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gimliamideselfes
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2,5
Publiée le 6 septembre 2014
Je suis partagé sur le cas Wise, soit j'aime ce qu'il fait soit je n'aime vraiment pas et du coup je n'arrive pas à me faire une idée précise de ce réalisateur. Et ce n'est pas le coup de l'escalier (c'est quoi ce titre de merde ? ça correspond à quoi ? ça veut dire quoi) qui va m'aider parce que je suis assez dubitatif.
Je vois ce que veut faire le film, faire passer les personnages et leurs tensions, leurs problèmes, leurs peurs au centre du film plutôt que le braquage en lui-même. Ouais mais ça ne m'intéresse pas. Il y a un moment où j'ai envie que le film démarre et qu'il se passe un truc, parce que préparer pendant plus d'une heure les personnages, c'est juste ultra long. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est chiant, mais c'est difficile de patienter jusque là pour un braquage aussi vite expédié. Donc forcément non seulement je reste sur ma faim, car tout se dénoue très vite, mais en plus il y a aucun moment où je suis pris dans le film… j'ai pas trouvé ça particulièrement tendu… au contraire, c'est même un peu mou sur la fin.
Ouais, ça ne me parle vraiment pas. Et je trouve la façon d'aborder le racisme un peu grossière, alors ok, la première phrase du film m'a fait rire (on a le raciste qui parle à une petite fille en lui disant "négresse"), mais c'est trop appuyé, trop grossier. On pouvait faire mieux que de faire répéter sans arrêt au personnage : "j'aime pas les noirs" ou "je ne leur fait pas confiance" etc.
Bref ça ne m'a pas marqué du tout et je l'oublierai bien vite.
"Quand la ville dort" de John Huston avait lancé la mode des films de cambriolage qui se concentrent plus sur la psychologie des personnages qu'au casse lui-même. "Le coup de l'escalier" est de ceux-là, réunissant un ancien policier, un ancien détenu et un musicien criblé de dettes qui montent un coup. Seulement l'ancien détenu est raciste et le musicien est noir... Même si leurs besoins sont similaires (obtenir l'argent), cela n'est pas prévu pour se passer pour le mieux, d'autant plus que nous sommes dans un film noir. Le scénario a la force de passer plus de la moitié de son temps à montrer les personnages qui refusent de participer au cambriolage pour ensuite nous faire comprendre les raisons de leur motivation, le tout avec la puissance de la mise en scène de Robert Wise, aux cadrages stylisés qui ne font que renforcer la sensation d'étouffement et d'impasse qui règne dans le film. Et puis chacun dans leurs rôles, Harry Belafonte et Robert Ryan sont vraiment formidables.
Ce film est réputé être le dernier film noir. Wise en avait-il conscience , ou cherchait-il à redonner de la vigueur à un genre qui s'essoufflait depuis le début de la décennie? En réalité c'est vers la branche très spécifique du film de hold-up que lorgne Wise pour cette commande impulsée par Harry Belafonte. "Le coup de l'escalier" fait davantage penser à "Quand la ville dort" qu'à "Assurance sur la mort". Ainsi Wise tend une passerelle qui le relie à Huston et à plus en amont à Walsh ou Wellman via le film de gangsters. Mais Wise est un antiraciste convaincu et comme Stanley Kramer l'année précédente avec "La chaîne" il entend faire œuvre utile à travers son art. Là où "la chaîne" se terminait par un message d'espoir, "Le coup de l'escalier" finit sa course dans la noirceur la plus totale avec la mort des deux protagonistes à cause du racisme borné de Ryan qui le fait douter jusqu'au bout de la fiabilité de son complice imposé. Dans cette scène finale, Wise rend un hommage appuyé à Walsh et à James Cagney en transposant l'action dans un complexe gazier comme dans "L'enfer est à lui". Ce trio de loosers que tout sépare comme le montre la fort belle scène d'attente avant l'heure du hold-up est remarquablement interprété notamment par Robert Ryan qui n'a pas son pareil pour exprimer la violence rentrée d'un homme rongé par la frustration de devoir être entretenu par une Shelley Winters encore très accorte. On a aussi le plaisir d'entrevoir une Gloria Grahame qui a déjà entamé sa chute au box office et dont ce sera le dernier film significatif. Le tout est nimbé d'une musique jazzy qui donne ce ton si novateur et particulier au film. Ceux qui connaissent l'univers de Melville sont obligés de faire le rapprochement avec le maître du polar français qui régna sur le genre dans les années 60 et 70. L'influence de Wise sur le cinéaste sera confirmée dans les bonus du DVD, "Le coup de l'escalier étant le film préféré de Melville. On s'en serait douté.
Réalisé par Robert Wise entre les bons "The set-up" et "La maison du diable", aimant le style de Wise je me jette dessus les yeux fermé (aussi à cause des critiques). Grave erreur, heureusement la perte de temps dure 1h30 (déjà beaucoup !). La gallerie de personnages semble pourtant intéressante d'entrée avec l'ancien flic, le raciste et le noir mais ce film manque clairement d'un patron, autant devant que derrière la caméra. Les Inrock' semble dire que Le coup de l'escalier est avec l'Ultime razzia, le chant du cygne du film noir. Sur le fond oui mais pas sur la forme. Tenter un rapprochement serait se foutre grandement de la gueule de Stanley Kubrick. L'humour, les rebondissements, la maturité à l'écran, le charisme et surtout une fin géniale sont autant d'ingrédients que vous ne retrouverez malheureusement pas dans Le coup de l'escalier ! A fuir même pour les fans du genre.
Le film est d'abord le portrait de trois protagonistes. Une description lente et psychologique. C'est aussi une attente et un suspense autour d'une ambiance noire très réussie. Puis c'est un dénouement tragique et sans appel. Bon film
Trois personnes que tout oppose décident de braquer une banque. Un film noir nerveux, doté d'une belle mise en scène, qui s'intéresse plus à la psychologie des personnages qu'au braquage en lui même, desservi par quelques longueurs.
Policier psychologique classique signé Robert Wise, qui aborde de manière frontale la question du racisme et ses conséquences sur un trio de personnages en butte avec leurs convictions et leur désir de revanche. L’atmosphère sombre qui émane du film perdure d'un bout à l'autre, après une longue mise en place le crescendo de la dernière demi-heure s'avère très efficace. Il faut dire que le film bénéficie d'un trio d'acteurs très à la pointe, notamment Harry Belafonte parfait en musicien torturé par ses échecs. Très symbolique et (heureusement ) assez court, le Coup de l'Escalier est un polar solide à l'ambition maîtrisée, typique des années 50 finissantes.
C'est vrai qu'il n'est peut-être pas tout à fait le grand film noir que l'on aurait pu attendre, ce "Coup de l'escalier". Cela dit, lorsque l'on regarde tout cela de plus près, on peut se rendre compte que l'oeuvre n'en contient pas moins de vraies richesses qu'il serait fort dommage d'ignorer. En effet, que ce soit par ses pauses narratives finalement très convaincantes que par son envoutante musique jazzy, le film sait se faire régulièrement fort efficace et surtout assez beau esthétiquement. De plus, Robert Wise réussit en définitive à donner un sens assez profond et grave à son oeuvre, et ce malgré parfois un léger manque de subtilité, notamment dans la symbolique de chaque personnage. Certains pourront ainsi être légèrement déçus par le résultat final, mais ce serait au final plutôt regrettable car ce "Coup de l'escalier" demeure un film de très bonne facture, aussi bien par sa montée en puissance que son ambiance globalement très soignée. De la belle ouvrage.
Un film tendu et original qui met l'accent sur les protagonistes et s'appuie sur une mise en scène magique. Robert Wise réalise ici un film noir diablement réussi. Et pourtant, l'angle est original : on parle d'un coup, on le prépare, on y pense, on le refuse, on l'accepte,puis on change d'avis... bref, le tout est centré sur les états d'âme des personnages plus que sur le casse. Cela donne une dimension dramatique au film assez puissante et nous permet une immersion assez incroyable. Le scénario est donc génial et finit en apothéose. Le tout est servi par une mise en scène géniale : les plans en plongée ou contre-plongée s'enchaînent et la bande son est, comme d'habitude chez le réalisateur, un vrai bijou. Le vent dans une cage d'ascenseur, les bruits d'un zoo ou d'un train qui passe... tout cela éveille les sens et finit de totalement accaparer le spectateur. Génial !!
Le genre de petit policier qui prend de la valeur les années passants. La réalisation a pris une belle patine et les acteurs présents sont des légendes. Certes c'est loin d'être parfait surtout avec le besoin de l'époque d'insister parfois lourdement sur les caractères des personnages. Le réalisateur réussi tout de même à faire une pierre deux coups en réalisant un policier et un film anti raciste avec une chute finale imparable et pleine d'humour noir ou plutôt anthracite.
Le coup de l'escalier Thriller US de Robert Wise 1959 Sur un scénario assez classique, préparation et vol de banque perpétré par trois individus dont un noir, vol qui tourne très mal à la fin. Film bien réalisé par Wise, les extérieurs américains, les villes sont bien filmés dans un beau noir et blanc. Les personnages, un peu caricaturaux, laissent néanmoins convaincre le spectateur. On devine ce qui va arriver, on sent bien que les trois bandits vont échouer. Le problème racial s'immise dans le scénario d'une façon un peu trop présente. Assez peu d'action, sauf à la fin. Beaucoup de dialogue entre les personnages, c'est une sorte d'étude psychologique; heureusement c'est bien filmé, en intérieur comme en extérieur. Le méchant (Ryan) est un peu caricatural.
D'abord une grande mise en scène. Wise était en pleine forme, c'est magnifique de bout en bout, les 3 femmes et les 3 hommes sont superbement dirigés avec une petite préférence pour Ryan et Grahame, ce qui n'étonnera personne. Toutes les diverses séquences qui précédent et préparent le hold up sont minutieusement étudiées, la palme revenant au grand moment érotique entre Earl et Helen. C'est un film noir, sans aucun doute, mais avec des connotations psychologiques très marquées. Aucun manichéisme n'est à signaler et la fin symbolique est particulièrement forte. Bien que semblable en décors avec celle de ''White heat'' tourné 10 ans plus tôt, elle est 100% différente quant à sa signification. Sur le plan de la sociologie, ces films américains sont vraiment riches, ils nous font parfaitement comprendre les problèmes posés et jamais résolus ainsi que leurs prolongements dans la société actuelle. Le cinéma étasunien d'aujourd'hui est fort différent, il ne mélange pas les genres: soit il reste dans la pure fiction, soit il choisit un réalisme peu enthousiasmant, ce qui pour moi lui fait perdre beaucoup de son intérêt et ne fait pas évoluer intellectuellement les jeunes spectateurs.
Un ancien policier anéanti. Un ex-taulard violent et raciste. Et un musicien noir criblé de dettes de jeu. Ces trois hommes n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est qu’ils sont au bout du rouleau, qu’ils ont quelque chose à se prouver à eux-mêmes, et qu’ils vont participer à un braquage en apparence facile… Davantage un drame qu’un polar, « Odds Against Tomorrow » met beaucoup de temps à démarrer. Le scénario insiste lourdement sur la déliquescence de nos protagonistes, et leur tentatives ratées de s’en sortir par leurs propres moyens. Se permettant aussi quelques digressions sur le jazz ! Les choses ne bougent réellement que dans le dernier quart d’heure, présentant le casse, dont l’issue est prévisible, s’agissant d’un film noir. Néanmoins, malgré des personnages antipathiques, le film est porté par trois excellents acteurs qui y apportent beaucoup d’humanité. Tandis que la mise en scène de Robert Wise n’a rien d’anecdotique. Le réalisateur étant particulièrement à l’aise dans les scènes de rue, les choix de contre-plongées et de contraste noir & blanc donnant un aspect à la fois réaliste et légèrement baroque au récit. Pour l’anecdote, la légende raconte qu’il s’agit de l’un des films préférés de Jean-Pierre Melville. Peu étonnant quand on voit les similitudes avec ses films, en particulier « Le Cercle Rouge » !
Chef d'oeuvre du genre, au même titre que l'Ultime Razzia et Quand la ville dort ! Robert Wise est un cinéaste très éclectique, injustement oublié des critiques de cinéma, et a touché à peu près à tous les genres (tout comme William Wyler ou Richard Fleischer). C'était un grand cinéaste populaire qui a un certain nombre de chef d’œuvre a son actif : la comédie Musicale avec "West Side Story", les drames de boxe avec "nous avons gagné ce soir" et "marqué par la haine" , le film de guerre "La canonnière du Yang Tsé", le drame criminel avec "je veux vivre", la science fiction avec 'le jour ou la terre s'arrêta" .. Le coup de l'escalier, drame de Braquages ET Film Noir, n'a pas prit une ride en 65ans. La photo noir et blanc est magnifique (on imagine bien qu'il puisse faire parti des références de Melville) et on suit la lente descente aux enfers de ces braqueurs aux abois abimés par la vie, chacun dans son genre. Ils ne sont pas binaires. Le personnage joué par Robert Ryan n'est pas présenté uniquement comme un raciste violent mais il a au fond une certaine humanité. Les dialogues sont très pertinents ("je me fou de connaitre le sentiment de ton grand père d'Alabama sur les noirs" dira Ed Begley à Robert Ryan avant le Hold Up). Le message anti raciste du film est claire et c'est ce sentiment qui conduira les protagonistes à leur perte. On est loin des Happy-end Hollywoodiens. A noter aussi l'interprétation de Ed Begley, un grand second rôle de l'époque, habitué aux salauds, qui montre un autre visage ici. Noir.. très noir..
Dave Burke (Ed Bigley), un ancien policier corrompu, cherche deux acolytes pour braquer une banque dans le nord de l’Etat de New York. Il convainc Earle Slater (Robert Ryan), un ancien soldat, et Johnny Ingram (Harry Belafonte), un chanteur noir criblé de dettes. Mais la rivalité entre les deux hommes compromet vite la réussite du hold-up.
"Le Coup de l’escalier" est l’œuvre de Robert Wise, un des réalisateurs les plus étonnants de Hollywood. Il tourne d’abord des films de série B, d’horreur, de science-fiction, un western et même un péplum (avec Brigitte Bardot !) avant d’accéder tardivement à la célébrité avec "West Side Story" en 1961 et "La Mélodie du bonheur" en 1965 qui seront l’un et l’autre couverts d’Oscars. Il n’avait guère joué de rôle dans "Le Coup de l’escalier", sorti quelques années plus tôt, un film de studio dont l’initiative revenait à Harry Belafonte alors au sommet de sa gloire.
Dans son "Dictionnaire du cinéma", Jacques Lourcelles a consacré quelques lignes à ce film noir méconnu, dont le sujet est moins l’organisation d’un hold-up ("Quand la ville dort" est son modèle indépassable) que le racisme viscéral de l’un de ses protagonistes. Il parle d’un film sur l’échec, d’une « élégie glaciale », d’une « pavane pour l’agonie de trois losers, de trois has-been saisis dans un univers urbain qui les encercle et les asphyxie ». C’est l’inconvénient de lire d’autres critiques avant d’écrire la sienne : que peut-on rajouter à celles qui ont déjà tout dit ?