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Xavier D
59 abonnés
1 068 critiques
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4,0
Publiée le 11 novembre 2024
Un trio d'acteurs aussi mythique que talentueux, assure de nous donner du spectacle. on retrouve des gueules de cowboy plutôt patibulaire et cette histoire de gang qui terrorise Warlock, une petite ville tranquille et font appel à la crème des crèmes, Henry Fonda. n'en déplaise à John Wayne. un western au scénario solide et implacable, à l'heure de l'âge d'or du genre.
Western contemporain de Rio Bravo, tourné en cinémascope aux couleurs un peu trop criantes. Mais peu importe, l'intérêt réside dans un scénario qui semble banal au départ: Une ville (Warlock) brimée par une bande de hors-la loi de la région, et qui fait appel à un "marschal" pour s'en débarrasser. On a déjà vu le thème cent fois. Arrivent donc, précédés de leur réputation Fonda et A. Quinn, super sapés, surs d'eux et … grassement payés. Les fameux colts d'or du titre français sont anecdotiques et n'arriveront que bien tard pour aussitôt disparaitre! Sauf qu'un scénario beaucoup plus subtil va venir compliquer un combat binaire. Deux femmes s'en mêlent, les deux compères s'emmêlent les pieds dans leur relation de business itinérant, et encore mieux l'un des "méchants" change de camp et se propose comme sheriff! On ne verra pas de croque-mort, mais il aura tout de même un peu de boulot! Apparait à l'occasion un juge claudicant n'a été nommé que par lui-même! Au final, si les scènes d'action ne sont pas nombreuses mais bien mises en scène, la confrontation et l'évolution des personnages incarnant le droit, l'ordre ou la violence, maintiennent le suspense et l'attention du spectateur, en le prenant souvent à contrepied. TV vo décembre 2023
Internationalement décrié par une partie de la critique pour avoir dénoncé ses amis devant la commission des activités anti américaines (alors qu’Elia Kazan qui à fait pareil a connu l’estime de tous), Edward Dmytrick semble avoir mis tout le monde d’accord avec WARLOCK, son meilleur film. Le thème est inhabituel pour un western de l’époque, c’est le combat de l’ordre à tout prix (même les moyens les plus expéditifs) contre la justice et la morale, mettant aux prises des protagonistes inhabituellement complexes. Tel Johnny Gannon (Richatd Wydmark) déchiré entre la justice et l’inévitable tragédie qui guette son voyou de frère. Tel Tom Morgan (Anthony Quinn) qui va jusqu’au meurtre pour garder près de lui l’homme qu’il adore, le seul qui ne voit pas en lui un infirme. Telle Lily Dollar (Dorothy Malone) qui est chaque jour un peu moins sure de sa vengeance car l’homme qu’elle aime va au devant d’une mort certaine, comme si elle, l’ancienne fille de mauvaise vie, voulait sauver toutes les âmes. Ou encore Jessie Marlow (Dolores Michaels) qui veut le beurre et l’argent du beurre avec son fiancé, le Marshall Clay Blaisdell (Henry Fonda) qu’elle voudrait épouser à condition qu’il se range. Mais Blaisdell n’a pas obtenu des colts aux crosses en or en ayant gagné un concours de tricot, ni même de bilboquet. Le script très travaillé, montre avec une progressivité bien étalée dans le temps, l’évolution des personnages, y compris des personnages secondaires (excepté le vieux juge, qui représente la sagesse et la vérité) qui sont tous bien dirigés par Dmytrik. Le casting superlatif (avec une mention exceptionnelle pour Wydmark, simplement parfait dans son jeu plein de nuances) est porté par une photographie ample et précise de l’immense Joe MacDonald. L’opposition entre Johnny Gannon, la justice et Henry Fonda, l’ordre, range les mauvais dans la catégorie des alibis symboliques dont la scène de la main poignardée est la plus spectaculaire (Dmytrik devait jurer de la main droite sur la bible lors de sa comparution) et révèle à la fin un héros inattendu : la population de la ville. La conclusion de WARLOCK montre que la morale et la justice ne peuvent être que l’oeuvre d’une cohésion de la cité entière, car l’ordre imposé ne peut triompher seul sans l’adhésion des masses. Ce que démontre aussi le MAGNIFICENT SEVEN de John Sturges qui sortira l’année suivante. Pas cinq étoiles car il ne fallait pas dénoncer les copains (je suis un vieux rancunier).
Intéressant western au style très classique, mais dont les personnages sont loin des héros sans peur et sans reproche qui ont pullulé dans le genre. Le long métrage prend le temps d'amples développements sur la psychologie, bien servi en cela par un impressionnant casting, le trio Fonda-Widmark-Quinn rivalisant d'ambiguïté et de charisme. La mise en scène répond à la pure tradition d'Hollywood, et seul le manque d'épaisseur des méchants contrarie un peu le plaisir.
La sécurité des petites villes est au centre de ce western qui a peu d'actions. Le comité des notables décide d'embaucher un privé ou prévôt pour rétablir l'ordre, puisque le sheriff qui représente la loi, n'y est pas arrivé. C'est ainsi que l'homme aux colts d'or apparaît en compagnie d'un ami boiteux qui le suit comme son ombre. Sa renommée le précède car il n'hésite pas à tirer et c'est une fine gâchette. Ce qui est le plus réussi dans ce western, ce sont les remises en cause des uns et des autres, donc les dialogues. En particulier, la prise de conscience que les exécutions sommaires de malfrats ne constituent pas forcément le meilleur moyen d'obtenir la paix dans la cité.
Western classique qui multiplie les personnages complexes et bénéficie d'un casting exceptionnel, avec un magnifique Henry Fonda et un grand Richard Widmark. Les duels sont parfaitement calibrés, tout comme la musique de Leigh Harline.
Voilà un film qui se bonifie à force de le voir et de le revoir. Une force se dégage de cette histoire assez commune, mais dont les personnages donnent de l'ampleur et une envergure digne des plus grand chef d'œuvre. Henry Fonda, campe un personnage persuasif, fort, sur de lui, enclin à la justice, vacillant, frôlant la folie du chagrin dans les dernières minutes. La résurrection de Richard Widmark, homme perdu, qui trouvera le salut dans les bras d'une femme et la force de s'imposer. La déchéance de Anthony Quinn, joueur dans l'âme, homme fier, mais meurtri dans sa chaire, et qui a besoin de reconnaissance et qui perdra à un jeu dont il avait créer les règles. Les autres personnages, ces hommes et ces femmes de la ville de Warlock, sont faibles, enclin à céder, à vendre leurs âmes pour un peu de paix pour leur petite vie. La bande de Cowboys, emmenée par un chef, lâche, qui préfère exécuter ses ennemis dans le dos, plutôt que de les affronter loyalement. Voilà, le maitre mot est lâché: Loyal - voilà sur quoi repose les fondamentaux de ce western, dont beaucoup de points communs se retrouve bon grès ou mal grès dans les western de Clint Eastwood.
C'est un bon western avec 3 grands acteurs, le grand et stoïque H. Fonda, le trublion A. Quinn et l'original R. Widmark. On ne voit guère de western comme celui-ci où le réalisateur semble aller chercher ce qu'il y a de plus mauvais au fond de nous, ou presque. Sont explorés dans ce film de nombreux thèmes psychologiques, sur fond de bons contre méchants, et lois contre bon sens et justice. Les habitants d'une petite ville sont en effet presque obligés de faire appel au service d'un mercenaire qui deviendra alors plus ou moins un représentant de la loi. Il semble être juste mais ce qui l'habite c'est le goût du crime et de la violence. D'un autre côté, un méchant, déjà en marge du groupe, devient un gentil et se range du côté de la loi pour en devenir un de ses représentants en tant que shériff. Ce film est profond et intense et nous livre une belle analyse de la vie et de la mort aussi à cette époque. A voir.
"L'homme aux colts d'or"(1958)est un western atypique,dans le sens où la richesse de son scénario lui permet d'aborder une multitude de thèmes,tout en fignolant des personnages aux contours ambiguës.Dans la petite ville de Warlock,les habitants font appel à un prévot et à son acolyte,pour les défendre contre une bande de pillards.L'un de ces brigands va passer du bon côté de la loi,et trahir ses frères.Plus généralement,ici,les gens ne sont pas ce que l'on imagine.Sans changement,point de salut pour eux.On déplore des lenteurs sur l'ensemble des deux heures,ce qui fait que la tension n'est jamais au rendez-vous.En revanche,la psychologie de ces cow-boys est bien étudiée.Henry Fonda est majestueux.L'autorité du prévot qu'il incarne cache mal sa lassitude.Anthony Quinn est tout aussi inspiré en compagnon hispanique,tellement dévoué à son ami,qu'il est obligé de lui cacher les menaces qui pèsent sur lui.Mais le plus saisissant est sans doute Richard Widwarck.Regard d'aigle,dégaine lymphatique mais détermination inflexible,en suppléant de la loi qui se révèle.Les grands espaces et les envolées lyriques servent un western qui a pris du cachet,en proposant une réflexion sur la loi,l'ordre et la justice.
Si l'intrigue peut paraître classique à première vue, une véritable construction s'y installe. Les personnages sont travaillés, avec beaucoup de thèmes évoqués. La séquence finale conclut la vision d'une petite ville en proie à la folie par Dymytryk.
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4,0
Publiée le 28 février 2012
L'importance du colt dans le western n'a pas besoin d'être soulignèe! Rappelons simplement ici l'hommage que lui rendit par exemple Edward Dmytryk en 1959 dans le remarquable "Warlock", interprètè par de grands acteurs: Henry Fonda (en mercenaire aux colts d'or), Richard Widmark (en shèrif à la fragilitè extrême) et Anthony Quinn (en compagnon boiteux). Cinèaste torturè et victime du maccarthysme, Dmytryk signe un western devenu cèlèbre pour sa richesse psychologique et son homosexualitè latente, un metteur en scène qui met l'accent sur l'attitude, le maintien et le comportement de ces personnages notamment la dèmarche raide, les bras collès au corps de Fonda! De plus Dmytryk analyse ègalement avec froideur et duretè leurs comportements avec dans le reste de la distribution une superbe Dorothy Malone en Lily Dollar! Brillant...
Il manque toujours à Edward Dmytryk cette petite étincelle, ce petit plus qui lui permettrait incontestablement d'atteindre les plus grands. Cet "Homme aux colts d'or" ne déroge pas à la règle, notamment par un rythme parfois un peu inégal, nous empêchant de nous passionner totalement pour l'ensemble. Néanmoins, et malgré donc quelques petites réserves, l'oeuvre n'en demeure pas moins d'un intérêt profond, et ce pour beaucoup de raisons. On apprécie en effet énormément la manière dont Dmytryk traite ses personnages, tous très complets et évitant avec aisance et subtilité les stéréotypes, les dialogues pertinents et rigoureux ne faisant eux que confirmer cette impression. De plus, le film a la qualité de poser énormément de questions auquel il répond toujours avec intelligence et talent, allant qui plus est souvent assez loin dans sa démarche. Ajoutez à cela trois excellents acteurs et des seconds rôles plus qu'à la hauteur (mention spéciale à DeForest Kelley), et vous obtiendrez ce western certes atypique et étonnant, mais au final très enrichissant. Du bon cinéma.
Je suis toujours étonné de voir combien le western, genre hyper normé sil en est, parvient néanmoins à donner des films originaux et passionnants. Peut-être est-ce justement la présence dun cadre très rigide qui oblige scénaristes et réalisateurs à peaufiner le dessin de leurs personnages et à fignoler les rouages de leur histoire. Et comme Hollywood, en ces années 50, pouvait compter sur une génération dacteurs au charisme hors norme, nombreux sont les exemples où ces histoires apparemment banales de cow-boys, de shérifs et de bandits deviennent des drames dune puissance et dune intelligence étonnantes. A preuve cet "Homme aux colts dor". Bien sûr, quand on a au générique Henry Fonda, Anthony Quinn et Richard Widmark, on part sur de bonnes bases. Mais aux manettes, Dmytryk ne se contente pas dorchestrer laffrontement entre trois monstres sacrés. Au contraire, il construit un film ambigu, où chaque personnage suit un parcours long et douloureux et où la notion de changement tient une place essentielle. Dans cette ville de Warlock, seuls survivent ceux qui sadaptent et décident de changer de camp: Widmark quittant sa bande de voyous pour devenir shérif (versus son frère, qui sentête et se fait descendre), Fonda songeant à quitter sa vie de tueur itinérant pour sétablir, Dorothy Malone renonçant à sa vengeance... A linverse, Quinn reste sur son idée fixe de poursuivre son association avec son ami et en mourra. Quelle virtuosité pour agencer cette intrigue complexe ! On pourrait aussi disserter sur la relation entre Fonda et Quinn, que certains ont qualifiée de "quasi-homosexuelle". Ou sur la force du personnage de Widmark, aussi timide en apparence quinflexible dans sa résolution et qui rappelle James Stewart dans "Lhomme qui tua Liberty Valance". Ou sur les conflits entre loi, ordre et justice dans la société américaine que Dmytryk met en évidence. Tant de richesse! Une chose est sûre: devant lécran, on ne voit pas le temps passer.
... de nouveau dans le thème Western, ce n'est pas mon pseudo qui contredira ce fait, "L'homme aux colts d'or reste en un seul film.. peut -être un pseudo symbole de cette Amérique, de cette époque de doute,de violence mais aussi de changement. Un long-métrage qui semble assez mal connu et qu'il faudrait revoir ou voir ! Schématique et psychologique, un mécanisme différent qui s'articule par des points d'ancrage que sont déjà trois acteurs qui représentent la thèse et l'anti-thèse de leur propre personnage ! Le truand repenti qui devient adjoint de l'Ordre. Le prévôt,tueur dans l'âme que la Loi semble oublier et son complice qui maquille son forfait par admiration,respect ou dévotion. Voilà donc un curieux Western complexe mais d'une grande qualité et intelligence. La double romance écourte un peu la tension qui s'accentue vers la dernière partie,comme le rideau qui tombe à la fin du spectacle, efficace.
Un des grands westerns classiques : tout y est, la loi, les hors la loi, les prévôts tireurs d'élite, les femmes potiches, la lâcheté de la foule...mais celle-ci se rachète à la fin au contraire de "High Noon" . Le trio de grands acteurs est pour beaucoup dans la réussite du film, surtout le couple Fonda-Quinn, à l'amitié troublante.