Red State est un film franchement pas génial, qui m’a donné l’impression d’être, outre pas très bien foutu, assez prétentieux.
Coté casting c’est inégal. Certains acteurs s’en sortent vraiment bien, c’est le cas de Michael Parks, prédicateur crédible et parfait dans son rôle de fou illuminé. Il est clairement le meilleur élément de la secte, peu aidée pour le reste par des acteurs en surjeu (la mère) ou peu enthousiasmant (la fille ainée ne joue vraiment pas très bien). Je passe sur les jeunes, qui non seulement sont dotés de personnages bien caricaturaux, mais en plus joue avec une réelle fadeur. Du coté des policiers, il y a bien sur John Goodman. Il est toujours bon acteur, mais apparait ici un peu usé, fatigué, et manque de punch. Il reste tout de même un argument solide. Dans l’ensemble, il y a des ratés, et quelques bons éléments qui rattrapent l’affaire.
Le scénario est désastreux. Le film commence comme un film d’horreur classique, puis vire au film d’action en cour de route. A la limite pourquoi pas, mais le problème c’est que Red State donne le sentiment d’opérer ce tournant car il n’a en fait rien à dire. Il n’a en effet aucune finesse, un propos balourd, il délivre des caricatures à la pelle et des incohérences en masse (pourquoi fuir une pièce avec une arme automatique sans penser à tirer une petite rafale sur les criminels ?!). Le film essaye d’agréger pleins de pistes différentes pour avoir un minimum de consistance, mais au final il peine à décoller. Il accumule du coup les fusillades, les dialogues qui ne mènent nulle part (la parabole sur les chiens à la fin est d’un pénible) et les scènes vaguement violentes.
Visuellement, ce n’est pas franchement cela. La mise en scène est solide, c’est un fait. Le réalisateur donne de l’intensité aux scènes d’action, il y a de bons cadrages, le résultat est du coup assez plaisant de ce point de vue. La photographie est en revanche assez quelconque. Elle manque de personnalité, peine à accrocher une atmosphère, même si la deuxième partie, à partir du siège de l’église, elle devient plus esthétique. Les décors sont limités, mais à la limite, compte tenu du quasi huis clos que représente Red State, ca se comprend. Je souligne que le film est loin d’être aussi malsain et scabreux qu’il semble vouloir être. Quelques scènes violentes vu de manière assez subreptice, il n’y a rien de vraiment horrifique. On est clairement plus dans le film d’action passées les vingt premières minutes. La bande son est à la peine. Il y a quelques petits passages rocks pas désagréable, mais extrêmement restreints, trop pour vraiment compter.
En clair, Red State est dispensable. Ce n’est pas une horreur, mais il apparait comme trop bâclé au niveau de son histoire, son casting est trop inégal pour pleinement saisir le spectateur, visuellement en dehors d’une mise en scène correcte, c’est du commun. En tout cas les amateurs d’horreur peuvent passer leur chemin, car il n’appartient pas du tout à ce genre là. Reste qu’il est court (1 heure 15 sans générique), alors si le cœur vous en dit…