La réalisatrice Idit Cebula résume en quelques phrases les thèmes qu'elle a abordé avec Deux vies plus une : "Dès le départ, je savais que j'allais écrire une histoire de femme, de couple, qui parlerait non de la condition féminine, mais d'un parcours humain. (...)L'âge de la quarantaine me paraissait intéressant parce que c'est souvent un carrefour, l'heure des vrais bilans, parfois des dernières chances. Beaucoup de mes amies à qui je racontais l'histoire s'y retrouvaient complètement ! La difficulté était de restituer tous les sentiments qui surgissent dans ces périodes-là."
La réalisatrice Idit Cebula évoque la facette autobiographique présente dans Deux vies plus une, mais pas seulement : "Je suis mariée et mère de deux garçons et d'une fille, ce sont forcément des expériences dans lesquelles on puise ! J'ai fait par le cinéma ce qu'Éliane fait à travers son carnet. Avoir réussi à faire ce film, à l'aboutir, marque pour moi un accomplissement. Je suis arrivée à m'exprimer, mais ce n'est pas le principal : mon envie était de toucher, de communiquer, d'être à ma place dans le monde avec les autres. Le rapport aux parents est par contre complètement autobiographique. J'ai une maman juive extrêmement présente ! Les rapports avec le père décrits dans ce film sont une totale fiction. Quand j'avais commencé mon court-métrage Varsovie Paris, je venais de perdre mon père et j'avais besoin de créer quelque chose à partir de cette émotion-là. Ma coscénariste de l'époque m'avait suggéré de le faire réapparaître. C'était une idée magnifique et un bel hommage qui se prolonge ici."
La réalisatrice Idit Cebula se souvient du jour où elle a su qu'elle tenait en l'acteur Gérard Darmon l'interprète masculin idéal de Deux vies plus une. C'était un matin, à la télévision, très tôt : "Au-delà de sa formidable carrière, j'avais eu l'occasion de le découvrir sous un autre angle il y a cinq ans, dans l'émission "Thé ou café ?" de Catherine Ceylac, à sept heures du matin. Il y racontait ses deux ans de dépression suite à sa séparation d'avec sa compagne. Il était tellement touchant que je n'ai jamais oublié. J'ai vite pensé à lui pour le rôle de Sylvain. Sur le plateau mais surtout chaque fois que je revois le fi lm, je suis suspendue à chaque vibration de Gérard, à chacun de ses mots qui me font rire et me bouleversent."
La réalisatrice Idit Cebula ne tarit pas d'éloge sur le couple vedette de son film, qui repose entièrement sur l'alchimie entre les deux personnages. Elle se souvient : "Le couple Emmanuelle Devos-Gérard Darmon s'est trouvé réuni pour la première fois pour les essais caméra, et j'ai cru mourir de trac. Tout l'enjeu du film reposait sur leur tandem. Lorsque je les ai vus tous les deux, même sans son, j'ai su que j'avais mon couple. Ils avaient la grâce, la complicité, l'humanité que j'avais rêvées pour mes personnages. Ils réussissaient à être universels tout en donnant l'impression qu'on les connaissait personnellement. J'ai été instantanément fan d'eux !"
Deux vies plus une est le premier long-métrage de la comédienne Idit Cebula, vue notamment aux génériques de Scènes de crimes, Nathalie ou encore Nos jours heureux. Dans Deux vies plus une, elle tient un petit rôle, celui de l'auteur. A ce sujet, elle déclare : "J'étais terrifiée ! Dans ma vie, j'ai été comédienne bien plus longtemps que réalisatrice, mais je me sens plus réalisatrice que comédienne."
Avec Deux vies plus une, la réalisatrice Idit Cebula et la comédienne Emmanuelle Devos collaborent pour la troisième fois après le court-métrage A table (1998) et le moyen-métrage Varsovie Paris (2002).
Deux vies plus une permet de découvrir une autre facette de l'artiste Michel Jonasz : celle du comédien. L'auteur-compositeur-interprète spécialisé dans le jazz a effectué quelques apparitions sur grand écran au cours de sa carrière, incarnant notamment un Inspecteur dans Tir à vue puis s'illustrant dans Babel, Lisa ou encore La Doublure.
La musique de Deux vies plus une est composée par l'artiste français Arthur H.. La réalisatrice Idit Cebula se montre particulièrement heureuse de sa collaboration avec le musicien : "Travailler avec Arthur H. était un rêve. Je suis une inconditionnelle. Il a un univers onirique et je sentais qu'il pourrait traduire mes sentiments. Je savais qu'il pourrait être rock, tzigane ou tango si je le lui demandais. Il a composé les thèmes avant de voir les images puis les a ajustés. J'étais très honorée qu'il accepte la rencontre de nos deux univers. Il était la bonne personne pour traduire les émotions, et je ne savais même pas qu'on pouvait les traduire à ce point."