" Dommage ! Phénomènes partait pourtant plutôt bien, l'ambiance et le scénario semblait être assez porteur, malheureusement tout cela ne tiens pas sur la durée ... Ce film est trop bancal selon moi et peine sur certaines séquences à générer des émotions. Le constat s'applique aux acteurs, ils ne déméritent pas mais il sont trop peu intéressant pour que l'on puisse s'attacher réellement à eux. Il faut aussi reconnaître que ce long métrage est aussi un peu farfelu et est truffé d'incohérences et ne parlons pas du manque d'inspirations au niveau des effets spéciaux qui sont tout de même très limité ! Dommage donc, car oui le film est mal maîtrisé mais néanmoins agréable et divertissant et s'en sort assez bien sur quelques séquences. Son rafistolage lui coûte énormément et me laisse une sensation mitigé vis à vis de ce film, résultat des courses je me répète mais ma déception est difficile à cacher . "
Cette critique, qui date un peu, colle assez malgré le temps ayans filé. Mon point de vue reste, mais mon ressentit quand à lui change, évolue, comme toujours avec les revisites des longs-métrages de M. Night Shaymalan.
L'introduction à elle seule signe et déclame une austérité comme jamais dans le parcours de ce cinéaste jusqu'alors. De ce ciel et de ses nuages qui bougent, contemple presque l'action, on n'en retiens une menace sur fond d'avertissement qui gagne aussi avec le temps à être revu. La prédominance du terne, code couleur aussi austère donc, synthétise ce qui plane dans le parc, ou comme partout ou presque ensuite dans le démonstratif de ce mal invisible qui cogne sur ce Nord Ouest des Etats-Unis et ressort touts ses traumatismes post 11/09. La mention en est une évidence, cependant d'autres maux viennent depuis s'y ajouter, comme au hasard, une crise sanitaire, un réchauffement climatique ou les températures se transforment à vitesse hallucinante, des feux de forets aux quatre coins du monde, des inondations, et du vent par bourrasque démente ... Ce dernier, dont le constat semble à première vue moins significatif dans le réel, car invisible, tiens donc, démontre pour ces témoins une frayeur qui n'en à rien d'imaginaire ! The Happening, prend le pouls de cette constante et en rétribue toute sa teneur avec une certaine habilité bancale chère un Shaymalan qui brille avec du recul, j'insiste !
Les corps qui tombe des toits, comme ses autres suicides massives laissent certes parfois voir quelques coutures, mais l'idée est là. J'ai franchement eu quelques sueurs froides devant certains passages, je le dis d'ailleurs sans me retenir dans ce second voyage en pleine crise. La science et la croyance sont deux des axes qui viennent en permanence insisté sur l'une et l'autre, comme dans une rencontre ou la cible fait entité avec son terminus ... La peur est un prototype de marche forcé, on en remarque toutes ses déviances au cours du film, qui soulève sans creuser, en conservant du leste sur les tenants et aboutissants sur ses drames tragiques. Bien et mal. Ces deux notions n'auront jamais été aussi trouble et nuancé.
Il y'a encore une fois, dans le tunnel morose une lutte d'émotions chère, une fois encore à son cinéaste qui bredouille et s'entiche de petits riens pour en restitué une ode au pardon, à la sensibilité accru, quasi à fleur de peau dans une retenue assez déconcertante mais que je comprend mieux cette fois. Mark Walhberg déniche d'ailleurs la un de ses rôles les plus doux, délicats, égaré tel Léo dans The Yards parmi un monde qui sombre avec et pour lui ... Il est, passé l'effet de surprise, assez génial dans ce contremploi ! Zoey Deschannel par brides obtient ce qu'elle se dévoue à être, dans les pontillés, à mi- gage des effets cantonné et d'une personnalité plus brute, véritable, d'un naturelle palpable. Jess, elle traverse le film telle une présence loin des codes d'usages de l'enfant dans pareil situation ... J'avoue que la surprise de ce retour m'a fait me poser des questions, encore sans réponses mais que je souhaite encore retrouver. La scène ou les larmes qu'elle partage avec Eliott, au bord de ce champ est un moment m'ayans mis un direct, tel un uppercut.
Sans explications, ou certitudes, Shaymalan parviens à inscrire au travers d'angoisse et de doutes générationnelle un étau qui se referme dans sa rythmique infernale qui fuse et use nos nerfs avec ce coup de force de la narration, de sa patte à lui en somme. Son manque, ses imperfection ne lui rende que plus d'ardeur à dépeindre sur fond de catastrophe toute la teinte de sa palette, incroyable lorsque l'on s'y penche passé le petit bouquin de service.
A l'image de son prédécesseur, ce film renferme avec le temps une clé nouvelle, plus belle qu'une découverte ...