On a l'habitude avec Shyamalan, ses films prennent souvent tout leur sens à la fin. Si "Sixième Sens", "Incassable" et dans une moindre mesure "Signes" font partie du haut du panier, "Phénomènes" se rapproche plutôt de la déception "The Village". Clairement, il s'agit ici de dépeindre une menace inconnue sur l'Humanité, donnant lieu à toutes les hypothèses
(complots gouvernementaux, accident nucléaire, catastrophe naturelle, environnement, produits chimiques)
. Pour cela, le scénariste aborde des questions écologiques
(le vent, le nucléaire, la chimie contre la Nature)
, des faits scientifiques
(la disparition des abeilles, les plantes qui communiquent entre elles)
et des théories diverses
(la nature se rebellant, certains phénomènes naturels impossibles à comprendre pour l'Homme)
mais il ne fait que survoler son sujet, préférant se concentrer sur l'enchaînement de scènes chocs assez rudes et convaincantes
(les enfants morts, le suicide sous la tondeuse, l'auto-mutilation)
entre cinéma d'horreur et inspirations Hitchcockiennes. Toutefois, le film ne parvient que très rarement à susciter la terreur, tombe parfois dans le ridicule
(les personnages essayant d'éviter le vent dans un champ!!!!!, la vieille complètement azimutée, l'aspect erratique du phénomène naturel, Elliot parlant à une plante en plastique)
, développe des choses stupides
(la procréation comme solution de rédemption)
et se rate sur sa fin peu inventive. L'ensemble n'est pas aidé par des protagonistes incompréhensibles (comme Alma), une direction d'acteurs assez médiocre et un casting mauvais: Zooey Deschanel est catastrophique en femme perdue alors que Mark Wahlberg, par ses mimiques grossières et ses réactions ridicules, donnent l'impression de se demander ce qu'il est venu faire dans sa galère et de ne pas croire lui-même à ce que le scénario lui offre.