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ninilechat
71 abonnés
564 critiques
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4,0
Publiée le 22 mai 2008
Tout l'humour Mitteleuropa: la vie est tellement merdique qu'il vaut mieux commencer par en rigoler. C'est un film mille-feuilles: une couche dans les années 30, une couche vingt ans après. L'irrésistible ascension de Jan qui a un but: devenir riche. Le voilà serveur dans un lupanar de luxe, l'hôtel Silence, où de riches industriels vont baffrer -et la suite- en compagnie de beautés peu farouches, puis à l'hôtel Paris -le plus beau palace de Prague, sous la direction de Monsieur Rossignol, le pape des maîtres d'hôtel qui, autrefois, a servi le roi d'Angleterre. Le cher garçon a un petit plaisir: jeter discrètement quelques piécettes pour voir ces clients richissimes se mettre à quatre pattes afin de ne pas laisser perdre quelques centimes... Voilà l'annexion des sudètes. Le ton grince de plus en plus. Jan tombe amoureux d'une gretchen, c'est mal vu à l'hôtel Paris mais Jan a choisi le bon côté et c'est l'inflexible Monsieur Rossignol qui s'en va avec la police allemande. Jan retrouve l'hôtel Silence, transformé en centre de procréation où les beautés blondes se font engrosser par de robustes soldats. Puis, en centre de rééducation pour blessés de guerre, où des malheureux estropiés ont remplacé les beaux aryens. Le film grince comme un vieux vélo. Après la guerre, grâce à la vente des timbres de collection pillés par Gretchen chez les familles juives, Jan peut racheter l'hôtel Silence, l'apothéose.... jusqu’à l'arrivée de deux communistes qui lui annoncent la confiscation de ses biens assortie de 15 ans de prison. Et qui retrouve-t-il en prison? les noceurs de l'Hôtel Silence, avec lesquels il va jouer aux cartes : il fait enfin partie du cercle, le rêve est réalisé, Jan a réussi.... Les deux acteurs, le jeune: Ivan Barnev et le vieux: Oldrich Kaiser sont épatants. Le film est épatant, avec un quart d'heure de trop, des longueurs dans la phase ascendante de notre héros. Mais ça fait du bien de retrouver ce cinéma là avec sa personnalité, son originalité, son ton.
Je viens de voir le film à la dernière séance aux Cinq Caumartin (Paris St Lazare). J'étais surpris de voir du monde pour un film sans promotion dans les rues ni les journaux. Et j'ai pu constater que cela venait d'un excellent bouche à oreille. Je suis impressionné de tout ce qui est dit dans ce film où l'on rit beaucoup tout en devinant en creux les tragédies auxquelles le héros échappe grâce à son opportunisme.
A ma droite, un spectateur s'énervait des rires de la salle. Il s'est levé en panique après le gag où un Maître d'Hôtel très digne déclare "avoir servi le roi d'Angleterre" et une auréole de saint lui apparaît. Totalement sacrilège comme blague. Si vous avez des amis à cheval sur la rigueur morale, la religion qu'ils voudraient imposer aux autres, des rigides quoi, ne les emmenez surtout pas.
Le film est hédoniste d'inspiration humaniste. La scène des glaces où le héros se sent étranger à lui-même résonne pour moi avec un passage de Montaigne "On s'apprivoise à toute étrangeté par l'usage et le temps; mais plus je me hante et me connais, plus ma difformité m'étonne, mais je m'entends en moi". Le film montre l'humain tel qu'il est et non tel qu'il voudrait se voir.
Décidément un film jubiltoire et à contre-courant qui en affirmant comment on survit dans les plaisirs de la vie, ne peut que choquer les Tartuffe du renoncement... Je ressens le même bonheur qu'après avoir vu Lady Chatterley. Vive de tels hymnes à la vie!
C'est un film qui va passer complètement inaperçu. Il est tchèque, signé d'un cinéaste vétéran, Jiri Menzel, à la réputation lointaine (Trains étroitement surveillés date de 1966), et affublé d'un titre impossible : Moi qui ai servi le roi d'Angleterre. Dommage parce que ce conte de Bohème, qui retrace tout un pan de l'histoire tchécoslovaque, est une oeuvre délicieuse, malicieuse et...licencieuse ne mérite pas cette indifférence. Un tantinet trop long et prévisible, filmé de façon désuète, il lui manque toutefois un petit supplément d'âme qui l'aurait élevé au rang de chef d'oeuvre.
Histoire d'un arriviste stupide. Le film se termine sur une remise en question de 5 minutes au plus, suivi d'une bière _ c'est un peu léger quand même. Quelques touches d'originalité par moments. Je m'attendais à beaucoup mieux pour un film 3 étoiles spectateur 3 étoiles presse. Compte tenu de la critique 4 étoile spectateur, je préfère mettre 0 étoile, ça contrebalancera.
Le film est à l'image même de son personnage principal : petit en apparence, mais grand par sa superbe et sa causticité. Dans sa première partie, il croque avec fraicheur et gourmandise des portraits légers de femmes qui nous dévoilent avec délectation leurs charmes et leurs sourires auxquels on ne peut guère résister. Ce n'est alors qu'un hymne à l'insolence juvénile et aux plaisirs charnels. Les corps féminins, délicieusement abandonnés à la volupté y sont filmés avec une touche de subtile poésie lascive, comme au travers du filtre pétillant d'une coupe de champagne. Les jolies catins, les femmes de chambre coquines et les « accompagnatrices » enjouées défilent joyeusement à l'écran pour former l'arrière-plan d'une Tchécoslovaquie par trop insouciante. Et puis vient l'évocation des heures sombres de « l'Histoire avec sa grande H... ». Le portrait de ce Tchèque débrouillard et agréablement amoral ainsi que de son environnement, sans quitter son ironie jubilatoire, se fait plus mordant, plus acide. On croit assister à la projection d'une œuvre dont Desproges aurait signé le scénario tant on ose ici se moquer de tout, y compris du plus dramatique, du plus grotesque, tout en conservant un recul salvateur. Ce petit Tchèque malicieux, nous apparaît bien pour ce qu'il est ; un opportuniste prêt à tout, ne croyant en rien ni en personne, qu'en lui-même, et surtout pas en ces idéologies putrides qui se succèdent et se ressemblent... Nous voilà confrontés à un homme tout ce qu'il y a de plus simple, à la fois sympathique et repoussant, humain, trop humain... c'est un film « héneaurme » et réjouissant, croustillant et amer, une production que l'on n'oubliera pas de sitôt. Un petit chef-d'oeuvre, tout simplement!
Brillante comédie burlesque tchèque à découvrir, ce film de l'oscarisé Jiri Menzel est une bonne surprise. L'histoire assez improbable d'un garçon de café aux aspirations de millionnaire (par tous les moyens) dans les tourments de la tchecoslovaquie du siècle dernier. C'est en fait le portrait cinglant d'un drôle d'arriviste à la morale pas toujours très claire. Les jeunes femmes qui innondent ce film sont toutes absolument charmantes, les décors des palaces des années 20 et 30 somptueux, les personnages cocasses (notables et bourgeois bedonnants, directeurs et maitres d'hôtel) et l'humour est au rendez-vous (la scène de la délégation éthiopienne est un must).
C'est drôle, fantaisiste et burlesque, si léger et à la fois si grave... On retrouve l'esprit slave dans toute sa splendeur, jouissance et nostalgie. Autant la première partie du film est extraordinaire, quelques lenteurs sont à déplorer vers la fin, même si la partie "allemande" contient quelques scènes époustouflantes.
L'originalité du film tient sa capacité à intégrer l'absurde et l'incroyable dans le récit comme des éléments poétiques décrivant la presonnalité des protagonistes et non pas en tant que simples gags à côté de l'action. Longtemps le film est très agréable mais manque de profondeur puis, dans un second temps, il devient profond voir lourdingue. C'est alors que les incursions de l'absurde et de son partenaire l'incroyable deviennent déplacées voire choquantes. Heureusement, la morale de fin arrive à point, est expédiée en une minute et ouvre sur une scène finale toute en légèreté qui rappelle la première partie du film: celle qui fait sourire et donne faim de bonne chair, de bon vin, de somptueux palaces et de jolies filles.
Une fantaisie jubilatoire et burlesque sur le destin d’un homme dont le rêve est de devenir milliardaire, sur fond d’histoire de la Tchécoslovaquie des années 20 à nos jours. Des scènes à se tordre de rire (scène de « fécondation » avec le portrait d’Hitler et le diner avec le Roi d’Ethiopie). Le film souffre d’un léger manque de rythme largement compensé par la virtuosité du scénario et de la réalisation
Absolument génial! C'est une pitié que ce film très original ne soit pas projeté dans davantage de salles. Il retrace les aventures picaresques d'un jeune tchèque, à Prague, tout au long du XXème siècle. Bourré d'humour, d'ironie, très fin et fantaisiste, c'est un véritable petit chef d'oeuvre. Les scènes de repas gargantuesque dans les salons modern style de Prague sont à voir, ainsi que les scènes d'amour délicieusement érotico-drôlatiques. L'histoire d'amour avec la jeune allemande qui fantasme sur Hitler est tout simplement abracadabrante dans le bon sens du terme. De même, les scènes sur les soldats de la wehmacht qui viennent féconder de jeunes allemandes qui s'ébattent, toute nues, dans des piscines de marbre. Ceux qui n'ont rien compris à la subtilité de ce film diront qu'il s'agit d'une promotion de l'Allemagne nazie, alors que c'est tout l'inverse!!! L'acteur principal est fantastique de drôlerie et joue très bien, les personnages secondaires sont truculents (voir le patron d'hôtel tchèque patriote) et les actrices tchèques de toute beauté, ce qui ne gache rien...
Très belle surprise !!! C'est le genre de film que l'on voit peu souvent. Une fable et une farce ironique sur une période très intéressante de l'histoire européenne. Même si le film accuse quelques petites longueurs, on est emporté par cette fresque virevoltante! Je le conseille vraiment !!!
Un très bon film qui parle de l'histoire compliquée de l'ex-Tchécoslovaquie avec beaucoup d'humour. On a plaisir a retrouver l'actrice de Sophie Scholl, Julia Hentsch. Je comprend que ce film n'ai pas marché en France car un film historique parlant tchèque ne peut que faire fuir les français. Plutôt que de voir un énième film français qui ne raconte pas toujours grand chose, je me suis risqué à voir ce film et je ne l'ai pas regretté.
Si on veut faire l'Europe il faut d'abord admettre qu'il n'y a pas que le français et l'anglais comme langues culturelles et qu'il faut commencer par s'ouvrir un peu aux autres.
Ce film, et plein d'autres, aurait dû être soutenu par le ministère des affaires européenes !
Tant d'argent pour les équipes nationales de foot et pas un kopeck pour promouvoir les films des voisins.
C'est ma première critique ciné...Je viens de créer un compte allociné car je suis allée voir ce film hier soir et je ne comprends pas le peu d'enthousiasme des spectateurs et de la presse. Ce film est pourtant un petit bijou! Le scénario, tiré d'un célèbre roman tchèque est très fin. Il permet de retracer cinquante ans d'histoire tchèque (et donc européenne) de façon à la fois légère et profonde, à travers le personnage d'un jeune ambitieux. Le jeu des acteurs est excellent, la fantaisie règne en maître sur tous les plans, c'est un vrai régal. On assiste aussi à toute un réflexion sur l'amour, la liberté des moeurs, la compromission, le nationalisme, le nazisme. Bref, il faut courir voir ce film rare avant qu'il ne disparaisse de l'affiche. J'ai dû faire une demi heure de métro pour aller le voir à Paris mais il le vaut largement!