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Un visiteur
3,5
Publiée le 21 juillet 2022
Des années plus tard, "La Haine" de Kassovitz est toujours d'actualité, cet ennui chronique présent dans nos cités et cette question de l'impossible réconciliation entre la police et les jeunes de la rue sont toujours des problèmes présents dans la société. Ce noir et blanc et cette mise en scène récompensée à Cannes font du film une oeuvre splendide à l'esthétisme soutenu. Nous suivons le temps d'une "grosse" journée un trio de jeunes "black/blanc/beurre", un trio de paumés dans l'enfer des violences policières, avec un Vincent Cassel qui inonde l'écran. Aussi agaçant que prenant, "La Haine" est un monument du cinéma des années 90.
Un des meilleurs films français de l'histoire du 7ème art... Une claque cinématographique de part sa réflexion sur la société mais aussi par ses plans et cadrages tellement bien réfléchi par Kassovitz ! Et puis Vincent Cassel à l'ancienne c'était du grand génie d'insolence et de talent ! Un classique à ne pas louper... 5/5
J'avais beaucoup d'attentes concernant la Haine de Mathieu Kassowitz, et au final je suis ressorti du film avec une légère déception... La Haine raconte la journée "type" de trois amis en banlieue avec en fond les nombreuses tensions et rixes face à la police, notamment suite à une bavure policière sur l'un des amis du trio. Ce film montre la situation précaire des banlieusards et la fracture sociale avec le reste du pays. Le gros point fort de la Haine, c'est qu'il n'a pas vraiment de parti pris, on voit le bon et le mauvais côté des jeunes de banlieue, capable de s'unir face à la difficulté mais aussi de sombrer dans la délinquance et on voit certains flics abusés de leur fonction, quand d'autres agissent de manière pacifique et respectueuse. Le propos du film est nuancé est ne cherche pas à desservir qui que ce soit, il est au contraire authentique et montre le climat tendu entre des jeunes banlieusards perdus et des policiers pas toujours corrects. Là où je suis un peu déçu, c'est dans le déroulement du scénario, je ne m'attendais pas à voir seulement l'exposition d'une journée de trois amis en banlieue, mais plutôt une escalade de la violence avec en climax un affrontement inévitable et vraiment marquant entre les deux clans. Le film Banlieusards de Kery James, montre plus la diversité de la banlieue avec les différents moyens de s'en sortir, les contrôles abusifs, et les conséquences du trafic de drogues, là où la Haine reste avant tout focalisé sur les tensions avec la police et le quotidien ennuyant des jeunes de banlieue. Cela reste un film intéressant qui a notamment révélé Vincent Cassel, et qui dénonce les violences policières sans faire de généralisation, tout en montrant une vision réaliste de la banlieue.
Intéressante description des jeunes des cités et de leurs problèmes, ne sombrant que très rarement dans la démagogie. Emouvant et convaincant malgré la difficulté du sujet.
Mathieu Kassovitz fait son faux-documentaire sur la banlieue, celle de 1995, en mettant en scène un trio black-blanc-beur (Hubert Koundé-Vincent Cassel-Said Taghmaoui). C'est extrêmement caricatural, avec une opposition entre ces canailles oisifs ne sachant pas aligner deux mots sans agressivité ou vulgarité et une police violente multipliant les bavures. Le réalisateur se prend visiblement au sérieux, lorgnant vers le cinéma d'auteur et montrant un univers qu'il ne doit vraisemblablement pas connaitre, le scénario une succession de moments inégaux et sans véritable liant et la prestation des acteurs assez hétérogène (notamment Vinz qui heureusement a réussi à prouver son talent par la suite alors que ses acolytes, plus convaincants dans ce film, ont connu une carrière plus discrète). Film qui a connu un succès certain mais dont le but reste obscur. Film critique? Moraliste (avec la parabole de celui qui tombe d'un immeuble en répétant "jusqu'ici, tout va bien")? En fait la Haine ne porte pas à la réflexion, c'est juste un film devant lequel nous sommes contemplatif et qui nous laisse avec un avis globalement mitigé.
Un film en avance sur son temps ! Mathieu Kassovitz montre à travers ce long métrage les conditions difficiles de la vie en cité, ce film est malheureusement encore d'actualité. Le conflit banlieusard et policier est très bien représenté à l'image du groupe de"Vince". Vincent Cassel joue agréablement son rôle. Un film réussie et qui fait passer un message forts dont on connaît l'engagement de Kassovitz
Plus je regarde de film, et plus je me sens dur en notation. J'ai du mal habituellement - étant moi-même issu de cité HLM- à regarder des films sur la vie en banlieue, tant l'image qu'on nous affiche est biaisée, caricaturale et bien souvent il est vrai absolument déconnectée de la réalité.
la haine nous plonge directement dans la vie de 3 jeunes, jouant respectivement le musulman, le chrétien et le juif... un blanc, un noir et un arabe. Et plutôt que de nous afficher le cliché du mec de banlieue pas civilisé qui veut plaire à une riche bourgeoise ou quoique ce soit du genre, au contraire on nous montre ce qui pousse des jeunes à devenir des voyous.
le racisme constant, les difficultés à s'en sortir, cette guerre avec la police où on ne retrouve que des victimes et coupables dans le même temps. Voilà comment résumer ce qu'on voit à l'écran. On comprend qu'une idée de vengeance vient d'une bavure policière, tout en se disant qu'au final la violence était présente dans le quartier bien avant l'arrivée des forces de police.
On ne parvient même pas à comprendre le début des conflits, car au final c'est bel et bien ça la réalité : aucun des deux parties ne sait qui a provoqué le premier.
finalement, on s'attache aux personnages bien qu'étant loin du héros classique ! Au contraire non, ils ont tous leurs parts d'ombre, leurs énormes défauts et bien peu de qualité, mais c'est ce qui définit parfaitement les êtres humains. Bons et mauvais à la fois, qui font tout pour améliorer leurs conditions de vie sans toujours trouver la solution....
une immense leçon de vie loin des clichés d'hollywood. Je conclue en citant Kery James :
Ne sommes-nous pas les premières victimes de notre propre violence ?
Revu en 2020, La Haine frappe par l’humanité de ses personnages saisis dans leur quotidien – une journée découpée en heures – dont l’interaction avec les forces de l’ordre tend à s’envenimer à mesure que se précipitent les événements. Nous retrouvons ce crescendo tragique qui caractérisera Les Misérables (Ladj Ly, 2019), donnant l’impression que le sort des protagonistes est joué par avance, que leur destin est gravé dans le béton des immeubles, rythmé par les détonations et les alarmes de voitures volées. L’approche adoptée par Mathieu Kassovitz réussit magnifiquement à mêler l’esthétisation du cadre à une démarche quasi documentaire, soit la volonté de suivre son trio dans la banalité d’une journée finalement pas si banale ; l’ampleur et la volatilité de ses mouvements de caméra anticipent le grand cinéma de Terrence Malick, son sens du cadre et son amour pour les acteurs et leurs verbes le grand cinéma de Xavier Dolan. Revu en 2020, La Haine frappe par la douceur de son propos qui ne tombe jamais dans la stigmatisation de la banlieue martyrisée par la police mais qui, au contraire, veille à redistribuer cartes et responsabilités jusqu’à cette clausule mémorable où la bavure de trop met le feu aux poudres. Kassovitz s’intéresse davantage au désarroi d’une jeunesse cultivée, intelligente et talentueuse mais privée d’avenir ; le visage de Baudelaire les associe au fameux albatros dont les ailes de géant l’empêchent de marcher. Ils évoluent dans une société qui ne veut pas d’eux et qui a construit des remparts – comprenons, les banlieues – pour repousser la différence ; ils y opposent leurs corps, leur rage des mots privés de filtres, leur naturel, rectifiant le slogan « le monde est à vous » par « le monde est à nous », faisant signe vers un autre adage, « L’avenir c’est nous ». Immense film que La Haine, à la fois hilarant et poignant, rempli d’amour et de colère, petite leçon de cinéma pour ceux qui restent convaincus qu’un film social c’est chiant à mourir.
Quand on pense films sur les balieueus, c'est à "La Haine" qu'on pense. Aujourd'hui, on pourrait aussi penser aux "Misérables" de Ladj Ly mais "La Haine" reste tout de même plus marquant. Dès 1995, le thème des bavures policières était abordée et 25 ans plus tard, rien n'a changé, c'est même devenu pire... Ce qu'on retient, c'est un excellent jeu d'acteur, notamment Vincent Cassel, et d'une histoire qui prend aux trippes. Voir ce film en 2020 prend encore plus de sens, et tout comme dans "Les Misérables", on voit bien que les problèmes viennent des deux camps. Certains flics sont des pourris, tout comme certains banlieusards. Kassovitz ne veut pas montrer qui est le méchant dans l'histoire, mais qu'on a tous une part de responsabilité. C'est d'ailleurs l'un des points forts de la scène finale, où on entend ce qui se passe, mais on ne voit pas. A nous de savoir qui a tiré sur qui, ce qui laisse le choix au spectateur de s'imaginer. Du côté du flic, ou du côté de Hubert ? Grand classique du genre, "La Haine" s'est imposé en toute logique comme un chef-d'oeuvre du cinéma français.
Tout bonnement un chef d’œuvre. Ce film qui vieillit très bien et correspond à chaque époque, parle encore aux jeunes d’aujourd’hui. Vincent Cassel est merveilleux et se suffirait presque à lui même. Des répliques qui sont devenues cultes, des scènes connues par tous, on ne s’en lasse pas...
Trois jeunes de banlieue trainent dans les rues sans but. Le film marqua par sa réalisation et son thème des banlieues (rarement vu à l'époque). Les acteurs, Cassel en tête sont prodigieux. C'est un peu un film générationnel qui touche encore les jeunes actuels. On y voit clairement ce que la classe politique refusait (refuse ?) de voir. Un grand film.
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5,0
Publiée le 25 novembre 2020
Il y a tellement de références à Scorsese qu'on pourrait presque appeler cela un hommage ce film français traite de la jeunesse désillusionnée qui vit dans la banlieue de Paris d'une manière si élégante et honnête que j'irais même jusqu'à dire que c'est le film français le plus pertinent de ces trente dernières années. Mais c'est aussi un chef-d'œuvre cinématographique et un grand divertissement souvent hilarant. Tout s'accorde les choix musicaux, les performances exceptionnelles des 3 personnages principaux, la belle cinématographie et la réalisation sans faille. Et peut-être surtout le scénario parfait. Tourné en noir et blanc La Haine montre une seule journée dans la vie des trois amis. Suite à une émeute majeure au cours de laquelle un adolescent du quartier Abdel est grièvement blessé par la police. Vinz le plus instable du groupe jure que si Abdel meurt il tuera un flic pour se venger. La Haine n'offre aucune solution aux problèmes sociaux mais montre clairement la colère et la frustration des personnes qui se sentent piégées par leur situation. Trois semaines après la sortie du film des émeutes ont éclaté dans le quartier de Brixton à Londres suite à la mort d'un jeune homme noir en garde à vue. Bien qu'il s'agisse d'un appel à l'action sur le fossé grandissant entre les riches et les pauvres La Haine affirme avec force que la violence ne résout rien et que la haine engendre la haine...
Film culte du cinéma français, la Haine est une plongée sans concession dans les banlieues parisiennes des années 90. Si on peut reprocher au réalisateur d'avoir un parti pris, le métrage reste un grand drame sociale que ce soit par la qualité de sa mise en scène et par la force de son propos. Le casting est excellent, la bande originale aux petits oignons et on sort frappé par cette expérience cinématographique.
Un chef d'œuvre ni plus ni moins. Un diamant noir encore d'actualité même si c est pire maintenant. Kassovitz a vraiment tout donné et il ne fera jamais mieux.