La coscénariste de Florence Strauss, Mano Siri, lui a soumis un article de Courrier International, un reportage sur de vieux Juifs irakiens, anciennes stars de Radio Bagdad dans les années 40, qui continuaient à jouer de la musique arabe tout en vivant en Israël. L'idée du documentaire va naître de leur rencontre avec la réalisatrice, Florence Strauss : " Ce papier a été pour moi un véritable déclic : comme je suis moi-même d'origine juive et que je m'intéresse à la musique arabe, je me suis dit qu'il fallait que je rencontre ces artistes ".
La rencontre avec Abed Azrie a été décisive pour Florence Strauss qui ne tarit pas d'éloges à son égard :"non seulement il possède une érudition musicale extraordinaire, mais surtout il est lui-même chanteur et musicien et il témoigne d'une magnifique sensibilité artistique". Abed Azrie, lui a permis de rencontrer d'autres musiciens syriens et, c'est ensemble, lors de séances de travail, qu'ils ont pu retracer l'histoire de la musique arabe.
En réalisant ce documentaire, Florence Strauss redécouvre aussi un pan de son histoire personnelle et de ses origines familiales : " La musique arabe m'a permis, par son langage et ses émotions, d'ouvrir une porte pour libérer une parole. Cette parole s'était heurtée aussi bien à mes origines juives qu'à mes origines arabes, toutes deux négligées par ma famille. "
Florence Strauss a voulu un tournage intimiste et en toute simplicité afin de restituer l'atmosphère d'un mini-concert. Elle n'a, pour cela, utilisé qu'une seule caméra qui s'attarde parfois sur le détail d'une main ou d'un instrument afin de restituer la langueur de la musique arabe.
Cette année, un jury de compositeurs de la SACEM a délivré le Prix du meilleur Documentaire musical au film Le Blues de l'Orient .