Etienne Faure évoque le point de départ de son film : "Pour mon deuxième long métrage, je voulais essayer de parler d'un monde qui est en train de disparaître. Le mouvement hippie a été un moment marquant de la 2ème partie du XXe siècle. Mouvement de révolte pacifique, il a été un "non" à une civilisation du profit, de consommation, de violence... Accompagné par une culture, une façon de vivre, une mode, une musique, son influence a été considérable. Mais pourtant, 30 ans après la fin du mouvement, en regardant l'évolution de nos sociétés, on peut se demander ce qu'il reste de cette belle parenthèse."
Héros de Des illusions, Aurélien Wiik figurait déjà au casting d'In extremis, le précent (et premier) long métrage d'Etienne Faure.
Dans le cadre de ses recherches, le héros du film interviewe des individus qui ont fait partie du mouvement hippie. Il ne s'agit pas d'acteurs professionnels, comme le souligne Etienne Faure : "Je voulais absolument avoir ces témoignages (...) Ces personnes sont la mémoire vivante et bien vivante de cette époque, ils nous montrent leur humour intact, leur joie de vivre même si une certaine nostalgie, et c'est bien compréhensible, est présente. Ibizenco d'adoption ils nous confirment à quel point les gens de l'île ont su être accueillants et respectueux des différences." A propos de l'île d'Ibiza, il ajoute : "(...) il faut rester discret car on en parle beaucoup trop et souvent de la mauvaise manière. Il n'y a pas 2 endroits au monde comme Ibiza : c'est une île magique faite de liberté, de tolérance, de respect et... d'une certaine folie ! Bien sûr, depuis que tout jeune j'ai connu cette île, il y a eu beaucoup de changements, mais comme le dit "Kiki" dans le film, l'esprit reste ! Et restera longtemps encore ! "
Etienne Faure a tenu à s'entourer d'une petie équipe. Il explique pourquoi : "Tourner avec une équipe légère est un vrai choix de mise en scène. En effet le fait de faire intervenir dans notre fiction des personnages réels de l'univers hippie, d'écouter leurs témoignages, voir leurs vies aujourd'hui, nous rapproche par moment de l'esprit du documentaire, l'idée de recherche de document ; c'est une caméra stylo, une caméra qui se manipule dans une liberté comme on pouvait le faire dans les années 60. L'image est peu contrastée, assez douce dans la partie Ibiza. A Paris c'est un univers plus dur, plus agressif."
Patrick Poivre d'Arvor a accepté de jouer son propre rôle : au début du film, on assiste à un faux numéro de son émission littéraire Vol de nuit, avec comme invité Florent, le héros du film.
On peut voir sur un poste de télévision un extrait de More de Barbet Schroeder, un des films majeurs de la culture hippie.