Necromantik (1988), réalisé par Jörg Buttgereit, est l’un de ces films qui repoussent les limites du cinéma d'horreur et, dans ce cas particulier, de l’acceptable. Il s’inscrit dans la catégorie du cinéma d’exploitation, cherchant à choquer par son contenu extrême. Mais ce qui distingue ce film, c’est sa fascination dérangeante pour la nécrophilie, un thème rarement exploré et ici présenté de manière explicite, ce qui en fait un film à la fois atroce et grotesque.
L'histoire suit Rob, un employé d'une entreprise spécialisée dans le nettoyage des scènes d’accidents, qui ramène chez lui des morceaux de cadavres pour les utiliser à des fins sexuelles avec sa petite amie. Ce qui choque le plus dans ce film, c’est non seulement la violence graphique et le gore, mais la manière avec laquelle Buttgereit mélange horreur, érotisme morbide et un certain sens poétique malsain. L'esthétique du film, crasseuse et délibérément crue, renforce ce sentiment de malaise continu, plongeant le spectateur dans un univers dépravé où le corps humain est réduit à une chose, à un objet de désir pervers.
La violence est omniprésente, mais ce n'est pas seulement du gore gratuit. Il y a une tentative, certes maladroite et absurde, de commenter l'isolement, l'aliénation et la désintégration morale de la société. Mais toute tentative de profondeur est étouffée par le contenu répugnant et les scènes extrêmement choquantes qui rendent le visionnage difficilement supportable.
Les effets spéciaux sont rudimentaires, parfois volontairement amateurs, mais ce manque de sophistication ajoute une couche de réalisme sale et brutal qui ne fait qu’amplifier l’horreur de ce que l’on voit à l’écran. La bande sonore, composée d'une musique étonnamment mélancolique, crée un contraste étrange avec les images sordides, soulignant le caractère absurde de cette macabre symphonie.
Necromantik n’est clairement pas un film pour tout le monde, et il faut le dire, il ne cherche même pas à l’être. Si vous le regardez, c’est probablement par curiosité morbide ou pour explorer les recoins les plus sombres du cinéma d’horreur underground. Ce film n’offre aucun réconfort, aucune rédemption, et très peu de sens profond au-delà de l’outrage. En ce sens, il est à la fois un défi et une épreuve pour quiconque ose s’y aventurer.
Il est juste de dire que ce film est horrible et il l'est complètement pour moi, le pire des films que j'ai vu – pas seulement en raison de son sujet, mais parce qu’il repousse activement les limites du bon goût et des tabous sociaux. Certains peuvent voir en lui un commentaire cynique sur l’horreur de l’existence humaine et la désensibilisation émotionnelle, mais pour la majorité, il ne sera qu’un film atroce et profondément dérangeant, à éviter sauf pour les amateurs d’expériences cinématographiques extrêmes...