Star Trek insurrection n’est pas un mauvais film, mais clairement, pour un space-opera, il manque de panache et d’ampleur.
Le métrage s’attache beaucoup à ses personnages, et à la limite pourquoi pas, même si au bout du compte on a le sentiment de ne pas vraiment les découvrir. Stewart monopolisant l’écran, ce dernier est très bon dans le rôle, mais il écrase un peu ses comparses qui apparaissent souvent le temps d’une réplique. Murray Abraham est un méchant piquant, malgré un look un peu improbable, et il tient son rang. Mais c’est clair que le film étant très « psychologique », on peut regretter que beaucoup de seconds rôles soient trop légèrement traités dans cet épisode. On sauvera quand même l’androïde, qui a une présence importante tout de même. Forcément, le film est riche de nombreuses plages dialoguées, de moments d’humour, d’explications plus ou moins scientifiques, mais cela se fait au détriment de l’action. Ça reste ténu, malgré une fin en rehaut, et compte tenu du mode de vie des Ba’ku, on se retrouve presque davantage dans un film rétro que dans un film de SF.
Visuellement ceux qui veulent voir un métrage futuriste seront donc assez déçus, et cela ne m’étonne pas que cet épisode ait suscité peu d’enthousiasme. Quelques vaisseaux, une vague attaque spatiale, deux ou trois hologrammes, mais finalement en 1 heure 45 de film on peine à pleinement se sentir dans le futur. Le métrage reste assez gentillet dans les décors, les costumes, et malgré une certaine application dans la mise en scène, on est dans un épisode de série amélioré, rallongé, plus que dans un gros film du genre. L’intrigue étant d’ailleurs assez faible pour porter un blockbuster.
L’idée d’une planète fontaine de jouvence pourquoi pas, mais on pourrait croire que ce film traite de Notre-Dame des Landes. On est un peu à la même ampleur et hauteur du sujet. C’est en fait un quasi huis-clos que ce métrage, tournant autour d’un petit village de 600 âmes et de son avenir. C’est presque intimiste en somme, et si cela aurait pu être un digne scénario d’un épisode de 50 minutes de la série, je trouve que pour un film de cinéma c’est d’une ambition bien trop faible. Surtout que le traitement bavard que j’ai déjà critiqué n’arrange rien.
En conclusion, sans être un mauvais film, car il reste assez soigné formellement, Star Trek Insurrection déçoit surtout car il n’apporte pas grand-chose à la saga, et manque vraiment d’ambition scénaristique. On pourrait croire en un épisode de transition, qui permettrait de maintenir l’attention du public en attendant un métrage suivant plus imposant, ou alors à un épisode de série qui aurait été rallongé histoire pour plaire aux fans. 2.5