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Michel Gillen
23 abonnés
152 critiques
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2,5
Publiée le 15 octobre 2024
Dans sa partie contemporaine ce film est réussi, les personnages au fur à mesure de leur entrée en scène dévoilent un aspect particulier. Le séducteur le timide, le hableur. Je suis moins sensible à l'évolution de cette histoire, la période du nazisme, le front populaire. ne me semble rien apporter de plus.
Adapté d’une pièce de théâtre à succès, Le Bal rend deux vibrants hommages, audit bal tout d’abord, art et pratique alors en voie de disparition qu’il s’agit de restituer dans leur histoire, au cinéma ensuite et essentiellement : Ettore Scola pense chaque époque par le prisme des films qu’elle a portée, fait évoluer la caractérisation de ses personnages à mesure qu’ils réagissent avec leur environnement politique, social et culturel, si bien qu’il compose une galerie de portraits en mouvements mimétique des danses engagées. La photographie diffuse une mélancolie surannée que l’on trouverait sinon dans le cinéma de Rainer Werner Fassbinder, référence explicitée par la chanson « Lili Marleen » à laquelle le cinéaste allemand a consacré un biopic en 1981, soit deux ans auparavant. Le choix d’instantanées en noir et blanc pour articuler les époques emprunte à la vignette et, par extension, au format de l’album que l’on feuillette pour retrouver une atmosphère disparue ; l’omniprésence de la musique, qu’il s’agisse des chansons originales et des reprises par un orchestre, revivifie le passé mais d’une façon paradoxale puisque c’est en insistant sur la fiction que la réalité transparaît. Dit autrement, Ettore Scola rend visibles les artifices de la reconstitution pour mieux figurer et concrétiser les âges traversés : il ressuscite Jean Gabin ou le duo formé par Olivia Newton-John et John Travolta dans Grease (Randal Kleiser, 1978), conçoit une esthétique de la soirée dansante – encadrée par l’ouverture et la fermeture de la salle – et signe une œuvre unique en son genre, dépourvue de paroles, acte de foi placé en l’image et en l’acteur.
Ettore Scola est un réalisateur italien de la fin de l'âge d'or du cinéma transalpin ( années 50 et 60). Certains de ses films ont obtenu de gros succès public et il bénéficie d'une réputation qui me semble un peu surestimée même si Scola n'est pas dénué de talent. "Le bal" est un de ses films qui obtint une reconnaissance aux césars et aux oscars. Il nous propose un regard sur la France au xx em siècle au travers d'une salle de bal. Les styles de musique se succèdent et les danseurs sont toujours les mêmes. Le film ne propose aucun dialogue. Il est la mise en image d'un spectacle monté par le théâtre du compagnol. Mon hypothèse est que le film veut nous montrer l'importance de la musique et de la danse dans l'existence, par-delà lHistoire qui bouleverse forcément nos vies. Maintenant, je dois reconnaître que le film ne m'a pas totalement convaincu. Les chorégraphies et les danseurs ne sont pas formidables et je me suis un peu ennuyé pendant la vision du film. La seconde partie est, selon moi, plus réussie que la première et on finit "le bal" sur le meilleur. A mes yeux, Scola donnera toute la mesure de son talent dans "affreux, sales et méchant ", voire dans " nous nous sommes tant aimés " que je place bien plus haut dans sa filmographie que "le bal" film honorable mais qui ne possède rien de transcendant.
Que dire du César du meilleur film en 1984 ? Il s’agit d’un long-métrage très surprenant mais finalement captivant. Ettore Scola signe une œuvre conceptuelle qui retrace l’Histoire de France, de l’entre-deux-guerres aux années 1980. En soit, cela n’a rien d’extraordinaire. Là où il sort des sentiers battus, c’est que cette remontée du temps s’effectue à travers la mise en scène de danses de salon et sans aucun dialogue. Avec des musiques évocatrices de chaque époque et des chorégraphies souvent empruntées à l’univers de de Jacques Tati, on suit cette narration avec enchantement. On s’attache aux petites histoires dans l’Histoire. Bref, il convient d’admettre que ce type de cinéma peut déboussoler le spectateur.
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18 103 critiques
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3,5
Publiée le 23 avril 2021
Un film qui se taille une place dans l'histoire du cinéma de la manière la plus délicate et éphémère qui soit. Les acteurs font partie des meilleurs ensembles que j'aie jamais vus et les efforts combinés de toutes les personnes concernées semblent aboutir à bien plus que ce qui semble possible pour ce qui est essentiellement un film muet. Le travail de la caméra dans Le Bal d'Ettore Scola est tout aussi nuancé et évolué que le travail des acteurs mais il ne semble jamais forcé ou artificiel. Il a la manière subtile des films en noir et blanc. Ce film donne l'impression d'avoir été créé par les acteurs eux-mêmes ce pour quoi le réalisateur mérite mes plus grands éloges...
« Le Bal » d’Ettore Scola (1983) filme 50 ans de chansons et de danses de salon en France, depuis 1936 avec le Front populaire puis la Guerre, l'arrivée du jazz et du rock, Mai 68 et le disco en 1983. C’est une adaptation de la pièce collective du Théâtre du Campagnol qui ma foi est fort bien réussie. C’est une prouesse cinématographique que de filmer ainsi en huis-clos la vie de la France dans un café/salle de danse et ce sans aucune parole et de très rares sons en dehors de la musique. La gestuelle des comédiens dont aucun n’est une vedette, est souvent lente et maniérée avec des mimiques outrées. Quelques clins d’œil avec un serveur ressemblant à Charlot (dans la séquence 1936 filmée quasiment en noir et blanc sauf le rouge) ; à Jean Gabin ; à l’inspecteur Maigret… Il y a quelques gags tel celui du monocle, du rail de coke, du Coca Cola… et des scènes poignantes lorsque la salle de bal se transforme en abri pendant la guerre, lors de l’arrivée du Vichyste collaborateur puis revendeur au marché noir, lors de la castagne d’un algérien dans les toilettes ou encore ce jeune militaire qui part pour la guerre en Algérie. Un exercice de style difficile mais réussi avec une grande technique cinématographique… et des couples de danseurs superbes !
Une chose est sûre, la pièce de théâtre devait vraiment être fantastique à voir. Le concept est super, la mise en scène est vraiment très travaillée... Mais ce qui nous empêche de pleinement apprécier la chose, c'est la caméra et l'écran qui nous empêchent, d'être libre de ce qu'on regarde dans cet ensemble. Du coup, c'est assez compliqué de rester concentré deux heures sans décrocher. Mais ça reste une bonne expérience cinématographique.
Le bal est ce qu'on peut appeler une fausse bonne idée. C'est le genre de truc on se dit sur le papier que ça va être assez sympa mais une fois porté à l'écran c'est quand même pas ça. L'idée de raconter la France du XXeme siècle en dansant et sans aucun dialogues était intéressante mais...non en fait. C'est vide, long et finalement assez inintéressant
C'est l'histoire d'une salle de bal et des personnes qui viennent s'y rencontrer pour guincher le dimanche. Le film est complètement muet et le tour de force est remarquable car les histoires se déroulent de façon interrompue au travers des époques. Cependant le procédé lasse un peu car le jeu des caractères, très forcé, est vraiment trop répétitif. Un peu anecdotique et un gros bémol quand même pour la musique des interludes de Cosma, véritable plaie sirupeuse à souhait qu'on entend à outrance.
C'est un film étrange qui nous embarque dans un voyage en musique survolant le XXe siècle à travers différents tableaux. Ce film donne envie de danser, bouger et de prendre des gens dans ses bras. Sans dialogue ce film suscite de l'émotion portée par la musique et les acteurs dont des danseurs professionnels. C'est un film original dont l'absence de dialogue ne gêne en rien.