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Loïck G.
336 abonnés
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4,0
Publiée le 16 janvier 2024
Difficile de se souvenir de ce réalisateur et de son film , malgré la présence d’Anthony Quinn producteur et acteur de ce qui se révèle être un grand film policier. Barry Shear n’a fait que trois longs métrages pour le cinéma, dont ce thriller qui entre noirs et blancs dans les années soixante dix à Harlem se partage un territoire et une influence qu’il est bon de respecter. Ce que trois petits malfrats ont oublié en s’emparant violemment de la recette de jeux clandestins, et en tuant plusieurs membres du gang. Le parrain New Yorkais tient à remettre de l’ordre dans tout ça et ce qu’il va faire avec son gendre à la tête d’une équipe très méchante. Les flics sont aussi sur le coup, mais freinés par des querelles internes et ce fameux raciste latent qui ressort à tout moment, ils arrivent toujours trop tard. Dans un récit haletant, ce thriller pur et dur aujourd’hui encore s’exonère de toute filiation. Ce qui fait sa rareté et peut-être son absence des références universelles du genre . Le voici donc réhabilité au sommet des films policiers. Justice est faite. AVIS BONUS Plusieurs spécialistes français se relaient autour de ce film, et notamment de « la blaxpoitation ». Plus qu’intéressant . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un pur polar urbain des années 70, à la 110e rue à New York, trois noir habiller en flic braquent des malfrats, jonction entre la mafia noir de Harlem et la mafia italienne de Little Italy. Et au milieu, Anthony Quinn et Yaphet Kotto, qui doivent retrouver, malgré leur différence, les responsables. Un boddy movie, qui a certainement inspiré, 48 heures ou L'arme Fatale. Une pure réalisation, à l'ancienne. Chaloupé, réaliste. Violent et âpres. Dans le casting, il y a également Huggy les bon tuyaux, Antonio Fargas, Burt Young (Rocky), Paul Benjamin (L'evadé d'Alcatraz). Enfin, on a envie de regarder un épisode de Starsky et Hutch après ce film.
Pas fan de cette période des années 70 dans le cinéma américain, mais ici, ce n'est pas pareil, on peut y percevoir autre chose; c'est un regard sur une époque, sur une société, sur la corruption, alors certes, le style est très marqué par son époque, mais c'est justement ce qui fait l'intérêt de ce film. Le contraste des couleurs des habits de certains caractères, chapeaux excentriques, et la grisaille d'une ville, la pauvreté d'un quartier. Il y a la mafia Italienne, et le début des arrangements pour que le business puissent prospérer, ici, à Harlem, avec la communauté noire; que l'on n'hésite pas à encore appeler Négros, où le racisme est palpable, où l'intolérance des uns va de pairs avec la misère des autres. C'est représentatif, avec des posters en arrière plan de Mohamed Ali, de Malcom X, une certaine rébellion couve, le duo entre le flic âgé, interprété par Anthony Quinn et le lieutenant noir, qui prend en charge l'affaire, leur opposition, et le changement qui s'opère, le changement qui doit s'opérer dans cette société si elle veut survivre et s'adapter. C'est nerveux, on voit toutes les strates de la société qui se croisent, qui cherchent à s'en sortir, à chacun leur manière de faire, un polaroïd sur une période pas si lointaine, et où, le compromis n'a pas sa place.
Depuis le début des années 1960, Anthony Quinn qui était encore à l’époque le mari de la fille du très influent Cecil B. DeMille, s’était lancé dans la production. Sa carrière y sera courte (quatre films) mais tout à fait intéressante car elle verra l’acteur qui joue dans chacun de ses films être à l’origine de « Zorba le Grec » de Michael Cacoyannis en 1964, suivi de « Meurtres dans 110ème rue » réalisé en 1972 par Barry Shear, réalisateur plutôt spécialisé dans les téléfilms et les séries. L’histoire écrite par Barry Shear lui-même ambitionne de proposer, dans le cadre d’un film policier, une description sans fard du délabrement de la ville de New York et plus particulièrement du quartier de Harlem, le tout sur fond de tension raciale. Quinn qui interprète un flic arrivé en bout de course et toujours sur la corde raide que ce soit au niveau des méthodes musclées qu’il adopte, du racisme qu’il exprime ouvertement ou encore d’une probité douteuse, ne songeait pas initialement jouer dans le film, pensant tout d’abord à John Wayne puis à Kirk Douglas et enfin à Burt Lancaster. Les désistements successifs l’ont convaincu d’endosser ce rôle difficile et ingrat. Bien lui en a pris, trouvant le ton juste et dégageant suffisamment d’humanité pour parvenir à racheter ce flic usé par plus de trente ans à côtoyer la pègre dans ce qu’elle peut avoir de plus violent sans le soutien des autorités aux abonnés absents ou pire corrompues. La 110ème rue est justement celle qui délimite la frontière entre Harlem et les beaux quartiers où Barry Shear ne placera sa caméra que pour une seule scène dans laquelle un ponte de la mafia italienne est prévenu que trois jeunes délinquants noirs viennent de braquer un atelier de blanchiment d’argent sale, mettant la main sur 300.000 dollars et tuant deux policiers plus quatre de ses hommes dont deux étaient membres de la famille. C’est Nick di Salvio (Anthony Franciosa), son gendre, bellâtre tardant à faire ses preuves pour sortir de son statut d’homme de main qui se voit confier la mission de remettre de l’ordre au plus vite afin que les limites du territoire qui séparent les gangs noirs de la mafia italienne restent ce qu’elles sont. Barry Shear associé à la production tout comme Fouad Said aux compétences de chef opérateur reconnues, cherchent à rendre de manière la plus fidèle possible l’atmosphère poisseuse qui règne alors dans le quartier. Pour obtenir ce résultat, ils exigeront que l’ensemble des scènes soient filmées en décors naturels, faisant preuve d’innovation technique grâce à l’apport précieux de Fouad Said . Le résultat est saisissant de réalisme tout en conservant l’efficacité narrative des films policiers de cette période bénie du cinéma américain. Le tout rythmé par la musique funk de J.J Johnson et les chansons de Bobby Womack a d’emblée conduit les critiques à dresser un parallèle avec les films de la blaxploitation sans toutefois que l’on y détecte l’auto-dérision et l’érotisme inhérents au genre. Le film évite en effet les agréments narratifs faciles consistant à inclure des intrigues secondaires mettant en avant les us et coutumes régissant les différents clans. Shear ne dévie jamais de sa route après avoir clairement exposé la situation en moins de quinze minutes. spoiler: Un second couteau ayant épousé la fille d’un parrain et n’arrivant pas à endosser un costume trop grand pour lui se retrouve dos au mur pour ce qui ressemble fort à une dernière chance. Un flic usé et vieillissant constate amèrement qu’un jeune flic noir (Yaphet Kotto) et plus diplômé va lui disputer sa place. Le chef du gang noir (Richard Ward) régnant sur une partie de Harlem va tenter de profiter de la situation pour semer la zizanie entre ses rivaux italiens dont il ne supporte plus le mépris et la suffisance . L’ensemble est porté par une direction d’acteurs parfaitement maîtrisée, voyant Anthony Quinn mettre en sourdine son penchant naturel au cabotinage, un Yaphet Kotto droit comme un I, un Richard Ward goguenard sorte de gros matou patelin mais aux griffes parfaitement acérées et surtout un Anthony Franciosa trop souvent mésestimé à cause de son physique de playboy au sourire éclatant, absolument génial en gigolo parvenu au sommet, prêt à tout pour gravir enfin une marche trop haute pour lui. On notera aussi la courte prestation mais complétement déjantée d’Antonio Fargas, futur « Huggy-les-bons-tuyaux » de la série « Starsky et Hutch ». Une carrière très discrète donc pour Barry Shear qui aura su profiter de l’occasion qui lui était donnée pour réaliser un film réaliste, âpre et violent, rendant parfaitement compte du New York des années 1970 qui a su se frayer un chemin jusqu’à nos jours, pour jouir désormais d’une réputation très solide auprès des cinéphiles, tout juste en dessous des « French Connection » (1971) de William Friedkin, « Les flics ne dorment pas la nuit » (1972) de Richard Fleischer, « Les pirates du métro » (1974) de Joseph Sargent ou encore de « The offence » (1972) de Sydney Lumet. Les cinq films, avec d’autres non cités, sortis sur les écrans en moins de quatre ans. Glorieuse époque !
Le film ressemble a une farce par moment, il y a des moments ridicules qui nous sorte de l'histoire qui se veut pourtant sérieuse et noir. On ne croit pas du tout aux personnages. C'est dommage car il y a quand même de bons acteurs et de bonnes idées mais le réalisateur a trop voulu en faire.
Polar très seventies, funky et au suspense bien dosé. Le film comporte beaucoup trop de longueurs à mon goût, j'ai moyennement été emballée par l'ensemble. Intéressant mais sans plus.
Sans doute le meilleur film de blaxploitation jamais réalisé, parce qu'il dépasse les limites du genre. On a affaire à un polar, un film d'action, un film sur les différentes mafias, sur le communautarisme américain etc... Une chasse à l'homme dans un New-York 70s crasseux avec un duo de grands acteurs. La chanson du film est devenue culte et a été utilisée dans Jackie Brown de tarantino. Allociné le synopsis du film, faites un effort sur le français svp.
Les fesses posées entre la chaise du polar américain urbain et celle du film de Blaxploitation, « Meurtres dans la 110e rue » a davantage pris les défauts de l’un que les qualités de l’autre. Si le sujet est plutôt intéressant (la course-contre-la-montre menée, d’un côté, par la police et, de l’autre, par la mafia de Harlem et la mafia italienne pour retrouver un trio de malfrats qui a réussi à mettre tout le monde en colère), l’ensemble souffre de trop de maladresses pour emporter véritablement l’adhésion. C’est sec et violent mais cela manque, malgré tout, de tension. Par ailleurs, de nombreuses scènes ou de situations sont trop caricaturales voire ridicules et empêchent le film d’être vraiment réalistes, ce qu’il se prétend être avec son style quasi-documentaire et ses décors sordides. Là où le bât blesse le plus, c’est certainement dans sa réalisation qui manque d’unité. D’un côté, on multiplie les scènes caméra à l’épaule et, de l’autre, chaque scène d’action est mise en accéléré comme dans une comédie burlesque. Quand on ajoute à cela, les quasi-systématiques faux raccords, l’ensemble prend du plomb dans l’aile. C’est dommage car l’histoire est intéressante, les acteurs sont à la hauteur, l’ambiance est poisseuse mais on a souvent l’impression d’être face à un film fauché qui essaye de faire du grand polar. D’un point de vue sociologique, c’est très intéressant mais on regrette franchement que le film ne soit pas mieux maîtrisé et équilibré tant dans sa dimension psychologique que dans des scènes d’action plus haletantes.
Un polar très typé années 70, montrant une Amérique de communautés très distinctes qui m'a paru crédible au niveau de l'environnement. Le film a un côté tous pourris mis à part le personnage de l'excellent Yaphet Kotto qui semble symboliser une forme d'avenir plus apaisé mais qui doit passer par une forme d'intransigeance. Face à lui Anthony Quinn excelle en vieux flic violent et corrompu mais qui semble poursuivre une quête de sa propre forme de justice. Une ambiance funky qui tranche avec son ambiance assez sombre mais ou l'on sent poindre une idée de changement, c'est un excellent polar a découvrir.
Un film des années soixante-dix qui a très peu vieilli. Ce polar violent échappe à tout manichéisme et s'applique à montrer comment la misère et le racisme produisent la délinquance. Comme un autre critique l'a noté, l'opposition entre le flic blanc, joué magistralement par Anthony Quinn, à contre emploi, et le flic noir, interprété par Yaphet Kotto, plus sobre mais tout aussi excellent, est un peu conventionnelle. Elle rappelle celle de Sydney Poitier et Rod Steiger de Dans la chaleur de la nuit, Mais le rythme ne faiblit pas et la B.O. signée Bobby Womak est superbe. Sans doute le réalisateur Barry Shear n'est pas du niveau d'un Samuel Fuller ou d'un Robert Aldrich, néanmoins cette univers de violence sordide est décrit sans concession ni voyeurisme. A découvrir.
Beaucoup moins connu que « Shaft », « Meurtres dans la 110ème rue » lui est pourtant assez supérieur. Mise en scène dynamique et efficace, scénario plus subtil et complexe qu'il n'y paraît, B.O superbe signée Bobby Womack, personnages de qualité... La surprise est belle à tout point de vue. Après, c'est toujours pareil : Barry Shear n'a pas la maestria visuelle d'un Peckinpah ou d'un Coppola pour signer les scènes de violence, et nous restons dans des codes connus, mais il serait malhonnête de n'y voir qu'un simple polar du samedi soir. Il suffit d'observer comment le réalisateur nous fait détester les braqueurs de l'introduction avant de presque nous faire compatir pour eux un peu plus tard. C'est que l'œuvre s'appuie sur une vraie dimension sociale, montrant à quel point la pauvreté fait des ravages et peut « justifier » parfois les pires actes. On en viendrait presque à croire que ces derniers sont les gentils de l'histoire face à l'impitoyable mafia italienne, représentée par un Anthony Franciosa des grands jours. La mafia africaine n'est pour autant pas en reste, pas plus qu'une partie de la police, corrompue jusqu'à la moelle et grandement responsable de cette lutte d'influence... Dommage en revanche que l'opposition Anthony Quinn - Yaphet Kotto soit aussi conventionnelle, car elle ne rend pas hommage à l'intensité et à l'analyse que Shear fait des quartiers de Harlem dans le New York des années 70. Bref, si le film souffre de quelques faiblesses l'empêchant d'accéder au panthéon au genre, celui-ci n'en reste pas moins une belle surprise injustement méconnue, conclue brillamment par un final saisissant : du bon cinoche.
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2,5
Publiée le 16 mars 2009
Cette histoire montre comment les habitants de Harlem deviennent souvent les victimes non seulement d'exploiteurs blancs, mais ègalement, de leurs frères de race! Anthony Quinn interprète ici un flic brutal, corrompu et proche de la retraite! Sous ses ordres, Yaphet Kotto, en policier noir, n'apprècie guère son supèrieur! La rivalitè qui oppose ces policiers chargès d'enquêter sur une sanglante affaire de racket, reflète les antagonismes qui dèchirent au long du film deux communautès de Harlem! Car si ce polar reprend de manière explosive un thème classique, il y apporte cependant une variante de taille: la guerre des gangs est ici livrèe entre une mafia blanche et une mafia noire! Le punch de la rèalisation l'emporte! Les poursuites sont règlèes avec brio et, pour une fois, la camèra dècouvre un Harlem qui n'est pas un Harlem d'opèrette...
Un film policier excellent, ou l'on ne fait pas la différence entre le Bien et le Mal. Une bande-son de qualité, de très bon acteurs (pour ma part j'ai particulièrement bien aimé "Rick D'Salvio" et "Papa Ours"). Un scénario dramatique à souhait, quelques scènes violentes, et des personnages interressant font de ce film un excellent polar qui appartient pourtant à la Blaxploitation, bien qu'il ne mette pas vraimetn en valeur la communauté Noire.