Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 1974, ce film de Philippe Condroyer est très méconnu du grand public. Pourtant, La Coupe à 10 francs est une pépite avant-gardiste de notre quotidien. André mène une vie classique entre ses parents, sa copine Léone et surtout son boulot de menuisier. Son patron, à l’image d’un dictateur obstiné, ne veut plus de cheveux longs dans son entreprise. André sent sa liberté et sa dignité atteinte et commence un combat qu’il n’est pas sûr de mener au bout. Pas toujours bien joué avec un montage découpé et recollé brouillement, La Coupe à 10 francs présente malgré tout un intérêt. A l’aube des burn-out reconnus à cause du pouvoir de certaines directions, l’histoire minimaliste est presque une chronique de notre temps. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Surprenant long-métrage qui débute sur le ton de la chronique plutôt guillerette (cousine des premiers Pascal Thomas) pour terminer de façon tragique, comme le laisse entendre tout du long la musique d'Anthony Braxton. Ancrée dans la réalité sociale des années 70, cette oeuvre intéressante offre à Didier Sauvegrain son 1er rôle, peut-être le meilleur de sa carrière. On louche aussi du côté de Pialat dans la description sans concession des difficultés d'un jeune en milieu rural, au travail, avec sa petite amie, ses camarades, etc. Quelques longueurs sont nonobstant à relever mais l'ensemble reste tout à fait recommandable.
Voilà un film que je voulais découvrir depuis sa sortie (le fait-divers dont il s'inspire s'était déroulé quelques années auparavant à une dizaine de km de chez moi). Sa ressortie (assez discrète) en salles m'a permis de le voir. Aucune déception : c'est une superbe chronique sociale, où tout sonne juste, en particulier la violence des rapports sociaux entre ces jeunes, le patron de "droit divin" et le comte, hobereau local. Ca semble d'un autre âge, mais c'était la réalité de l'époque (fin des années 60/début de années 70) dans ce milieu rural (un fait d'ailleurs peu décrit, la condition ouvrière en milieu rural) et peut-être encore plus dans le lieu du fait divers d'origine (Argentré du Plessis, en Bretagne, à une trentaine de km à l'est de Rennes -le cinéaste a tourné dans l'Oise). Il y a aussi un fait d'époque : la majorité était alors à 21 ans (la loi sur la majorité à 18 ans est passée en 1974, après l'élection de Giscard) , ce qui a permis de faire pression sur les parents des jeunes gens. Sinon , ils auraient pu aller aux prud'hommes sans avoir à demander l'autorisation de leurs parents. Très belle interprétations, par de jeunes acteurs alors peu connus. PS Contrairement à ce qui est dit dans un autre avis, les Oranges bleues n'est pas le premier Tintin "live". C'est le Mystère de la Toison d'or , de Jean-Jacques VIerne. Condroyer a par la suite réalisé des téléfilms ou séries, mais a peu travaillé pour le cinéma (du moins en tant que réalisateur).
Très surpris par ce film qui n'a certainement pas eu à l'époque la diffusion qu'il aurait mérité. Un très beau film, sensible, qui en peu de mots en dit beaucoup. Si on replonge dans une époque, ses décors, ses rapports humains, la justesse des personnages et de leurs relations rendent ce film a-temporel. D'autant que les questions de fond qu'il soulève, sur le monde du travail, sur la liberté, sont d'une très grande actualité.
Je ne connaissais Philippe Condroyer que comme le réalisateur de la première adaptation de Tintin (Les Oranges bleues), La coupe à 10 francs est une vraie révélation ! Comment un tel film a-t-il pu rester aussi secret pendant 40 ans ? Didier Sauvegrain crève l'écran presque à son corps défendant (on pense souvent à Guillaume Depardieu). Roseline Villaumé (Les doigts dans la tête) est très juste et touchante. Et le saxo du grand Anthony Braxton inoubliable. J'ai eu la chance de voir La coupe en avant-première, j'y retourne dès le 18 novembre.
Excellent film ! Tourné en 1974 et sélectionné à Cannes à La Quinzaine des réalisateurs, ce long-métrage reste d'une actualité foudroyante. Un film sur la souffrance au travail et la liberté...