Photographie d'une époque, cet habile, drôle et nostalgique « film-essai » nous montre un cinéaste et un personnage (interprété par Jean-Pierre Léaud) qui cherchent et se cherchent dans une société en pleine mutation.
Si l'interprétation de Jean Pierre Léaud est assez extraordinaire, celle de Chantal Goya est décevante et respire la mièvrerie. Masculin Féminin est un film mineur dans la filmographie de Godard, car bien trop poussif ( il suffit de voir la scène d'ouverture dans le café pour se faire une idée du ton : lourd et pompeux ). Cela dit, certains dialogues sont magnifiques ( " On m'avait dit de me mettre à la place des gens pour tenter de les comprendre...Et je vois que c'est faux " déclare Jean Pierre Léaud, alors qu'il vient de mettre en pratique cette phrase qu'il prend au pied de la lettre ), et l'idée originale est intéressante : à travers une histoire d'amour, c'est le portrait de la société de consommation des années 1960 qui nous est ici décrit de manière ironique, voire provocatrice...Jean Pierre Léaud ( que je n'avais vu que dans Les 400 Coups de Truffaut jusqu'à présent ) est un choix judicieux de la part de JLG , car son physique de jeune premier correspond parfaitement à sa fonction dans le film: celle d'interviewer des femmes de toutes sortes ( romantiques, aguicheuses, etc...) sur la société des " enfants de Marx et de Coca-Cola ". Intéressant ( comme souvent avec Godard ), mais parfois trop lourd. Dommage...
Un film pour le moins provocateur qui dresse un portrait peu réjouissant de la société parisienne en 1965. Des échanges remarquablement écrits filmés en champs/contre-champs novateurs, comme le fameux "Dialogue avec un produit de consommation", une vision radicale des politiques et une belle réflexion sur l'amour sont les points forts de ce long-métrage à la fois drôle, sensible et marqué par les géniales interprétations de Jean-Pierre Léaud et de Chantal Goya. Mais "Masculin, féminin" comporte aussi un bon nombre des défauts de son cinéaste, comme l'inscription de mots et de phrases (pas toujours très parlants d'ailleurs) qui coupent le film plus qu'ils ne le servent, des discussions parfois très sérieuses à la limite de l’élitisme et une utilisation frustrante de la musique avec des variations de volume inattendues et vaines. On aura au moins échapper aux jeux de mots légendaires de Godard, insupportables en général. "Masculin, féminin" reste un beau film, charmant et émouvant par instants.
Quel bonheur de découvrir Jean-Pierre Léaud chez Godard ! Quelle liberté de ton, quelle audace dans le questionnement, quel engagement politique affirmé ! C'est drôle comme aujourd'hui la nudité, la crudité des propos ont envahi l'espace public, mais combien la défaite de la pensée est consommée. Peut-être est-ce le sens du dernier film de JLG intitulé "Adieu au langage". Aujourd'hui, il n'est plus possible de parler avec une telle fraicheur. Le dialogue hommes/femmes a, me semble-t-il, régressé...
Plutôt qu'une date de rupture, "Masculin, Féminin" marque une transition dans la très riche filmographie Godardienne. Si la légèreté des premiers films parfaitement ancrés dans le mouvement dit de "Nouvelle Vague" a disparu, le ton est resté vif et le rythme élevé : on n'est pas encore totalement dans les futures méditations politiques réalisées sans souci aucun de plaire au public mais force est de constater que l'on s'en rapproche tout de même petit à petit. Inspiré, le cinéaste qui pensait que l'on ne réussissait qu'une scène ou deux par long-métrage a ici signé une oeuvre riche, complexe, faite de multiples petits détails, organisée autour de bonnes idées pas forcément cohérentes au premier abord. Pourtant, la qualité de la narration contribue fortement à unifier "Masculin-Féminin" qui peut se vanter de la beauté formelle de sa mise en scène paradoxalement constituée de plans simples techniquement et extrêmement étendus. Godard sait pertinemment vers quelle piste il souhaite nous emmener et par quel chemin : son côté rêveur enrichit un peu plus un film bien sûr atypique (et caractéristique de son auteur) mais ne le condamne pas non plus à exécuter une série de séquences abstraites (comme cela était par exemple le cas dans "les Carabiniers" que j'aime beaucoup ceci dit). La grande force de "Masculin-Féminin", c'est finalement de ne jamais se perdre même si on est loin de respecter les conventions d'intrigue et de personnages. A partir du moment où le cinéaste n'est pas tombé dans le n'importe quoi et a correctement construit ses films, il en est toujours ressorti un résultat d'excellente facture. C'est encore le cas ici, après des chefs-d'oeuvre comme "A bout de souffle", "Le Mépris" ou "Pierrot le fou" et avant de glisser vers quelque chose de plus radical et engagé ("Deux ou trois choses que je sais d'elle", "Week-end" mais également le long-métrage-phare de cette époque qu'est "La Chinoise"). Plus qu'intéressant à analyser dans la carrière de JLG.
Ah ça faisait longtemps que je m'étais pas fait un petit Godard et ça m'avait manqué... euh en fait non, ça m'avait pas du tout manqué... Alors "Masculin Féminin" ou comment filmer pendant 110 minutes, qui en paraissent 110 heures, des acteurs en train de déblatérer une prose syndicalo-marxo-gauchiste pompeuse avec une soi-disante narration à laquelle il n'y a rien à comprendre ??? En plus, il y a Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'un personnage agaçant, et Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'un personnage agaçant c'est naturellement agaçant puissance 10000. Allez des gouttes de positif dans un océan d'ennui, les dialogues chiantissimes reflètent assez bien le climat politique de l'époque et même, allons plus loin, préfigurait Mai 68, les actrices sont belles (même la future chanteuse de "Pandi-Panda" était charmante !!!) en particulier la suédoise Eva-Britt Strandberg qui arrive par sa beauté lumineuse et sa fraîcheur a donner le seul moment intéressant du film. "Masculin Féminin" ou l'ennui à la sauce syndicalo-marxo-gauchiste...
Aucun intérêt pour notre génération. L'interrogation et les réflexions de quelques personnages avec la voix irritante du personnage principal, des dialogues récités, aucune mise en scène, des plans fixes, des interviews qui semblent improvisées mais dont les réponses semblent toute faite et pas de scénario. Perte de temps assurée.
"Dans masculin il y masque et cul "- "Et dans Féminin il y a quoi ?" -" Il y a rien justement" .
Godard offre ici une vision sociologique et politique d'une époque rongée par la guerre du Vietnam et la liberté sexuel . Godard semble obnubilé par la guerre et ceci en devient rapidement un film qui la dénonce, il ne dénonce pas que ça, car il dénonce aussi la société de consommation avec par exemple une scène ou une femme sera interrogée sur la société mais elle ne saura jamais répondre et donner son point de vue .
Au contraire de son film "Deux ou trois choses que je sais d'elle" qui était identique dans le fond ici sur la forme il y a un brin de scénario . On suit une histoire d'amour entre Paul et Madeleine . Une histoire d'amour rempli d'une vision de la société selon Godard, il faut donc adhérer au truc mais même si l'on n'aime pas les propos que le réalisateur peut tenir ici son film ne sombre pas dans la lourdeur grâce aux divers dialogues finement ciselés et bien écrits ou encore grâce aux acteurs .
Jean-Pierre Léaud l'acteur fétiche du cinéma de Truffaut se trouve a merveille dans ce film plaçant même quelques clin d'oeil a son personnage Antoine Doinel incarné chez François Truffaut . Le jeu de Jean Pierre Léaud colle au style de Godard dans un pur style "nouvelle vague", il se fond dans le paysage et la réalisation avec un certain tact et colle bien avec Chantal Goyat . A eux deux ils forment un beau couple .
Parfois cruel et barré, parfois déjanté et drôle, parfois intelligent et fascinant . Malgré ses qualités on retrouve cette réalisation pas toujours maitrisée qui nous balance un klaxon pour masquer un nom, des bruits de conversations qui arrivent au premier plan et qui font que l'on entend plus le dialogues initial, des musiques ou le son augmente et baisse enfin des trucs habituels chez Godard qui sont assez agaçants mais on s'y fait . Menton spécial pour l'apparition de Brigitte Bardot .
Masculin Féminin est un film jeune aux allures contemporaines qui reste encore aujourd'hui dans l'air du temps et ceci en fait un film qui n'a que très peu vieilli .
Godard adapte (très vaguement) une nouvelle de Maupassant (La Femme de Paul) et exploite une étude sociologique sur la jeunesse des années 1960, dans une coproduction franco-suédoise, avec Jean-Pierre Léaud et Chantal Goya incarnant des "enfants de Marx et de Coca-Cola"... La bizarrerie de cette équation est assez tentante, même si l'on craint d'abord un mélange conceptuel, hermétique, dont le réalisateur a le secret. Celui-ci fait parler ses jeunes personnages de tout, de rien, et en profite pour disserter sur la politique, la guerre, l'amour, le sexe, l'américanisation de la société de consommation, le cinéma... Bien sûr, on ne voit pas toujours où il veut en venir, mais la sauce dramatique prend et le film est tout à fait "regardable". Entre banalité quotidienne, considérations sociales et saillies philosophiques, le romanesque affleure, douloureux et pessimiste sur la fin. Ce qui n'exclut pas quelques moments de grâce. Jean-Pierre Léaud est comme souvent épatant avec son sérieux irrésistible, son désespoir léger, sa drôlerie involontaire. Et Chantal Goya, sobre dans un rôle peu sympathique.
Masculin, féminin est le premier film de Godard que j'aie vu et tout ce que je peux dire c'est qu'il m'a donné envie de voir le reste de sa filmographie. Je ne saurais dire précisément pourquoi mais ce film m'a touché. Peut-être parce qu'il retranscrit parfaitement une époque à laquelle j'aurais bien voulu vivre. Peut-être aussi parce que les actrices sont charmantes (surtout Catherine-Isabelle Duport). Mais surtout je pense parce que c'est un film très intelligent et sensible. Il est ponctué d'aphorismes intéressants ("Donnez-nous la télévision et délivrez-nous de la liberté") et décrit les relations hommes/femmes avec avec autant de tendresse (le plan où Paul et Madeleine dorment enlacés) que de cruauté (la femme qui tire sur son mari à la sortie du café). Un film que je conseille à tout ceux qui aiment les années 60, la réflexion et les femmes.
Uniquement pertinente pour sa façon de décrire les mœurs de la jeunesse pré-mai 68, cette étude sociologique de cette génération que Godard a surnommé les "enfants de Marx et Coca-cola" marque une rupture dans la filmographie de son auteur puisqu’il enchaine le très coloré Pierrot le fou à cette réalisation à la mise en scène naturaliste et au scénario politiquement engagé. Masculin, féminin est loin d’être une fiction passionnante, tant son histoire d’amour est convenue et que les interprétations et que les dialogues littéraires la rendent terriblement invraisemblables (en particulier à cause de la mièvrerie que dégage le jeu de Chantal Goya). En revanche, c’est donc bien dans son système de chapitrage et sa peinture illustrée à la façon d’un documentaire d’une période meurtrie par la guerre au Viêt-Nam en pleine remise en question, sur des plans aussi bien politiques qu’artistiques, que le long-métrage a réussi à s’inscrire parmi les œuvres favorites des amateurs de Jean-Luc Godard mais surtout à s'offrir un discours que l’on se surprend à trouver toujours d’actualité un demi-siècle plus tard.
Masculin, Féminin (1966) est typiquement, tout ce que j’exècre de la Nouvelle Vague.
Jean-Luc Godard (À bout de souffle - 1960) réalise ici le portrait d’une génération chiante à mourir, qui palabre indéfiniment pour ne rien dire, leurs conversations gauchistes et leurs interrogations sur le monde ne font que brasser du vent pendant que nous, pauvres spectateurs, restons-là bouches-bées à les entendre discourir.
La mise en scène est ce qu’elle est, néanmoins, on regrettera amèrement que la prise de son soit aussi catastrophique. Clairement, le son est dégueulasse et sur 110 minutes, on a largement le temps de saigner des tympans à défaut de ne pas parvenir à pleinement comprendre l’entièreté des dialogues (ayant privilégié la version d’origine, peut-être que la version restaurée s’avère moins agressive ?).
Cette pseudo réflexion marxiste devrait ravir les gauchistes de la première heure et tous les pseudos philosophes à la mords-moi-le-nœud. Véritable branlette intellectuelle où dans le même style mais en beaucoup moins pompeux, on vous recommandera plutôt le diptyque suédois Je suis curieuse - édition jaune (1967) & bleue (1968) de Vilgot Sjöman.
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3,0
Publiée le 25 juillet 2010
Même s'il se prèsente comme une oeuvre de fiction, "Masculin-fèminin" peut-être considèrè comme un reportage passionnant et douloureux sur les jeunes de vingt ans des annèes 1965 et 1966! A l'origine, Jean-Luc Godard avait voulu adapter un rècit de Guy de Maupassant, "La femme de Paul"! il ne garda que la structure de ce rècit! Un jeune garçon (Jean-Pierre Lèaud) aime une fille qui entretient avec une autre des rapports homosexuels! Le conflit sentimental cède très vite la place à l'ètude sociale: employè par un institut de sondage, le jeune homme prend conscience que ceux-ci ne reflètent pas une image exacte des personnes interviewèes! La française moyenne n'existe pas d'après Godard, après une enquête où les questions sexuelles tiennent une place centrale (en particulier le problème de la contraception, à l'èpoque encore très sèvèrement règlementèe)! Très ancrè dans l'air de ce temps là, Godard signe un tableau dèsespèrè de la sociètè des annèes 60, campè par un excellent trio d'acteur (Jean Pierre Lèaud-Marlène Jobert-Chantal Goya)...