De "Mon frère est fils unique", je n'attendais peut-être pas une oeuvre marquante, tout au moins une production correcte. Au final, c'est la déception qui domine mes sentiments. Après une heure trente d'un mélo bourré de clichés, je me suis demandé quelle direction allait prochainement prendre ce pourtant jeune prometteur cinéma Italien actuel : est-ce-que sa réputation qui s'étend chaque jour le tourne désormais vers des longs-métrages tellement grand public et conventionnels (la soi-disant identité de "Mon frère est fils unique" demeure une toile de fond bien maigrichonne de l'histoire de la botte) qu'ils pourraient en devenir affreusement niais ? Franchement, au déroulement du générique, l'interrogation apparaît plus que légitime. Prenez un coco, un facho (de préférence avec un physique avantageux), dites qu'ils sont frères, mettez una bella regazza entre eux pour qu'il y ait un peu de piment chez les ménagères à la retraite et vous obtenez ce triste cocktail, bien monotone et répétitif. A aucun moment, Luchetti n'impose une quelconque personnalité. Sa caméra à l'épaule (pourquoi ?) ne distille que des plans tremblants sans prises de vue originales, sans idées de montage, sans mise en relief aucune de l'action. Plat et prévisible, ce sélectionné au Festival de Cannes provoque l'ennui disons à la moitié, c'est-à-dire une fois la curiosité passée. Pas de mise en contexte social, pas d'approfondissement des idéologies, pas de portrait précis des protagonistes mis en scène, pas de rythme tout court. L'humour est quasi-absent, la fin pas convaincante, les rebondissements pénibles... Ce "Feux de l'amour" faussement branché, véritablement démago ne sert même pas une quelconque prise de position (à part pour dire que le fanatisme, c'est pas bien, merci on était au courant !) de la part d'un cinéaste que l'on pourrait confondre avec n'importe quel fabriquant de téléfilm. Les acteurs sauvent comme ils peuvent l'entreprise avec leurs bonnes gueules et un certain talent.