant Davenne spoiler: à édifier un mausolée très particulier- et des considérations personnelles sur la mort, le devoir de mémoire, le travail de deuil ou comment subvenir à l'absence. On est peu intéressé car le postulat de Truffaut est dialectique et intellectuel et manque de lyrisme autant que d'émotion. Ses personnages, le sien en premier lieu, sont trops formels et théoriques pour nous attacher.
Film sobre et assez lent qui aborde le sujet de la mort de façon un peu atypique, sans vraiment creuser sur le mystère qu'elle suscite. Un homme quadragénaire offre des pièces dédiées au gens qu'il a aimés, et décédés avant lui, notamment sa femme. Nathalie Baye, alors toute jeune, en sera intriguée. Ce film de François Truffaut, auquel il participe comme personnage principal, invite intelligemment à réfléchir sur le deuil ou comment continuer à faire vivre les morts. Mais en se reposant trop sur son idée de départ, somme toute intéressante, il semble négliger d'apporter de la consistance à ses propos. A noter : la scène du mannequin censé reproduire à la perfection son ex-femme est mal faite : on voit que c'est vraiment elle, en chair et en os, qui essaye de ne pas bouger et non un mannequin de cire ou d'osier.
S'il y a bien un film étrange, c'est bien celui-ci. François Truffaut se met en scène lui même. Il est un mari qui idolâtre sa femme décédée et finit par lui faire un mausolée dans une chapelle abandonnée dans un cimetière. Il est chroniqueur en charge de la rubrique nécrologique d'un journal de province. Il va croiser une femme qui le comprend, elle a aussi un décès sans sa vie. Le film est à la fois passionnant pour le sujet, et totalement original, car ce sujet n'est pas souvent le sujet d'une fiction "grand public"; ce qui est tout relatif compte tenu de ce sujet justement. Et il est probable que ce ne fut pas facile de financer un film sur un tel sujet. Les matériaux de base sont des écrits de Henry James. Le scénario est signé de François Truffaut lui-même et de Jean Guault, collaborateur régulier de François Truffaut. L'interprétation par François Truffaut lui-même de ce personnage, accentue son étrangeté et son originalité: l'élocution saccadée de Truffaut, son visage inexpressif en permanence, permet de donner de la profondeur au personnage, et le rend d'autant plus émouvant et insondable. Le travail des décors, d'intérieur, d'extérieur avec une petite ville de province la nuit, mais aussi un cimetière impressionnant, qui croule sous les végétaux, presque abandonné, mais qui produit un climat étonnant. Le film arrive à parler du sujet des morts, tout en restant dans le réalisme, ou plutôt sans basculer dans le fantastique, qui pourrait vite affleurer, mais ce n'est pas le cas.
François Truffaut réalisait en 1978 ce grand film malade, inspiré de plusieurs nouvelles de l’écrivain anglophone Henry James, dans lequel le cinéaste incarnait lui-même le personnage principal de Julien Davenne, homme obsédé par les morts qu’il a pu côtoyer. En premier lieu, il voue un culte post-mortem à son épouse décédée prématurément, à qui il a consacré une pièce de sa maison – la fameuse chambre verte du titre. Mais hanté par l’idée de se souvenir des disparus, c’est une chapelle entière qu’il va réhabiliter pour maintenir éveillé le souvenir de plusieurs dizaines d’amis, notamment tombés au combat – l’intrigue se déroule une dizaine d’années après la fin de la Première guerre mondiale. Le peu de contacts qu’il a avec le monde des vivants ne suffira pas à l’extirper de sa morbide passion : quelques collègues, une gouvernante, un petit garçon sourd-muet, et une jeune femme incarnée par Nathalie Baye qu’il va tenter d’embarquer dans son étrange monde. Troublant et radical.
Certains cinéastes sans être de véritables acteurs ont tenu le premier rôle dans leur propre film, Roman Polanski était excellent dans Le Locataire par contre François Truffaut ne fait pas un grand acteur. Au début son personnage semble être un peu figé, pourtant au fur et à mesure que le film avance son jeu colle bien à ce qu'il veut nous faire ressentir. La Chambre verte est beau film, délicatement réalisé et possédant de très belles images, le cimetière est filmé avec beaucoup de soin d'ailleurs on se dit à cette occasion que Truffaut aurait pu réalisé un film d'épouvante. Au début du film, on a un peu du mal avec le personnage joué par Truffaut, car il est obtus, trop obnubilé par la disparition de sa femme au point de délaisser les vivants notamment une jeune femme interprété par Nathalie Baye puis on se laisse emporter par l'ambiance quelque peu lugubre de ce long-métrage au ton assez anglo-saxon. Son désir de ne pas oubliez les morts, les gens qu'il a connu vire parfois à une certaine folie au point de presque abandonner son propre fils. Cela demeure un film à découvrir, je ne peux pas dire que cela soit une vraie merveille mais le célèbre cinéaste nous offre un film singulier à ne pas négliger.
Un très grand film de Truffaut, largement sous-estimé. Il trouve quelque résonnance avec " la vie et rien d'autre" de Tavernier. Par honnêteté envers le spectateur éventuel, le film donnera sans doute toute sa saveur surtout parmi un public plutôt avancé dans la vie. C'est vraiment très émouvant. Truffaut est ici excellent comme acteur ainsi que N Baye d'ailleurs que j'aie rarement vue à ce niveau. Il s'agit d'un homme qui après la première guerre mondiale décide d'honorer les morts qu'il a connus. C'est un hommage poignant aux disparus.
Cette chambre verte est un film très personnel de F. Truffaut Pour rentrer dedans il faut soit avoir été initié par le réalisateur lui-même et comprendre les petits détails qui l'ont poussés à faire ce film ou avoir lu les nouvelles dont s'inspire le film. Truffaut n'est pas le meilleur acteur que j'ai vu mais heureusement que N. Baye avec sa présence illumine le film. C'est dommage car ce drame intimiste dans le Nord de la France aurait pu être un peu plus romancé et donner un peu plus de vie au film et d'envie au spectateur.
J'ai assez moyennement accroché à ce film de François Truffaud. La faute en partie à François Truffaud, non pas le réalisateur, mais plutôt l'acteur. Si le cinéaste est un réalisateur qui a révolutionné le septième art, il faut reconnaître que c'est un acteur franchement peu convaincant. Ici, sa performance laisse un peu à désirer dans un rôle pourtant assez intéressant. Heureusement, à ses côtés, la performance de Nathalie Baye est plutôt réjouissante. Pour ce qui est du film, l'intrigue peut séduire avec la confrontation des points de vue vis-à-vis du deuil et de la vie après la perte d'un prochespoiler: (d'un côté, celui du personnage de Truffaut qui considère que c'est trahir ses amis et ses proches disparus en faisant de nouvelles rencontres et de l'autre celui de Nathalie Baye pensant que ce n'est pas leur rendre justice que de s'interrompre à vivre après leur décès) . En revanche, la fin n'est pas forcément très satisfaisante ni mémorable. Ce n'est pas mauvais mais c'est loin d'être son meilleur film (Jules et Jim, La Mariée était en noir, Fahrenheit 451 sont bien meilleurs).
Grand film de François Truffaut sur la mort, et le rapport qu'elle entretient auprès des vivants. L'histoire d'un homme traumatisé par la mort de sa femme et ses compagnons de tranchées et qui tente de vivre avec eux en faisant perdurer leur mémoire. C'est un film intéressant, sombre, tétu, obsessionnel, au fond sur un homme seul et replié sur lui-même auquel Nathalie Baye essayera d'apporter sa lumière. Car les femmes gardent toujours un grand rôle dans les film de Truffaut même quand elles apparaissent peu. Et cela reste aussi l'histoire d'un homme qui a "besoin d'aimer et d'être aimé". Intéressant donc surtout dans nos sociétés ou l'on tendance à cacher la mort.
J'adore les films de François Truffaut, mais ici il faut bien avouer qu'on est en pleine catastrophe avec une film indéfendable. Déjà le sujet n'a absolument rien de passionnant (en plus d'être déprimant) mais Truffaut y joue comme une patate, les dialogues sont aussi naturels que ceux d'un discours de remises des prix. Il y a un gosse tête à claques qui ne sert à rien et la palme du ridicule peut sans doute être attribuée à la scène chez le sculpteur. Bref comme dit l'autre tout le monde a le droit de se planter, mais sur ce coup il a fait fort. A sauver éventuellement ! le sourire de Nathalie Baye !
Dix-septème film de François Truffaut, je commence à ressentir une mécanique qui ne m'impressionne plus. Encore une fois, mise à part dans "La nuit américaine", lorsque le cinéaste se met en scène, il y a ce côté auto-fiction hyper autocentrée qui me dérange. C'est surtout sa voix, très parisienne bobo, qui tape sur les nerfs à force de l'entendre jacasser sur pas grand chose. On se croirait presque dans une pièce de théâtre au texte exigent, et que l'acteur en fait des caisses pour apporter une plus-value à son jeu. Non discutable, sa place est bien derrière la caméra. Voix ok, totalement subjectif, mais le sujet ! On ne comprend pas ce besoin absolu et acharné. Mettre ses névroses aux services du cinéma; c'est bien. Mais "La chambre verte"ressemble plutôt à une biographie ciblée sur un trait de caractère du réalisateur français. C'est vite ennuyant.
Truffaut adapte une nouvelle d'Henry James, avec lequel il partageait le goût des amours impossibles, et raconte l'histoire de Julien Davenne qui aimait les morts plus que la vie. Couleurs automnales de Nestor Almendros, mise en abyme où Truffaut se confond avec Davenne (les morts de Davenne sont en réalité des artistes que Truffaut lui-même aimait), La chambre verte est un film de chambre émouvant, qui jette une lueur mélancolique sur toute l'oeuvre de Truffaut. Voir ma critique complète sur mon site :
L'amour de la langue française se fait ressentir dans les textes. J'apprécie particulièrement lorsque François Truffaut passe devant la caméra, il est bien évidemment un réalisateur incroyable mais aussi un comédien de talent. Nathalie Baye apporte une douceur très agréable, cette délicatesse lui sied à ravir. Le film en lui même me perd parfois, notamment dans la seconde partie. La chambre verte est le long métrage le plus étrange de son auteur, on ressort un peu désarçonné mais aussi un peu envoûté par cet objet particulier.
Certains détracteurs de François Truffaut ou militants anti-nouvelle vague tire a boulet rouge de leurs vivants aux metteurs en scène de nom. Après leurs morts comme celle de François Truffaut survenue en 1984, presque plus rien de négatif au sujet de sa filmographie est parue.
On dit toujours, les absents ont toujours tort, les morts eux ont toujours raison. C'est vraie que son décès prématuré l'ont un peu transformer en légende et l'ont sans nul doute sacralisé.
Ces films ne sont pas tous des chefs-d'oeuvre mais loin d'être mauvais ou en dessous de ce qu'on voit maintenant. Il n'y a pas de réalisateur mort donc on peut compter un nombre de film raté ou inoubliable. (Alain Resnai,Chabrol, Pierre Granier-Deferre, Henri Verneil, Cluzot,Carné...). Pourtant je trouve que Truffaut s'emporte à merveille concernant ses films.
Truffaut m'a toujours parue sympathique, accessible, abordable et certainement être le cinéaste donc je me sens le plus proche.
Ne pas faire son deuil. vénérer névrotiquement les morts. Celle aussi de l'incapacité de panser ses blessures intérieures et d'accepter la mort. L'interprétation de François Truffaut plutôt moyenne est émouvante tant il est sincère dans cet aspect de lui-même tant il donne l'impression de vivre l'histoire. Cette homme qui culpabilise d'être encore vivant, ayant besoin d'objet mortuaire pour continuer de survivre est très intéressant et une fin digne du tragique-romantisme fidèle Truffaldienne.
Probablement le film le plus mystérieux et grave de l'ancien critique des cahiers du cinéma, le deuil est abordé avec un ton très sombre. Peu d'espoir, pictural, glauque désespérant on en ressort avec un effet mortifère.