Attention, ce film, présenté dans la sélection Un certain regard de Cannes 2007, ne peut pas être conseillé à tous les publics, des cinéphiles même très avertis pouvant renâcler devant un film très lent, d'une durée dépassant les 2 heures, tourné pratiquement uniquement en plans fixes et sans accompagnement musical. Par contre, quand on entre dans l'univers du réalisateur, ce film s'avère toucher au chef d'oeuvre. Quant à ce qu'il évoque, excusez du peu : les attentats de Madrid, la mort d'un enfant, la mort de sa mère, le cancer, ... Pas gai, j'en conviens, mais des sujets importants. Comme dans "Un conte de noël", de Desplechin, ce film aborde de front les conflits qui peuvent exister au sein d'une famille. Mais ici, tout est crédible, on ne fait pas dans la prétention et dans l'esbroufe. Comme dans "un conte de noël", on voit des interprètes s'adresser au spectateur. Mais contrairement au film de Desplechin où cela sonnait très artificiel, il s'agit ici d'un gimmick de réalisation très astucieux. En fait, souvent, l'écran est partagé en 2 parties et, lorsqu'il s'agit de 2 personnes qui se parlent face à face, on voit l'une d'elle de profil dans une moitié de l'écran et l'autre de face dans l'autre moitié. D'où, pour cette personne, l'impression qu'elle s'adresse au spectateur. Il faut savoir que ce film, dans lequel tous les acteurs sont prodigieux, a réussi l'exploit de truster les récompenses lors des derniers Goya, l'équivalent espagnol des Cesar. Pas mal pour un film dont il faut savoir qu'il est aux antipodes des productions d'Almodovar. Un seul conseil : courrez voir ce film magnifique et laissez vous prendre par sa magie.