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lhomme-grenouille
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2,0
Publiée le 24 juillet 2010
Nul doute que cette histoire est bien menée et qu’elle se regarde avec plaisir. Pourtant, sans qu’on sache l’expliquer vraiment, on n’est pas non plus totalement transporté. Est-ce parce qu’on s’attendait inconsciemment a plus d’audace ? Ou bien est-ce parce que les films italiens qui sont actuellement mis en avant semblent tous parler de la même chose ? Quoi qu’il en soit, un bon moment en perspective donc, mais pas forcément de bouleversement non plus.
Tout le charme du cinéma à l'italienne est regroupé dans cette heure quarante de fiction de Daniele Luchetti. Soit l'histoire de cette famille transalpine d'ouvriers plus soudée qu'il n'y parait malgré les haussements de ton et les bousculades fraternelles, celles de Accio et Manrico que tout semble opposé. C'est aussi l'histoire de leur pays, l'Italie d'après guerre qui se relève d'un fascisme encore lancinant face a un communisme grandissant et ses idéaux de révolution à foison. Et par dessus tout, Luchetti n'oublie jamais ce qui fait de son pays l'un des fleurons de la bella vita : l'humour et l'amour. Porté par un duo d'acteur des plus prometteurs, Elio Germano et Riccardo Scarmarcio, tendres et écorchés, le film se laisse vivre comme un joli voyage dans les entrailles de l'Italie post-45, celle qui posera les bases de sa version contemporaine : généreuse et vivante, mais aussi ruinée. Un modèle du genre dans l'auscultation de la famille transalpine.
Lucchetti a le sens ambivalence. Son film peut se voir comme une chronique politique de l’Italie entre 1962 à 1977. Mais le lieu d’action est Latina, proche banlieue de Rome, les évènements y sont plus suivis que réellement vécus. Donc la trame n’est que prétexte. Tout comme l’histoire de ces deux frères «ennemis » que tout oppose et déjà traitée maintes fois. Elle tient de la mécanique du mélo, en apparence seulement. Et c’est là toute l’intelligence et la saveur de ce film. Il n’est à aucun moment là où on l’attend. Dans ce sens on peut le comparer à « Romanzo criminale » où il se pose comme une espèce d’antithèse, le dogmatisme et la démonstration ici sont secondaires, seule la réalité sociale compte. Le lien très fort qui unit Accio et Manrico est un prisme sur la réalité sociale à laquelle s’attache Luchetti. Cette Italie là, lui est proche, ce mal de vivre que subissent ces exclus, ces vieilles querelles politiques qui déchirent les familles depuis toujours, ces sentiments que l’on cache stupidement par fierté… On trouve tout cela dans ce film viscéral et brut qui n’est pas sans évoquer le grand cinéma italien des années 70 époque Rosi, Risi ou Commencini. Mais l’atout majeur de cette œuvre, est le formidable jeu de Elio Germano et Ricardo Scamarcio (déjà très remarqué dans Romanzo Criminale), une vraie complicité existent entre ces deux acteurs, et l’émotion n’en est que plus forte.
Voilà le film à faire voir à celui que les drames ont lassé. Lucchetti ne trouvera pas le même équilibre dans La Nostra Vota à mon avis, mais je dis quand même "sì" ! Il confirme qu'il est un refondeur de genres, créant pour l'occasion un alliage très facile à classer mais novateur quand même : j'appellerais ça une comédie dramatique politico-familiale.
Les lignes de crêtes multiples vont converger vers un sommet venteux mais magnifique : le pic où s'affrontent symboliquement le fascisme et le communisme dans une lutte sociétale perdurante et cinégène. Dommage, par contre, que le film réponde aussi à l'apparente obligation qu'une convergence soit étouffante ; la moitié du film est comme un goulot d'étranglement qu'on ne passe qu'au prix de se presser le ventre contre une doctrine et de se racler le dos contre l'autre.
Mais s'il fallait une preuve que Luchetti sait où il va, c'est que le terme "tragicomique" lui convient si bien. On sourit de tout malheur parce qu'on en rit où l'on le dédramatise ; c'est une faveur que le réalisateur nous fait de réduire l'adage "à toute chose malheur est bon" à l'échelle d'un scénario, et de ce qu'il peut nous apporter le temps d'un visionnage. Pour selon qu'il regarde des deux côtés de la clôture (le titre du roman dont c'est tiré est "Il Fasciocomunista"), il ne cherche pas à nous faire voir que l'herbe est de couleur différente. En fait, la clôture devait être ouverte puisque son caméraman a le "champ" libre et volette de loin en loin pour innocemment capturer la tendresse, ainsi qu'une impulsivité méridionale aux mains bien occupées puisqu'elle sert de contreforts à une adolescence italienne touchante, quoique témouine d'un bourrage de crâne.
On peut reprocher à Lucchetti d'avoir trop recherché le conflit et les causes de l'éducation plutôt que sa phénoménologie, car les acteurs, tout brillants qu'ils sont, ont à lutter contre une politique qui s'insère en eux comme un parasite manichéen plutôt que l'apport d'un spectre d'opinions. Mais c'est le tort de la jeunesse de croire que tout est blanc ou noir... ou rouge. Une œuvre qui va jusqu'à chorégraphier les disputes sans jamais empiéter sur la spontanéité liant deux adèlphes, une comédie mesurée, un drame feel good de qualité.
Parmi l'excellent cru de la sélection Un Certain Regard de Cannes 2007, un des tout meilleurs films était "Mon frère est fils unique". L'histoire d'une famille entre 1962 et 1970, des années très importantes dans l'histoire italienne récente. Une famille dans laquelle le père est ouvrier, tendance plutôt démocrate-chrétien. 2 fils, une fille. Le fils ainé et la fille, par ailleurs violoncelliste, qui balancent entre Parti Communiste et extrême-gauche révolutionnaire. L'autre fils, surnommé la teigne, qui se croit le mal aimé de la famille et auquel le film va davantage s'intéresser. Tout cela nous donne la peinture sensible d'un être mal dans sa peau mais de nature généreuse avec, toute aussi importante, en toile de fond, un morceau de l'histoire de l'Italie, une histoire très politisée et, très souvent, très dure. Un excellent film qui, prouve, une fois de plus, que la critique française est à côté de ses pompes quand elle ne cesse de proclamer que le cinéma italien est mort et enterré : l'année dernière, c'était "Libero", cette année, "Mon frère est fils unique".
Chronique sincère et sensible des liens familiaux et politiques, c'est un récit bien écrit et bien interprété. Reste qu'après "Nous nous sommes tant aimés" et "Nos meilleures années", l'oeuvre peut sentir un brin le réchauffé. Agréable et émouvant, à défaut de révolutionner l'esthétique du cinéma.
De "Mon frère est fils unique", je n'attendais peut-être pas une oeuvre marquante, tout au moins une production correcte. Au final, c'est la déception qui domine mes sentiments. Après une heure trente d'un mélo bourré de clichés, je me suis demandé quelle direction allait prochainement prendre ce pourtant jeune prometteur cinéma Italien actuel : est-ce-que sa réputation qui s'étend chaque jour le tourne désormais vers des longs-métrages tellement grand public et conventionnels (la soi-disant identité de "Mon frère est fils unique" demeure une toile de fond bien maigrichonne de l'histoire de la botte) qu'ils pourraient en devenir affreusement niais ? Franchement, au déroulement du générique, l'interrogation apparaît plus que légitime. Prenez un coco, un facho (de préférence avec un physique avantageux), dites qu'ils sont frères, mettez una bella regazza entre eux pour qu'il y ait un peu de piment chez les ménagères à la retraite et vous obtenez ce triste cocktail, bien monotone et répétitif. A aucun moment, Luchetti n'impose une quelconque personnalité. Sa caméra à l'épaule (pourquoi ?) ne distille que des plans tremblants sans prises de vue originales, sans idées de montage, sans mise en relief aucune de l'action. Plat et prévisible, ce sélectionné au Festival de Cannes provoque l'ennui disons à la moitié, c'est-à-dire une fois la curiosité passée. Pas de mise en contexte social, pas d'approfondissement des idéologies, pas de portrait précis des protagonistes mis en scène, pas de rythme tout court. L'humour est quasi-absent, la fin pas convaincante, les rebondissements pénibles... Ce "Feux de l'amour" faussement branché, véritablement démago ne sert même pas une quelconque prise de position (à part pour dire que le fanatisme, c'est pas bien, merci on était au courant !) de la part d'un cinéaste que l'on pourrait confondre avec n'importe quel fabriquant de téléfilm. Les acteurs sauvent comme ils peuvent l'entreprise avec leurs bonnes gueules et un certain talent.
Jolie chronique familiale dans l'Italie des années 60, où l'on va suivre le destin de 2 frères que tout semble opposer... Manrico et Accio. Le premier, l'ainé, fait figure de favori aux yeux de ses parents, et est un fervent révolutionnaire communiste. Le second, appelé "La Teigne", préferera s'allier au mouvement fasciste... Entre eux deux, il y a aussi Francesca, une jeune et jolie femme. C'est donc une jolie histoire, on y voit cette Italie "typique" dans laquelle on parle fort, où les femmes sont belles et les hommes ont du caractère... c'est aussi un film sur une époque où le peuple italien ne se ralliait pas forcément sur le même front politique et social... Un beau film donc, très juste et remarquablement interprété. Mais malgré tout, j'avoue ne pas avoir été particulièrement touché, et mettre même un peu ennuyé. Je n'ai ressenti aucune émotion, si ce n'est lors de l'étreint finale entre les 2 frères. A voir, mais, selon moi, pas indispensable.
Une comédie dramatique Italienne touchante. La famille, la politique, la pauvreté et deux frères qui s'aiment. L'un à l'air plus solide et posé et l'autre instable qui se cherche. J'ai été surpris agréablement par ce film joué avec beaucoup de rythme et de talent.
Daniele Lucchetti est un réalisateur talentueux. On l'avait découvert en France il y a 20 ans avec Domani, Domani, puis avec le Porteur de serviettes. Depuis, il avait disparu des écrans français où le cinéma italien peine à se faire une place. Le voici donc de retour avec cette chronique familiale et politique mafoi fort intéressante. Pour nous Français, qui, ne parvenons pas à comprendre les turbulences politiques de nos voisins transalpins, nous qui sommes effrayés voire scandalisés de voir Berlusconi revenir sans cesse sur le devant de la scène, c'est une clé qui nous montre que si nous sommes proches géographiquement nos deux pays n'ont pas connu la même histoire et donc que nos deux peuples sont différents. Le cinéma italien a souvent réussi à nous parler de son histoire au travers de destins individuels (1900, Nos meilleures années) Daniele Lucchetti est le digne successeur de cette tradition.
Un film très intéressant et divertissant surtout grâce au jeu des acteurs qui est parfait !! Il nous raconte l'histoire d'une famille italienne dans les années 60 mais surtout leurs opinions politiques qui vont déterminer leurs choix de vie et les conséquences qui s'en suiveront !! Un film assez dur mais également parcouru par certains moments très drôles !
Un attachant portrait dont la beauté tient à plusieurs éléments: le casting d'abord, le charisme du jeune E.Germano n'ayant d'égal que la beauté de D.Fleri. La réalisation, ensuite, D.Luchetti insuflant à ces années 60 une proximité d'une douceur très plaisante. Le récit, enfin, d'une simplicité bienvenue.
La mise en scène est assez scolaire avec un manque de narration mais on est intéressé de découvrir les différents oignions politiques entre les années 60 et 70 en Italie et notons une magnifique interprétation de ses comédiens.