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ferdinand75
573 abonnés
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2,0
Publiée le 7 mai 2020
Une sorte de film expérimental qui a beaucoup vieillit. Une sorte d'autoportrait transposé , d'un vieil homme insatisfait ( impuissant ?) marié a une très belle jeune femme. Celle -ci va à la recherche des plaisirs interdits, tout d'abord se donnant à plusieurs hommes sur une plage déserte puis ensuite en intégrant une maison close surréaliste, cabane perdue en bord de mer sauvage. Tout cela est très farfelu,proche d'un surréalisme raté. La réalisation est souvent approximative. On aurait pu espérer , sur un tel sujet, un érotisme à la Bunuel, mais même pas. On a l'impression que Gary règle ses comptes et ses problèmes personnels avec Jean Seberg. Peu intéressant au final et très long.
Déjà rien que le casting vaut le coup d'oeil, avec en vedette Jean seberg en nymphomane pathologique qui propose des bonnes variations dans son jeu. Le cadre aussi offre une belle photographie. Néanmoins le déroulement du film est moins brillant, beaucoup de temps mort, des dialogues et des postures un peu surfaits pour finalement ne pas dire grand chose de très profond, dommage il y avait matière à faire mieux.
Sur une plage, au Pérou, au lendemain du Carnaval, qui s’est achevé en folle bacchanale, Adriana (Jean Seberg), une femme nymphomane, frigide et suicidaire, fuit son mari (Pierre Brasseur) et attend la mort. Elle trouvera un temps refuge dans un bordel tenue par une Française (Danielle Darrieux) avant de rencontrer un humaniste (Maurice Ronet) qui la sauvera peut-être d’elle-même au risque de sa propre vie.
Romain Gary, personne ne le conteste, est un immense écrivain. C’est aussi un homme au destin romanesque qui combattit dans les Forces françaises libres avant d’intégrer la diplomatie française. Consul général de France à Los Angeles, il y rencontre Jean Seberg et le tout-Hollywood. Après avoir participé à plusieurs scénarios, il décide de passer derrière la caméra en adaptant une des nouvelles de son recueil "Les oiseaux vont mourir au Pérou".
La production ne lui permet pas d’aller tourner sur place – le tournage aura lieu en Andalousie dans le golfe de Cadix – mais réunit autour de Jean Seberg une belle brochette d’acteurs. Dimanche dernier à l’Archipel, dans le dixième arrondissement, son dernier survivant, Jean-Pierre Kalfon, a distillé devant des aficionados transis quelques anecdotes. On pensait le film disparu. Jean-François Hangouet, éminent garyen et auteur chez "Découvertes Gallimard" d’un ouvrage de référence, en a dégotté une copie 35mm aux Etats-Unis, sous-titré en anglais par Gary en personne. Et, en écho avec Kalfon, il a éclairé de sa science immense la genèse de ce film, les conditions de sa réalisation et sa réception à sa sortie, moins calamiteuse qu’on a coutume de le dire.
La critique depuis 1968 a pris l’habitude d’étriller "Les oiseaux…" et il y a de quoi ! Les défauts du film apparaissent dès la première scène, inutilement étirée et mal montée (si j’ose dire), où Adriana fait l’amour sur la plage avec quatre hommes successivement. Même si les dialogues font souvent mouche, surtout dans la bouche de Brasseur ou de Kalfon, les acteurs sont en roue libre, notamment Maurice Ronet qui semble complètement perdu. La très belle musique de Kenton Coe est gâchée par une mauvaise utilisation. Gary sasse et ressasse les thèmes et les caractères qui encombrent son oeuvre : la nymphomanie, l’impuissance, la mort inéluctable et la force du destin
"Les oiseaux…" constituent une curiosité rare qui intéressera peut-être quelques amoureux inconditionnels de Gary. Mais passé ce cercle plus ou moins étroit, je vois mal qui pourrait y trouver de l’intérêt et a fortiori du goût.