Mikhalkov reprend, version Russe, le « 12 hommes en colères »
C'est dans un gymnase moderne, mais avec des vieux tuyaux (...), que nos jurés délibèrent sur le sort d'une jeune homme accusé d'avoir tué son beau-père, un officier Russe en retraite.. Mikhalkov reprend les mêmes grand axes du procès (la rareté du couteau, le voisin trop lent pour avoir vu l'accusé, la voisine myope...), mais ajoute des variantes concernant les jurés eux-mêmes qui nous racontent, chacun à leur tour, les tourments de leur vie. D'où les plus de 2h30 de films : Mikhalkov transforme les 12 « monsieur X » en personnalités à part entière, pour justifier de leur responsabilité en tant qu'êtres humains dans un système. Une version moderne pour nous donner un panel de la Russie d'aujourd'hui? L'idée était bonne. Malheureusement il a foiré son coup et l'attention mise dans la trame de base (le jugement d'un accusé) s'évapore à chaque grosse parenthèse de la vie de ces 12 jurés. Les apartés sur leurs douleurs et souvenirs respectifs sont gonflés d'un pathos indigeste, surjoués, mélo et/ou presque tous grotesque. Ici pas de sensation de claustro comme chez Lumet, Mikhalkov a opté pour l'ouverture et si c'est un échec durant tout le film, sa chute, un chouai humaniste au ras-des-pâquerettes, est intéressante, engagée, dynamique; quasi bollywoodienne. En bref, très déçue que notre réal, habituellement si fin, soit tombé dans ce qu'on peut de plus grossier en matière de psychologie humaine.