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GéDéon
85 abonnés
513 critiques
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3,5
Publiée le 19 juillet 2024
En 1985, le réalisateur brésilien Héctor Babenco signe un film très intelligent qui sous couvert d’un huis-clos carcéral permet de délivrer une multitude de réflexions. Dans une prison d’Amérique latine, deux hommes se retrouvent dans la même geôle. L’un est pédophile (William Hurt, obtenant fort justement l'Oscar du meilleur acteur), l’autre prisonnier politique (Raúl Julia). Alors que tout les oppose, la promiscuité leur permet de développer une relation intense. Les thèmes de l’homosexualité, de la lutte contre la dictature, de l’amitié, etc. sont abordés avec une forme de poésie onirique originale. Certes, il existe certaines longueurs, mais l’évolution du scénario permet de maintenir un certain rythme. Bref, une œuvre très bavarde néanmoins poignante et non dénuée de suspense.
Une plongée dans la réalité carcérale à travers des tractations geôlières ainsi qu'en pointillé les conditions d'incarcération dans une dictature d'Amérique méridionale anonyme mais surtout via les réminiscences cinéphiles du héros qui interroge la force de l'imagination face à la lucidité revendiquée de son codétenu. Or cette opposition philosophique se double d'une relation ambiguë entre deux êtres aux ambitions apparemment opposées mais intimement liées. Malgré une petite baisse de rythme au milieu du récit, le réalisateur parvient à nous immerger dans ce monde fantasmé tout en laissant en suspens les questions posées, jusqu'à l'identité indécidable de la femme araignée et l'issue véritable de l'intrigue. Fascinant.
Revu en souvenir de William Hurt décédé il y a deux jours, et jamais revu depuis sa sortie en salle. Une chose est sûre, il n’a pas volé son Oscar et son prix d’interprétation à Cannes pour ce rôle. Jamais il n’a fait mieux, même s’il a toujours été impeccable dans par la suite. On en parle du coup beaucoup moins mais Raul Julia est lui aussi formidable. Tout comme Sonia Braga qui tient trois rôles. Le film lui-même, contre toute les formes d’oppression, de la politique à l’homophobie, n’a pas pris une ride, toujours aussi puissant, toujours aussi dur, toujours aussi tragique. De ces films qui marquent à vie. Un vrai chef d’œuvre.
nul la plupart des scènes se déroule dans une prison, c'est affreusement long, l'histoire n'est pas du tout intéressante en plus d'être politiquement incorrect vu que cela parle de femme soumise.
4 511 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 27 mai 2021
Je n'en reviens pas du genre de film que certains réalisateurs font passer pour de l'art. Je suis une personne instruite avec deux diplômes d'études supérieures et la seule leçon que j'ai tirée de ce Baiser de la femme araignée est que si vous partagez une cellule de prison avec un homosexuel pendant une longue période vous deviendrez vous aussi homosexuel quelle logique. Pour qui ce genres de réalisateur nous prennent-ils. Si vous écrivez de la fantaisie tenez-vous-en à une intrigue intéressante plaisante et crédible...
Super film, riche, original, intelligent, précis, fin… tiré du livre (compliqué) de l’argentin Manuel Puig qu’on a envie de lire (je l'ai fait) ne serait-ce que pour analyser l’ambigüité finale : naïveté ou trahison ?
Le film a des abords de tragédie à la Fassbinder. Il interpelle dans la profondeur des dialogues mais peut dérouter par la promiscuité sordide de la prison.
Des personnages très attachants, une réalisation très propres, une narration efficace... De bons ingrédients pour un bon film. Cependant, l'histoire prend fort son temps pour finalement se finir très rapidement. L'histoire n'est pas des plus incroyable.
10ème film Compétition Festival Cannes 1985 : Approche singulière pour critiquer les dictatures sud-américaines, plus spécifiquement la dictature militaire brésilienne qui approchait de la chute (même si le livre à l'origine de l'adaptation concernait la dictature argentine), sans que celle-ci soit expressément nommée. Dispositif du huis-clos carcéral psychologique bien rendu, le duel psychologique et amoureux étant plutôt convaincant. Hector Babenco sait ménager le suspense, l'ambiguïté des personnages, la naissance des liens entre marginaux (opposant politique, homosexuel), le romanesque. Les interludes reproduisant des films tournés par les studios nazis sont un peu kitsch (avec la célèbre Sonia Braga), mais le parallèle avec la dictature et les mensonges, s'il est un peu facile, reste pertinent. Plaisir de retrouver Raul Julia, le futur Gomez Addams. Un film efficace et au final émouvant grâce à l'interprétation de William Hurt qui évite l'outrancier et la caricature.
Film curieux. Je ne sais pas si le film m'a gonflé ou s'il m'a intrigué. Le pari est réussi en tout cas : un film qui se passe quasiment dans son intégralité dans une cellule avec deux prisonniers. Et puis c'est surtout l'interprétation des deux acteurs principaux william Hurt et Raul Julia qui vaut le détour. L'un joue le rôle d'un gay sans en faire des tonnes et trouve l'émotion juste. l'autre joue le révolutionnaire qui se découvre une sensibilité refoulée. Après le film est un peu daté et la photo et la mise en scène passe mal l'ère du temps...
Il fallait oser faire un film de plus de deux heures se déroulant en grande partie à l’intérieur d’une cellule de prison. Le métrage commence lentement, installant progressivement son ambiance et alternant les moments intimistes dans la prison et les passages volontairement mal joués du film nazi raconté par le personnage principal. Peu à peu, le romantisme niais du film finit par déteindre sur les personnages et un amour naissant intervient entre les deux hommes. Toute la force du film vient de l’interprétation magistrale de William Hurt et de Raul Julia, mais aussi de la grande pertinence des dialogues. De là nait une ambiguïté qui imprègne chaque scène de ce film d’auteur indispensable.
Très bon film du brésilien Hector Babenco. Sur un thème assez classique (deux prisonniers dans la même cellule), le scénario est enrichi par récit imaginaire bien venu, de plus les rapports entre les deux prisonniers, sont très bien décrits, d'autant que l'un est homosexuel, l'autre prisonnier politique. Des dialogues de qualité sont présents dans ce film, ainsi qu'une réalisation d'une très haute tenue. La fin se laisse deviner, partie faible du film, même si c'est toujours très bien filmé. (La femme-araignée = la mort ?)
Film servi par un brillant duo d'acteurs. Dans la veine du secret de Brockback montain l'histoire est prenante, mais attention le synopsis d'allociné en dit un peu trop. Excellente idée d'alternance entre la vie des prisonniers et ce film raconté. A resituer le film dans son époque, c'était un pari osé.
La première chose qu'on entend dans ce film est la voix grave et toujours hypnotique de William Hurt. Rien de mieux pour s'introduire vite dans la vie d'une prison. L'ambiguïté sur l'amitié des deux camarades de cellule est tout de suite mise en scène, alimentée par de constants rappels d'un monde intérieur cher à chacun. Mais à peine ce décor est-il planté que la véritable intrigue se révèle, provoquant une importante cassure dans cette délicieuse équivoque. C'est d'ailleurs frustrant pour le spectateur que de perdre soudainement sa foi en l'histoire, mais c'est d'un autre côté la preuve du talent du réalisateur, qui parvient à berner son public. Ce faisant, l'ambiguïté est d'ailleurs transportée à un autre niveau, où ce sont les raisons de la maltraitance en prison qui sont remises en cause. Mais au-delà de tout ça, malgré son crispant tour de passe-passe en pleine histoire, le film a le grand mérite de détailler un beau monde spirituel avec pour cadre un scénario politique très barbant.