Etait-il possible de faire pire adaptation d'un excellent comic book que les catastrophiques Spawn et Catwoman? Incluons même Catwoman dans le lot. Oui, ça s'appelle Wanted. Pour l'histoire, l'oeuvre originale a été écrite par Mark Millar et illustrée par un inconnu, J.G. Jones. Le tout est que c'était original, ironique et cynique, violent et jouissif; Wanted, c'était un peu le rêve de toute personne qui manque de personnalité ou se fait écraser par les personnes qui l'entourent; ou c'était le délire fantasmagorique d'un geek voulant réaliser ses rêves les plus fous. Et là, c'est Timur Bekmanjsaisplusquoi qui se charge de l'adaptation. Ouais ouais, le mec qu'à détruit le mythe de Ben-Hur, massacré celui d'Abraham Lincoln et ringardisé la plupart des suceurs de sang vivant sur notre pauvre planète Terre. Le même qui te fout n'importe où quarante mille petits ralentis quand deux acteurs se livrent à une joute verbale de piètre qualité ( généralement ). Aux commandes d'un projet qui a bien mal commencé, notre bon vieux russe faiseur de daubes intersidérales se perd dans ses délires de mise en scène les plus extravagants; un peu comme le faisait Mark Millar dans sa profusion de personnages et la générosité de ses scènes d'action, mais sans le talent nécessaire ni la maîtrise de son sujet pour réellement sortir la tête de toute cette bouillasse infâme. Le résultat s'avère donc hideux à plus d'un titre, constituant la parfaite insulte au travail de base. Cela dès la première scène d'action, ridicule dans son côté exagéré et kitsch, pas crédible une seule seconde. Et vas y que ça te fout un genre de retour arrière pour innover, à la différence prêt que le résultat n'est que mocheté visuelle et pourriture scénaristique. Oui, ça me débecte, et je l'assume. Carnage outrancier visuellement dépassé, cette saleté d'immondices de série z ne comprend pas même le propos qu'elle dessert, tombant dans un agglomérat grotesque de clichés éculés jusqu'à la moelle, plombant constamment ses maigres efforts de réussite par des détails faussement sulfureux et érotico-comiques. On essaie de nous montrer le monde moderne dans toute son horreur, dans sa décadence contemporaine sans jamais comprendre le pourquoi du comment d'un tel propos. C'est vide, superficiel et regorgeant d'artifices, le miroir d'un cinéma de seconde zone se mourant dans des mouroirs de triste renommée, patientant patiemment que son heure vienne, à rester planter là, dans un rayon mal éclairé d'un centre commercial banal, sans que son offre à moitié prixn'attire plus que cela les regards convoiteurs de spectateurs égarés. En un mot, c'est triste, triste de voir que l'on gâche ainsi la pellicule, alors que de jeunes talents pourraient surprendre le monde. Filez une feuille et un stylo, et je vous pondrai un meilleur film que cette infamie. Trahison complète et avouée, le pire réside dans un détail tout simple : Timur truc machin chose pense faire du grand cinéma; oui, il est persuadé de sortir le chef-d'oeuvre de son siècle, d'être le nouveau Spielberg, version film d'action. Taré jusque dans ses espoirs de réussite les plus fous, Berkman je sais plus trop quoi n'a même pas conscience de la daube qu'il sert aux gens, de son manque de talent qu'en ferait jalouser l'intégralité des réalisateurs de chez Asylum et ScyFy. Et dans toute cette mélasse de mauvais goût, nul ne parvient à en émerger quelque membre; de Freeman à Jolie, de McAvoy à Stamp, en passant même par le sympathique mais mauvais Kretschmann ( dans ce film, cela va de soi ), les acteurs se perdent tous dans les méandres d'une direction foireuse et capillotractée, pas convaincante pour un sou, et fichtrement abracadabrantesque. Moisi jusque dans ses scènes d'action qui sonnent fausses, ainsi que dans ses dialogues enfantins assaisonnés d'un répugnant goût de rance, "Wanted : Choisis ton destin" trouve le courage de rajouter à son titre déjà bien suffisant un sous-titre d'une inutilité constante, et d'un classicisme béat. Visuellement laid, artistiquement douteux, le résultat n'es que poudre aux yeux et arnaque au porte-feuille, tristesse de l'exécution de plans mal cadrés, trahison superficielle d'une oeuvre que nul n'avait réellement compris. Et ça se dit artistes.