Le contexte est historique : Israël évacue ses colons de la bande de Gaza, en 2005. C’est évidemment son armée qui est chargée de la besogne, et ce n’est pas facile, car il faut le plus souvent chasser de force les colons, au besoin en démolissant leurs maisons.
Ce passage n’occupe dans le film que la dernière demi-heure, je conseille donc aux spectateurs que l’histoire contemporaine intéresse d’arriver avec une heure de retard !
Auparavant, on aura dû subir l’histoire fumeuse d’une Française qui, pour une histoire d’héritage, doit se rendre en Israël afin d’y retrouver sa fille, qu’elle a dû abandonner vingt ans plus tôt dans un kibboutz, on ne saura pas pourquoi. Elle la retrouve, la réunion des deux femmes est chaleureuse, mais la fille fait partie des colons évacués. Drame.
C’est empesé, mal construit, alourdi par une interminable et inutile chanson que Barbara Hendricks psalmodie au chevet d’un mort ; Juliette Binoche surjoue et se ridiculise ; et l’on assiste une fois de plus à cette absurdité, courante au cinéma : une notaire française (Jeanne Moreau) et une héritière française (Juliette Binoche, donc), dans un cabinet notarial d’Avignon, ville française, procèdent à l’ouverture d’un testament... et ne parlent qu’en anglais !
C’est le plus mauvais film d’Amos Gitai, qu’on retrouve uniquement dans deux plans-séquences, sa spécialité, à la fin du film : les retrouvailles muettes des deux femmes, et l’expulsion des colons israéliens. Sans ces deux plans, très riches en personnages et en actions diverses, très organisés, magistraux comme chaque fois que Gitai se souvient qu’il est metteur en scène, il ne serait pas utile de voir Désengagement.