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BillBoo
14 abonnés
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3,5
Publiée le 13 septembre 2024
Derrière chaque guerrier, une âme sensible… ou une âme brutale. Dès le premier plan, Tamahori nous dit : "Vous voulez un film sur la culture maori, au milieu de paysages néo-zélandais époustouflants ? Vous aurez un film sur le réel du corps indigène stigmatisé et précarisé."
Jake n'est pas l'héritier d'une longue lignée maori prestigieuse, en harmonie avec la nature – ou tout autre préjugé exotique. C'est l'esclave de sa condition sociale et, par extension, de ses émotions. Il cumule violence, susceptibilité, imprévisibilité, sexisme, alcoolisme et négligence familial.
Ce portrait du vil homme face aux créatures chétives, que seraient ses enfants et sa femme, n'est un leurre : son rapport de force avec Beth ne cesse d'évoluer. Il la domine physiquement, puis se montre soumis sur le plan rhétorique. À de rares occasions, il montre des gestes tendres envers elle, avant de retomber dans ses pulsions bestiales : sexe et violence.
Par la suite, la même scène se rejoue, toujours en franchissant un pallier de plus. Jusqu'au point de non-retour. Tamahori ne nous saisit pas autant qu'il aurait pu en dépeignant la violence intra-familiale, mais réussit tout de même à en ressortir deux éléments clefs : l'absence de communication et le rapport de force fluctuant.
un bon film, qui est aussi préventive pour nous montrer les méfaits de l'ivrognerie mais aussi des problème de famille, la violence et tout c'est conséquence. Ce qui est dommage c'est que le film manque d'un plus long développement. Mais sinon merci on en ressort avec une leçon.
Personnellement je ne suis pas attiré par les drames. Enfin, j'aime bien mais c'est un genre où les films sont souvent ampoulés, fait pour faire pleurer dans les chaumières. Là, c'est un drame version coup de boule dont on ne se relève pas où très difficilement. Nous sommes plongés dans le quotidien sombre d'une famille au sens large du terme. Les maoris. Peuple autochtone de l'Océanie où l'homme blanc comme aux Amériques s'est installé laissant des peuples exsangues, voués à l'alcoolisme. Et c'est dans une famille Maori que l'on assiste contraints et forcés à la violence au sein du foyer. La société a détruit la fierté pour la remplacer par la colère. Jake le musclé (impeccable et effrayant Temuera Morrison) roue de coup son épouse Beth (bouleversante Rena Owen) parfois sous les yeux de ses enfants. Pour lui, la fierté Maori c'est du passé. Son fils aîné Nig est dans un gang fier de ses racines et le jeune Boogie est à la recherche de la fierté de son peuple. D'ailleurs le titre original est tellement meilleur que sa traduction française a bien des égards. La jeune Grace (touchante Mamaengaroa Kerr Bell) passe son temps avec son ami Toot, un jeune paumé. C'est dans cette vie,sordide que l'autre drame va arriver, les autres drames vont arriver car la noirceur est partout, dans tous les recoins de ce film, qui ferait passer Se7en pour La mélodie du bonheur, et Requiem for a Dream pour La 7ème compagnie au clair de lune. On en sort lessivés humainement, mentalement comme si nous aussi nous étions passé sous les coups de Jake Heke. Et c'est un film tellement noir, tellement triste qu'il reste gravé en vous comme un tatouage Maori que jamais on ne pourra vous enlever. Pour toujours ancré/ encré en vous.
Si Jane Campion ( "la leçon de piano" palme d'or à Cannes) est la représentante la plus éminente du cinéma néo zélandais, l'archipel du bout du monde à laissé d'autres traces dans l'histoire du septième art.
" L'âme des guerriers" ( 1994) ne fut pas par hasard, le premier long métrage du territoire maori à être présenté au festival de Cannes.
Ce premier opus de Lee Tamahori ( cinéaste qui dirigea un James Bond - incarné par P Brosnan) est un regard sur la communauté maori de Nouvelle Zélande ( aujourd'hui regroupée pour l'essentiel dans la partie Est de l'île du Nord aux alentours de la ville de Whangarei), dont certains membres ont quitté les territoires des terres ancestrales pour la vie citadine.
On y voit ( au travers de la vie d'un couple et de ses quatre enfants ) une existence désœuvrée, ou l'alcoolisme, la délinquance, la maltraitance et même le viol intra familial sont omniprésents.
La force du film porte sur son scénario et sur l'incarnation de l'actrice principale, la très belle Rena Owen.
Même si aujourd'hui le film n'est pas oublié ( son sujet et la situation géographique du propos y sont pour beaucoup), la réalisation. n' est tout de même pas très convaincante.
Les décors, la photo, le choix très discutable de l'acteur principal qui incarne, selon moi, maladroitement le père de famille, représentent les grosses failles qui obliterent le résultat final.
Kenneth Loach aurait pu donner un sacré coup de mains à Tamahori, dont la carrière, avec le recul du temps, sera assez terne au plan artistique, malgré son premier opus qui comportait, malgré ses défauts, une marque d'ambition indéniable.
Le film a plutôt bien vieilli malgré ses 28 ans, le message qu'il tente de faire passer est toujours et la misère qu'il dépeint fonctionne encore. Allant crescendo dans la violence, celle-ci n'étant pas insoutenable, c'est surtout sur la psychologie et le mental que la pression exercée par le patriarche se fait le plus ressentir, transformant sa propre famille en lambeaux au profit d'amis peu fréquentable. Allant de déceptions en déconvenue jusqu'au mépris total vis à vis de son entourage. Comportant malgré tout quelques longueurs le même schéma se répétant en boucle, fête dispute, bagarre, pseudos réconciliations.. le film arrive malgré tous à capter l'intérêt. Le final est un peu expéditif, mais dans sa globalité le film reste bon.
L'ambiance que les acteurs ont réussi à retranscrire est vraiment forte et malsaine, tout le monde joue vraiment bien. De plus les décors sont bien choisis et correspondent bien au contexte. Par contre le scenario n'est pas vraiment compliqué, mais la performance vaut le détour.
J'en ressors à l'instant. Et je suis en charpie. Il fallait dire que rien ne m'avait préparé à ça et certainement pas le début de ce film. C'est qu'au départ, ce "Once Were Warriors" se contente simplement de nous afficher de la misère et des gros bras. Le cadre est propre mais il est fade. Le folklore est posé comme un artifice mal(-)mené. Tout ça a des allures de petite fable de petites gens. Une banale histoire où face au dénuement et à la merde, on sait se serrer les coudes en se raccrochant aux plaisirs qu'on peut. Les fêtes à la maison. La baise. La bière. Et si parfois tout ça conduit à quelques bagarres entre hommes, le côté factice de la forme semble vouloir nous rappeler qu'il ne s'agit là au fond que d'un rituel au charme presque pittoresque.
...Et puis les minutes passent. Les soirées de beuverie s'enchainent. Et d'un coup en vient alors un autre. C'est d'abord un enfant qui s'en va puis c'est un visage qu'on défigure. C'est une promesse qu'on brise avant que ce soit une innocence qu'on pulvérise. Et ce n'est qu'enfin que les choses prennent vraiment tout leur sens. Ce n'est qu'à ce moment là qu'on peut pleinement comprendre ce que Lee Tamahori était en train de nous peindre depuis le début.
A bien tout prendre, la famille Heke est bien plus qu'une famille qui vit dans la misère. C'est un peuple qu'on broie. Un peuple qui n'est pas chez lui sur ses terres. Un peuple perdu dans un monde qui n'est pas le sien. Alors les chorégraphies maladroites du début prennent soudainement un tout autre visage. Loin du folklore d'une populace se livrant à de la bonne vieille ripaille, on comprend que le spectacle qu'on nous avait donné à avoir était en fait une déchéance mélancolique dans laquelle les esprits anciens se sont égarés ; un triste haka qu'on accomplit sans âme et sans cœur, noyé par un alcool venu de loin et qui n'a rien à faire là à part faire oublier l'essentiel. L'essentiel c'est que ce peuple est resté esclave. Et que cette colère qu'il noie n'est rien d'autre qu'une chaine nouvelle qui étouffe les âmes quand les anciennes serraient les corps.
Autrefois ils furent des guerriers, nous dit le titre original. Et étonnamment c'est dans ce rappel profond que Lee Tamahori parvient à faire naître un brasier au milieu de la dureté. Plus le film s'engouffre dans la cruauté, plus il est cru dans sa manière de broyer méthodiquement tout espoir, et plus il parvient à réveiller cette âme qui les sauvera tous. L'âme des guerriers.
Et là soudainement, la forme pour laquelle à opté Tamahori prend tout son sens. Si l'image reste sobre, les sons et les coupes martèlent soudainement la puissance de cette âme profonde qui ne demande qu'à ressurgir. Cette fierté qui n'a pas été broyée et qui parvient encore à raviver quelques regards. Cette dignité qui ne craint ni les coups de pilons d'une brute, ni le torrent dévastateur d'avoir à affronter la perte de ce qu'on a de plus cher. Tandis que les esclaves s'enivrent et cognent en vain, les autres se rappellent. Ces autres qui finissent par se reconnaître et se retrouver. Ceux-là même qui n'ont pas oublier qu'avant qu'on les broie, ils étaient au fond d'eux d’invincibles soldats.
4 561 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 14 mars 2021
Ce film m'a été décrit une fois comme étant un drame brûlant. Qu'est ce qui se passe avec les films d'action violents et grossiers qui se font passer pour des commentaires sociaux. Pourquoi doit-on applaudir la destruction gratuite lorsqu'elle est déguisée de cette façon. Que l'on soit obliger de voir des scènes exécutées avec un tel amateurisme est une insulte inadmissible à notre intelligence. La représentation de la violence quelle qu'elle soit peut être un moyen légitime de raconter une histoire mais elle est exceptionnellement difficile à réussir même par les professionnels les plus chevronnés. Les acteurs de ce film semblent avoir été arrachés à un coin de rue quelque part et invités à jurer devant une caméra aussi grossièrement que possible. L'Âme des guerriers ne contient pratiquement aucune valeur artistique ou aucun mérite de quelque nature que ce soit. Car ce n'est rien d'autre qu'un exercice de sensationnalisme...
Malgré le courage d’une mère, une famille d'une banlieue pauvre d'Auckland est bouleversée par la violence du père. Ce résumé succinct n’engage en rien la force d’un film violent, vrai, de tous les temps. C’est encore le monde d’aujourd’hui qu’il interroge. Des réserves indiennes aux territoires innus quand les civilisations oubliées ne s’éteignent jamais. Ici celle des maoris retenus dans des ghettos où la loi officielle ne se mêle pas à celle de ces gros costauds aux faux cœurs d'artichauts qui pour un rien vous massacrent une tablée entière. La petite famille de Jake a peur de ce père psychopathe et impulsif qui invoque ses ancêtres esclaves pour justifier son comportement. Son épouse Beth, est la noble héritière d’un passé dont il lui reste la fierté et le courage. Malgré tout, le foyer ne résiste pas aux coups de boutoir de cette fusion contre-nature. A travers la pénible émancipation des femmes et le respect des traditions, cette projection d’un avenir totalement incertain vise une jeunesse déboussolée et sans repère. C’est pourtant autour d’elle que le film tente de s’arrimer. L’interprétation générale est magnifique. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Arrachant.emotif.captivant.un des films à réécouter. Il fait réfléchir. Il traite de sujet éternel.les acteurs sont magnifique leurs rôle leurs collent à la peau.touchant dérangeant.
Chronique sombre et brutale d'une famille de maoris dans la banlieue d'Auckland. Un film coup de poing d'une grande violence qui laisse le spectateur secoué. Waow !
violences physiques, sexuelles, verbales et sociales sont montrées dans L’Âme des Guerriers, de manière explicite et certaines scènes du film sont dures à soutenir.Des violences rendues particulièrement glaçantes par l’interprétation des acteurs. Temuera Morrison (Blueberry) est flippant en pater familias psychopathe (un rôle qu’il reprendra, de manière parodique dans la comédie d’horreur Fresh Meat). Face à lui, le mélange douceur et force d’une femme courage incarnée par Rena Owen (The Dead Lands), un tandem qui retravaillera ensemble sur Star Wars II et III. Les autres acteurs ne sont pas en reste, notamment la jeune et bluffante Mamaengaroa Kerr-Bell qui joue Grace, une ado de 13 ans, véritable pilier de la famille. Les autres ados, joués par Julian Arahanga et Taugaroa Emile sont également très bons, à l’instar de Cliff Curtis qu’on a aperçu récemment dans la série Fear the Walking Dead.Radical, violent, quasi-documentaire par moments, L’Âme des Guerriers secoue, remue les tripes, et ne laisse pas indemne, à l’instar de Midnight Express et Vol Au-Dessus d’un Nid de Coucou, des films qui, en apparence, semblent n’avoir rien à voir car ils parlent d’autres sujets mais qui procurent les mêmes émotions, contiennent des scènes très dures et surtout posent des questions essentielles sur le fonctionnement de notre monde. Kia Ora Lee Tamahori !