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lhomme-grenouille
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5,0
Publiée le 21 mars 2021
J'en ressors à l'instant. Et je suis en charpie. Il fallait dire que rien ne m'avait préparé à ça et certainement pas le début de ce film. C'est qu'au départ, ce "Once Were Warriors" se contente simplement de nous afficher de la misère et des gros bras. Le cadre est propre mais il est fade. Le folklore est posé comme un artifice mal(-)mené. Tout ça a des allures de petite fable de petites gens. Une banale histoire où face au dénuement et à la merde, on sait se serrer les coudes en se raccrochant aux plaisirs qu'on peut. Les fêtes à la maison. La baise. La bière. Et si parfois tout ça conduit à quelques bagarres entre hommes, le côté factice de la forme semble vouloir nous rappeler qu'il ne s'agit là au fond que d'un rituel au charme presque pittoresque.
...Et puis les minutes passent. Les soirées de beuverie s'enchainent. Et d'un coup en vient alors un autre. C'est d'abord un enfant qui s'en va puis c'est un visage qu'on défigure. C'est une promesse qu'on brise avant que ce soit une innocence qu'on pulvérise. Et ce n'est qu'enfin que les choses prennent vraiment tout leur sens. Ce n'est qu'à ce moment là qu'on peut pleinement comprendre ce que Lee Tamahori était en train de nous peindre depuis le début.
A bien tout prendre, la famille Heke est bien plus qu'une famille qui vit dans la misère. C'est un peuple qu'on broie. Un peuple qui n'est pas chez lui sur ses terres. Un peuple perdu dans un monde qui n'est pas le sien. Alors les chorégraphies maladroites du début prennent soudainement un tout autre visage. Loin du folklore d'une populace se livrant à de la bonne vieille ripaille, on comprend que le spectacle qu'on nous avait donné à avoir était en fait une déchéance mélancolique dans laquelle les esprits anciens se sont égarés ; un triste haka qu'on accomplit sans âme et sans cœur, noyé par un alcool venu de loin et qui n'a rien à faire là à part faire oublier l'essentiel. L'essentiel c'est que ce peuple est resté esclave. Et que cette colère qu'il noie n'est rien d'autre qu'une chaine nouvelle qui étouffe les âmes quand les anciennes serraient les corps.
Autrefois ils furent des guerriers, nous dit le titre original. Et étonnamment c'est dans ce rappel profond que Lee Tamahori parvient à faire naître un brasier au milieu de la dureté. Plus le film s'engouffre dans la cruauté, plus il est cru dans sa manière de broyer méthodiquement tout espoir, et plus il parvient à réveiller cette âme qui les sauvera tous. L'âme des guerriers.
Et là soudainement, la forme pour laquelle à opté Tamahori prend tout son sens. Si l'image reste sobre, les sons et les coupes martèlent soudainement la puissance de cette âme profonde qui ne demande qu'à ressurgir. Cette fierté qui n'a pas été broyée et qui parvient encore à raviver quelques regards. Cette dignité qui ne craint ni les coups de pilons d'une brute, ni le torrent dévastateur d'avoir à affronter la perte de ce qu'on a de plus cher. Tandis que les esclaves s'enivrent et cognent en vain, les autres se rappellent. Ces autres qui finissent par se reconnaître et se retrouver. Ceux-là même qui n'ont pas oublier qu'avant qu'on les broie, ils étaient au fond d'eux d’invincibles soldats.
violences physiques, sexuelles, verbales et sociales sont montrées dans L’Âme des Guerriers, de manière explicite et certaines scènes du film sont dures à soutenir.Des violences rendues particulièrement glaçantes par l’interprétation des acteurs. Temuera Morrison (Blueberry) est flippant en pater familias psychopathe (un rôle qu’il reprendra, de manière parodique dans la comédie d’horreur Fresh Meat). Face à lui, le mélange douceur et force d’une femme courage incarnée par Rena Owen (The Dead Lands), un tandem qui retravaillera ensemble sur Star Wars II et III. Les autres acteurs ne sont pas en reste, notamment la jeune et bluffante Mamaengaroa Kerr-Bell qui joue Grace, une ado de 13 ans, véritable pilier de la famille. Les autres ados, joués par Julian Arahanga et Taugaroa Emile sont également très bons, à l’instar de Cliff Curtis qu’on a aperçu récemment dans la série Fear the Walking Dead.Radical, violent, quasi-documentaire par moments, L’Âme des Guerriers secoue, remue les tripes, et ne laisse pas indemne, à l’instar de Midnight Express et Vol Au-Dessus d’un Nid de Coucou, des films qui, en apparence, semblent n’avoir rien à voir car ils parlent d’autres sujets mais qui procurent les mêmes émotions, contiennent des scènes très dures et surtout posent des questions essentielles sur le fonctionnement de notre monde. Kia Ora Lee Tamahori !
Incroyable voyage au coeur de la culture et du peuple maori. Les images des magnifiques paysages semblent destinées à adoucir la rudesse et la force de ce long-métrage... Une véritable critique de la violence et de traditions pour le moins discutables... Un film absolument bouleversant et mémorable...
Une horrible chronique boulversante sur l'héritage Maori dans notre société. La famille Heke est le fruit d'une descendante Maori, la noble lignée des ancêtres archéiques de la Nouvelle Zélande, et d'un fils d'esclaves. Cette cutlure fusionnelle qui se retrouvent plongés dans les ghettos contemporains explique en partie la violence des âmes et la tristesse des situations. En effet, le pére est souvent confronté à des accés de colére qui font planer à chaque instants un sentiment d'angoisse et de peur. Le spectateur se retrouve face à la folie incontrôlable à chacun de ses excés. Devant cet homme imprévisible sans être terrifiant se trouve sa famille : sa femme, joué avec une vraisemblance troublante par Rena Owen, ses deux filles et ses trois fils. Grossomodo, l'union fait la force. Mais de quel force ? Il s'agit de celle de l'esprit. Le film tourne aussi autour de l'opposition entre la force physique et la force mentale. Tout en gros plan, l'histoire ne prend aucune hautaineté et c'est là une de ses fortes qualités. Au final "L'Âme des guerriers" est l'image de la décadence de ceux qui sont, de nos jours, les guerriers, au sens Antique du terme.
Un film d'une grande puissance qu'il doit d'abord à son histoire. En effet, les déferlements de violence au sein de cette famille a quelque chose de glaçant, d'imprévisible. Rena Owen, dans le rôle de la mère, qui se bat pour l'harmonie de sa famille, dégage une sensualité et une force rare. La gent masculine semble prisonnière de sa colère et de ses querelles de clocher. La mise en scène n'est pas vraiment à la hauteur de son récit mais cela reste un film marquant.
Surprise de taille que ce film , pratiquement inconnu , qui pourtant fait froid dans le dos et touche la corde sensible. tahamori à l'image d'un singleton avec son remarquable boyz n'the hood, a sombré dans la plus grande médiocrité. Rageant.
un bon film sur les maoris .un drame emouvant et violent mais une mise en scene pour moi un poil repetitive et sa boit et sa chante et sa tape et sa parle de sexe etc ..... un film qui aurait pu etre meilleur dommage .la scene du haka est exceptionnel.
On est vite interloquer par cette dramatique histoire de violence familiale et de guerre de banlieue. Film coup de poing par son réalisme et l'integrité de ces néo acteurs.
Un film sur la violence, sur les tarés du ghetto de nouvelle zélande, une femme qui se prends une de ces roustasses !! Franchement, il y a des scènes où j'ai halluciné et qui sont vraiment marquantes ! Regardez ce films et vous verrez les All Blacks d'une autre manière !
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18 103 critiques
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1,5
Publiée le 14 mars 2021
Ce film m'a été décrit une fois comme étant un drame brûlant. Qu'est ce qui se passe avec les films d'action violents et grossiers qui se font passer pour des commentaires sociaux. Pourquoi doit-on applaudir la destruction gratuite lorsqu'elle est déguisée de cette façon. Que l'on soit obliger de voir des scènes exécutées avec un tel amateurisme est une insulte inadmissible à notre intelligence. La représentation de la violence quelle qu'elle soit peut être un moyen légitime de raconter une histoire mais elle est exceptionnellement difficile à réussir même par les professionnels les plus chevronnés. Les acteurs de ce film semblent avoir été arrachés à un coin de rue quelque part et invités à jurer devant une caméra aussi grossièrement que possible. L'Âme des guerriers ne contient pratiquement aucune valeur artistique ou aucun mérite de quelque nature que ce soit. Car ce n'est rien d'autre qu'un exercice de sensationnalisme...
Pour son premier long métrage, Lee Tamahori frappe fort en nous livrant une oeuvre coup-de-poing. Ce drame saisissant nous montre une facette peu connue des maoris. Loin du brave guerrier idéalisé, les conditions de vie des maoris d'aujourd'hui, telles qu'elles sont illustrées dans le film, nous rappellent fortement celles des amérindiens. Le réalisateur s'attarde ici dans les banlieues où le quotidien des maoris est rythmé par la violence, l'alcool et le chômage. A travers ce cadre, l'histoire qui en découle est celle d'un drame familial. C'est à partir de celui-ci que Tamahori développe les sujets cités plus haut et aborde d'autres thèmes comme l'émancipation de la femme ou encore l'attachement aux traditions. C'est un film viscéral, intelligent et qui comporte son lot de scènes émotionnellement fortes. On ressort secoué de son visionnement. D'un point de vue plus technique, la réalisation est soignée tout comme le montage et les acteurs sont bluffants. Un chef-doeuvre du cinéma néo-zélandais.
Malgré le courage d’une mère, une famille d'une banlieue pauvre d'Auckland est bouleversée par la violence du père. Ce résumé succinct n’engage en rien la force d’un film violent, vrai, de tous les temps. C’est encore le monde d’aujourd’hui qu’il interroge. Des réserves indiennes aux territoires innus quand les civilisations oubliées ne s’éteignent jamais. Ici celle des maoris retenus dans des ghettos où la loi officielle ne se mêle pas à celle de ces gros costauds aux faux cœurs d'artichauts qui pour un rien vous massacrent une tablée entière. La petite famille de Jake a peur de ce père psychopathe et impulsif qui invoque ses ancêtres esclaves pour justifier son comportement. Son épouse Beth, est la noble héritière d’un passé dont il lui reste la fierté et le courage. Malgré tout, le foyer ne résiste pas aux coups de boutoir de cette fusion contre-nature. A travers la pénible émancipation des femmes et le respect des traditions, cette projection d’un avenir totalement incertain vise une jeunesse déboussolée et sans repère. C’est pourtant autour d’elle que le film tente de s’arrimer. L’interprétation générale est magnifique. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Elu meilleur premier film à la Mostra de Venise en 1994, "L'Ame des guerriers" se veut être un film choc et doit par conséquent être vu comme tel. La première ambition de Lee Tamahori (qui s'est depuis malheureusement engouffré dans de belles daubes Hollywoodiennes) n'est effectivement autre que de violemment bousculer le spectateur et le faire sortir de sa torpeur habituelle. Pour cela, il s'est chargé d'adapter un récit que l'on pourra qualifier comme ayant une vocation "sociale" (dénoncer la misère de la banlieue d'Auckland ainsi que les violences endurées par des femmes qui encaissent silencieusement) mais ici très vite dépassé par un aspect plus "psychologique", dans le sens où on s'intéresse aux personnages à proprement parler avant de se passionner pour l'univers décrit. Les protagonistes mis en scène sont ainsi tous tourmentés, de façon certes différente mais sont entourés d'une ambiance électrique, d'où peuvent surgir d'incontrôlables pulsions. La réalisation de Tamahori n'est pas toujours sobre : elle s'appuie sur une photographie et une lumière criarde (laquelle a d'ailleurs bien du mal à traverser l'épreuve du temps, seulement une quinzaine d'années plus tard), des mouvements incessants parfois agaçants car inappropriés, un montage explosif limite excessif (surabondance de musique dans les instants-clés)... Pourtant, son film garde une vraie force, du fait notamment de l'importance et de la gravité du sujet traité mais également parce que la caméra sait parfois se poser pour capter de véritables émotions, sûrement quoique lentement. Il dirige en outre plutôt bien ses acteurs (au féminin surtout avec des rôles de la mère et de fille bien tenus) même si on regrettera le ton un peu cabot que prend parfois l'interprète principal. Les rebondissements tiennent à flots une intrigue intéressante bien que prévisible et l'on regarde sans s'ennuyer une "Ame des guerriers" ayant l'intelligence d'ouvrir sur la culture maori. Ca donne envie de devenir féministe !