Un cadavre est retrouvé encastré sur panneau, à la frontière entre l’Ontario et le Québec. Deux policiers, chacun issu d’une région, vont devoir collaborer sur l’affaire. Sauf qu’évidemment tout les oppose, dont la langue !
Un point de départ capillotracté pour réunir ces deux flics. A l’image d’une enquête criminelle à la cohérence très relative, surtout prétexte pour aligner diverses situations rocambolesques et bons mots. Car « Bon Cop Bad Cop » est avant tout une comédie loufoque.
La mise en scène se veut rentre-dedans, détournant les clichés du polar d’action américain clipesque. Le scénario reprend même des éléments typiques des films écrits par Shane Black (et oui, il y a un kidnapping d’enfant !). Parfois ça marche, parfois c’est un peu lourd.
Le sel du film vient surtout du mélange culturel anglophone et québécois. Les premiers sont présentés comme en apparence rigides et méconnaissant l’argot québécois, mais sympas au fond. Les seconds comme des joyeux lurons bien frappés avec leur langue à eux. Avec bon nombre de scènes où se mélangent frénétiquement l’anglais et le français québécois. Chose très rare dans le cinéma canadien, qui d’habitude adopte une seule langue.
Une prouesse permise par le montage, le film ayant apparemment été tourné intégralement en québécois et en anglais. A ce niveau, il est hautement préférable de maîtriser l’anglais et le français, et d’avoir quelques notions de québécois, pour pleinement apprécier l’ensemble !
Enfin, les deux acteurs font preuve d’une belle énergie. Patrick Huard, dont la ressemblance avec Emmanuel Macron (!) est troublante, incarne ce flic allumé qui défend sa langue. Tandis que Colm Feroe, habitué aux seconds rôles stricts dans les films américains, campe ici policier qui va s’ouvrir, et montre un français impeccable !