Bon, The Thaw est un film juste moyen, qui pour ma part atteint la note de 2.5 grâce à une dernière partie heureusement mieux abouti que la première heure.
Coté casting Kilmer ne doit clairement pas être la raison du visionnage du film, car il se contente plus d’une apparition que d’autre chose. Il est peu présent, et ne fait honnêtement pas grand-chose d’autre que de la figuration, n’ayant pas un personnage des plus enthousiasmants, et son jeu ne s’avérant guère sollicité. En principaux rôles on est donc surpris de découvrir un casting de jeunes, assez inégaux. Autant Martha MacIsaac sur laquelle repose principalement le métrage se débrouille plutôt bien, autant les autres sont peu enthousiasmants. En fait leur principal problème je pense vient de leurs personnages, beaucoup plus classiques et stéréotypés que celui de l’héroïne qui surprendra assez agréablement. En effet Aaron Ashmore par exemple n’est pas si mauvais.
Le scénario est pendant 1 heure franchement discutable. Il y a de belles longueurs, des lieux communs (merci The Thing), des personnages clichés (sauf l’héroïne), et même si l’idée de base est solide, elle est porté mollement par une histoire qui manque de tension, de suspens et de nervosité. Les choses évoluent heureusement dans la dernière demi-heure, avec l’immixtion plus forte des créatures, un rythme qui s’accélèrent, une tension qui progresse (mais n’atteint quand même jamais des sommets). Il y a encore pas mal de lieux communs (l’épilogue final est d’ailleurs attendu des années avant !) et les personnages stéréotypés se révèlent à leur maximum (le fouteur de *** !). Mais enfin la dernière demi-heure relève de l’honnête série B.
La mise en scène de Mark A. Lewis est globalement correcte, mais ne parvient pas franchement à saisir le spectateur. On sent tout de même que c’est très linéaire, et souvent utilitaire, avec des plans simples, et des loupés. Les décors par exemple sont peu mis en valeur, la tension est insuffisant développée (là où Carpenter étant plus que brillant). On sent quelques emprunts pas mauvais à ce-dernier (une scène en vue aérienne rappellera très vivement le début de The Thing). Les décors sont donc clairement sous-utilisé compte tenu du thème et du lieu du film, et je note qu’ils ne sont pas aussi réussis que ce à quoi je m’attendais. Les paysages n’ont rien de transcendant, et le film se déroule surtout dans des intérieurs dépouillés et grisâtres sans grande âme. La photographie aux teintes froides est convenable, mais là encore on reste sur du travail sobre, sans grand relief, qui pourrait convenir dans un thriller réaliste, mais passe moins bien dans un film de ce genre. Les amateurs d’horreur justement auront le droit à quelques scènes un peu crade. C’est plus suintant et poisseux que sanglant, mais c’est corrects, bien que relativement soft. Les effets sont numériques, alors ca laissait craindre le pire pour une production moyenne, mais au bout du compte ils sont utilisés parcimonieusement et sans faire franchement illusion, ils sont passables. Enfin la bande son est un peu paresseuse, et, à l’image du reste du film, sonne assez quelconque.
En fait le souci majeur de The Thaw c’est qu’il sonne globalement fade. Il n’a pas un énorme défaut (malgré un scénario maladroit), mais il n’a pas non plus une réelle qualité qui nous fait dire « ah tient, voilà un petit film sympa ». Il est passable dans tout, avec de ci un coup de moins bien compensé par là par un petit coup de mieux. Malgré tout il n’a pas grande saveur, et même s’il se laisse regarder, les amateurs d’horreur je pense pourront le cocher comme facultatif sur leur liste.