Si vous n'êtes pas bourré comme un coing et/ou à la soirée Nanarland (les deux propositions ne sont pas incompatibles, ndlr), L'Homme qui sauva le monde (Turkish Star Wars) risque fort de vous ennuyer. Si vous arrivez à dépasser l'interminable présentation en ouverture de la voix-off qui déblatère pendant des plombes sur des concepts de SF qu'on ne verra finalement jamais (n'attendez pas de sabre laser, ou de vaisseaux spatiaux, en-dehors des images d'archives et du cockpit résumé à un fauteuil), dont le visuel de cette intro est encore plus corrosif pour notre patience : des extraits de Star Wars (le vrai) mis à la suite sans aucune logique, en boucle. Cette ouverture est déjà (très) fatigante, et la suite n'est guère mieux. On a deux gros machos à moustache et chemise ouverte qui craignent une planète peuplée de femmes (donc "bombe le torse, ça va les faire taire."), mais tombent plutôt sur une horde de gens déguisés avec des accessoires de chez La Foir'Fouille, et ça se tape, on ne sait pas trop pourquoi, puis il y a des scènes d'un grand manitou déguisé lui-même en porte-aiguilles (c'est censé être le Dark Vador de l'histoire) qui entrecoupe les combats, il y a des bruitages de cartoon ("chtoing" dès qu'un gars saute), il y a des cris de dinosaures, il y a le thème d'Indiana Jones en boucle, une grosse partie du film qui verse dans la guerre de religion (musulmans contre chrétiens), la scène de la Cantina (avec la petite mélodie qui va bien) qui est juste une longue baston en "un contre un" avec tous les mecs "La Foir'Fouille" qui sont déjà passés vingt fois à l'écran... L'Homme qui sauva le monde est réservé à un public de niche, et nous a plus que barbé, lui reconnaissant son statut de "nanar pur jus" (on ne peut pas décrire mieux le concept de nanar qu'en le regardant cinq minutes) mais incroyablement long, bavard dans son ouverture (un enfer), bordélique et répétitif dans le reste (de la baston en boucle avec la musique d'Indiana Jones), et assez porté sur les vols d'autres films (on enlève : le film dure trente minutes, et ce n'est que de la baston). Un film qui nécessite trois grammes dans le sang pour qu'on puisse l'apprécier.