"Love gourou" ne se caractérise pas par son scénario. Car celui-ci est si maigre qu’il tiendrait aisément sur un timbre-poste. Et encore ! Il resterait de la place tout autour…. Il est simple : spécialisé dans l’amour, Pitka veut devenir le gourou n°1 au monde. Voilà en quoi ça tient. Impressionnant, non ? A partir de là, tout est bon pour parvenir à "devenir calife à la place du calife". Ainsi donc, les facéties de Mike Meyers (qui lui s’est visiblement beaucoup amusé) prennent le pas sur le déroulé de l’histoire. Le résultat est… consternant, rythmé par un humour scato-érotique des plus douteux. La caméra n’a d’yeux que pour ses mimiques de fou du village, des mimiques ornées d’un regard halluciné. "Love gourou" se voulait une comédie caricaturale sur ces fameux meneurs spirituels ? Non seulement rien ne fait rire tellement c’est débile, mais en plus ce film s’est amené les foudres de certaines communautés hindoues. Franchement, il y a de quoi tant le propos va loin dans la potacherie. De grands noms figurent pourtant dans le casting. On notera entre autres un caméo de Val Kilmer. Et comme si cela ne suffisait pas, d’autres noms sont évoqués, comme Brad Pitt et Angelina Jolie. Mais à côté de ça, c’est à se demander ce que Ben Kingsley, Justin Timberlake et Jessica Alba sont venus faire là-dedans, si ce n’est de toucher facilement un cachet sans que le film ait besoin de rencontrer un succès commercial. Il n’empêche que Jessica Alba apporte un certain charme, et les poumons de Prudence (Meagan Good) ainsi que les attributs de Grandé (Justin Timberlake) un peu de relief. Cela ne suffit pas à donner un quelconque intérêt à cette comédie qui n’en a que le nom, bien que Timberlake se démène comme un beau diable sur les scènes dansées, et que Ben Kingsley surprenne son public avec un strabisme à faire détourner le regard du spectateur. Seul Romany Malco (dans la peau de Darren Roanoke) tire à peu près son épingle du jeu, mais son jeu est trop inégal pour sauver ne serait-ce qu’un peu cette pure merveille de débilité sans nom. Le seul avantage de ce film est de voir des phases de jeu de hochey époustouflantes d’adresse et de virtuosité. Bien que ce soit finalement le seule chose que le spectateur peut se mettre sous la dent, pas de quoi fouetter un chat quand même tant tout le reste est synonyme d’incommensurable néant. Il n’y a guère que les fans de Mike Meyers qui peuvent y retrouver leur compte, encore que l’acteur est encore ici dans la lignée des "Austin Powers", en pire. Fuyez donc ce nanar 100% pur jus qui n’a rien pour plaire malgré son côté décérébré pleinement assumé. Sinon, vous risqueriez de jeter votre télé. Pour une fois, la razzia faite aux peux enviables Razzie Awards en 2009 est conforme à la réalité, avec 3 récompenses obtenues (si on peut appeler ça des récompenses) sur 6 nominations (ah ben oui, quand même !) : pire film (Marco Schnabel), pire acteur (Austin Powers) et pire scénario (Austin Powers encore, en partage avec le co-scénariste Graham Gordy).