Ce "Dellamorte DellAmore" est un film plaisant à regarder, convaincant grâce à son inventivité dans l'élaboration de son univers et de ses personnages. Mais le métrage souffre d'évidentes maladresses, comme son récit décousu venant malmener la gestion du rythme, provoquant un ennui assez fréquent chez le spectateur. Cepedant la mise en scène de Soavi est très inspirée et agréable.
La richesse de l'univers : Bourré de codes totalement absurdes donnant du charme à l'oeuvre, "Dellamorte DellAmore" propose un véritable univers, qui immerge très facilement le spectateur. On s'aventure dans un endroit qui ressemble au notre, mais les habitudes délirantes et l'ambiance loufoque, donnent une sauce particulière à l'oeuvre, qui, évidemment intriguera le spectateur. Je pense que cet OVNI de Soavi propose avant tout une excurssion cinématographique forte, ce n'est pas le protagoniste Francesco (interprété par Ruppert Everet) qui est chamboulé par les étranges événements avec le spectateur qui assiste à ça, c'est le spectateur qui est chamboulé par les réactions et le comportement du protagoniste Francesco qui lui est aussi chamboulé par les étranges événements. D'ailleurs à propos des protagonistes, ils sont très dévellopés et assez interessants pour constituer un film leur étant consacré. Les personnages sont attachants, surtout Gnaghi, qui est bien plus qu'un Side Kick, c'est un vrai piont qui permet de faire avancer le récit, il met en valeur le héros Francesco mais constitue aussi un des plus importants atouts dans la psychologie de ce personnage principal... Il est nécessaire aussi dans la philosophie de l'oeuvre. Et Francesco, dont je fais référence depuis avant sans vraiment parler de lui individuellement, est un personnage foutrement bien élaboré, il apporte une vraie tonalité au film, tant son comportement centre l'oeuvre. En même temps, comment ne pas se focaliser sur un personnage autant décalé et original ?
La gestion catastrophique du rythme : C'est simple, avec ce "Dellamorte DellAmore", on peut passer d'une scène remarquablement bien mise en scène avec de vrais enjeux contribuant à l'évolution du récit (toutes les scènes entre Francesco et Elle) à un enchaînement pathéthique de séquences insignifiantes, vraiment vides de sens, tant elles ralentissent le récit. Et j'ai envie de dire que c'est évident, quand on sait que Michelle Soavi n'avait même pas une idée du résultat final de son oeuvre quand il l'a écrite, c'est à dire qu'il a créé au fur et à mesure du tournages les tournants et aboutissants de "Dellamorte DellAmore". Alors les inévitables conséquences sont celles-ci : Un récit décousu, qui ne sait malheureusement parfois pas où se diriger.
Un mise en scène inspirée : Le long-métrage bénificie tout de même d'une mise en scène inspirée avec beaucoup de plans iconiques, assez explicits, mais qui donnent une envergure différente à l'oeuvre, qui gagne en identité, tout ça créant une pâte particulière au film.
Malgré ce que je reproche au film, je le conseille quand même pour la richesse de son univers, que j'ai analysé dans la première partie de ma critique. J'estime important de voir des oeuvres comme celles-ci, tant elles regorgent d'inventivité et de bonnes volontés. À voir !