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    Cabaret
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    Estonius
    Estonius

    3 470 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 janvier 2015
    Il y a plein de choses dans ce film, mais ce qui frappe tout d'abord c'est la présence magnétique et survoltée de Liza Minelli qui porte réellement le film sur ses épaules. Le film est aussi un plaidoyer pour la liberté sexuelle et pour celle de faire ce qu'on veut de son propre corps, dans cette optique la vision de la montée du nazisme sert de contrepoint, d'empêcheur de vivre sa vie comme on l'entend. Le film contient d'ailleurs l'une des scènes les plus terrifiantes de l'histoire du cinéma, celle où le jeune nazi fanatisé se met à chanter dans un restaurant de campagne. Mais Cabaret c'est bien sûr une comédie musicale et les numéros emmenés par Joel Grey en meneur de revue même s'ils n'atteignent pas les sommets du genre valent largement le détour. Enfin ce film ne dédaigne pas l'humour et de ce point de vue le dialogue entre Minelli et Berenson est un petit bijou de drôlerie.
    reymi586
    reymi586

    479 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 juin 2010
    Un film de Cabaret excellent avec un trio charismatique. La dimension dramatique du récit amenée par la montée du nazisme en Allemagne accroît la qualité du film.
    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    186 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2009
    Une œuvre très intéressante car très loin des habituels films musicaux ou comédies musicales très roses bonbon ou mièvres à mourir; Cabaret réussit le projet ambitieux de mêler une histoire romanesque à l'histoire très noire de l'Allemagne des années 30 et de la montée fulgurante du nazisme. Les numéros musicaux sont toujours très bien orchestrées, mais sont aussi des illustrations très bien juxtaposées de l'environnement berlinois de plus en plus délétère au fil de l'ascension du futur "Führer". On ne pourra que regretter la faible qualité des scènes en dehors du cabaret qui malheureusement font parfois plus penser à un téléfilm qu'à un film multi-oscarisé. Mais cela n'en est pas moins un film dans l'ensemble très réussi et à collectionner.
    Maqroll
    Maqroll

    164 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 août 2011
    Un film « musical », c'est à dire contenant quelques passages de musique chanté et dansée, certainement pas une comédie musicale… plutôt quelque chose qui tourne autour de la comédie dramatique avec un soupçon de satire historique. Liza Minelli est bien sûr énorme dans le rôle de cette chanteuse de cabaret qui espère devenir une étoile et qui sacrifie sa vie à cette ambition. À ses côtés, Michael York en jeune homme timide et inexpérimenté, Helmut Griem en homme du monde élégant et Fritz Wepper en faux blasé sont très justes, avec une mention spéciale pour Joel Grey, parfait maître de cérémonie qui nous guide du début à la fin de l’histoire… Le problème réside à mon sens dans la juxtaposition de l’historiette entre tous ces gens que le hasard et la nécessité font se retrouver à un moment clé de l’histoire du monde (les années trente en Allemagne) et la grande histoire justement, celle qui voit les Nazis monter au pouvoir et les persécutions envers les juifs débuter… Tout cela est raconté bien gentiment, sans complaisance mais sans pertinence non plus, comme si Bob Fosse ne savait quel parti prendre entre un film musical contant une romance légère et un drame sombre. Mais n’est pas Chaplin ou Lubitsch qui veut, comme en témoigne une mise en scène très molle (en dehors des séquences musicales) qui révèle son mal à l’aise dans ce mélange de genre entre lesquels il ne tranchera pas. Tous ces personnages se séparent plus ou moins brutalement (à part le couple juif dont nous ne saurons plus rien au-delà de leur mariage) et une dernière pirouette sur scène nous assure que « la vie est un cabaret »… En gros, pourquoi se casser la tête avec de grands problèmes alors que la vie est si courte ? Un peu léger tout de même comme conclusion à l’évocation de l’un des plus grands drames de l’histoire de l’humanité !
    AMCHI
    AMCHI

    5 914 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Avec New York New York (de Martin Scorsese) Cabaret est l'autre grand film de Liza Minnelli où on a le plaisir d'écouter sa fabuleuse voix. Ici cette belle comédie musicale traite aussi de la montée du nazisme au début des années 1930 avec justesse. C'est plutôt un drame musical qu'une comédie musicale. Très beau film à voir.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2019
    Chorégraphe star de Broadway sans discontinuer des années 1950 à sa mort en 1987, Bob Fosse aura aussi exercé de façon parcimonieuse (5 films au total de 1969 à 1983) et brillante, le métier de réalisateur de cinéma. A son deuxième essai après la gentille comédie musicale "Sweet Charity" (1968), il passe sans transition dans la catégorie des réalisateurs importants avec "Cabaret" qui décroche pas moins de huit oscars à la cérémonie de 1973 dont celui de la meilleure actrice pour Liza Minnelli et celui de meilleur réalisateur pour Fosse lui-même. Le film dont l'ambiance générale est très clairement inspirée de celle de "L'ange bleu" de Josef Von Sternberg (1930) est l'adaptation d'une comédie musicale à succès montée en 1966 par John Kander et Fred Ebb. A travers les numéros et la vie des artistes d'un cabaret berlinois, "Cabaret" nourrit le projet ambitieux de montrer la transition lente de la société allemande qui s'est opérée de la République de Weimar jusqu'au nazisme. Les numéros de danse très brillants alliant baroque et provocation scandent le récit sous l'autorité d'un maître de cérémonie omniprésent (Joel Grey récompensé d'un Oscar du meilleur second rôle) qui fait évoluer sa chorégraphie vers des tonalités de plus en plus sombres au fur et à mesure que l'Allemagne se livre corps et âme dans les bras de son Führer. Parallèlement, Fosse suit la trajectoire insouciante d'un couple d'étrangers composé de Sally (Liza Minnelli), une américaine un peu loufoque aux mœurs débridées, danseuse au Cabaret et de Brian (Michael York) un universitaire anglais réservé, homosexuel refoulé donnant des cours d'anglais pour financer sa thèse de philosophie. Sous l'impulsion de la Constitution de Weimar, Berlin au milieu des années 1920 était devenue la capitale culturelle de l'Europe et par voie de conséquence un creuset cosmopolite où la vie nocturne battait son plein, bravant tous les tabous sexuels. Sally et Brian inscrits logiquement dans ce mouvement permettent à Bob Fosse par leur hédonisme et leur insouciance de montrer comment la peste brune à pu s'immiscer insidieusement dans toutes les strates de la société sans que personne n'y prenne vraiment garde y compris au sein du concert des nations aveugles que les deux jeunes gens symbolisent métaphoriquement. Au cours des rencontres faites par Sally et Brian sont pêle-mêle exposées toutes les obsessions du régime comme la noblesse décadente (Helmut Griem en riche baron désœuvré) ou la caste des juifs assoiffés d'argent et de pouvoir (Marisa Berenson fille de banquier juif). Mélange osé et fascinant proposé par Bob Fosse qui lors d'une scène clef montre comment à la terrasse d'une auberge campagnarde un groupe d'inconnus se met progressivement à l'unisson d'un jeune homme blond entonnant un chant patriotique (Tomorrow belongs to me) dont la caméra de Fosse nous dévoile progressivement qu'il est vêtu de l'uniforme nazi. Tentative très signifiante mais aussi un peu désespérée de comprendre comment tout un peuple a pu s'unir derrière la politique du pire. En nous entrainant dans le tourbillon de danse dirigé par Joel Grey et en nous immergeant dans les yeux candides de la merveilleuse Liza Minnelli, Bob Fosse nous met à notre tour en garde en nous rappelant que c'est à la seule condition de garder toujours les yeux ouverts que le saut dans l'horrible peut-être évité. "Cabaret" reste plus de quarante ans après sa sortie, le chef d'œuvre absolu d'un très grand réalisateur malheureusement trop tôt disparu qui par la suite nous proposera "Lenny", "All that jazz" et "Star 80". Rien que ça!
    Gonnard
    Gonnard

    248 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 juin 2015
    Le choix du cabaret comme fil rouge du récit s'avère doublement gagnant. Il s'agit évidemment d'un background fascinant et propice aux intermèdes musicaux, autant de petits plaisirs que l'on retrouvera par la suite avec "Moulin rouge". Il s'agit aussi et surtout d'une excellente rampe de lancement au message politique du film qui s'appuie sur la dialectique réalité/illusion. L'atmosphère de l'Allemagne du début des années 30 est très bien restitué. La réalisation ne manque pas d'originalité comme l'atteste la scène lors de laquelle on voit le jeune Allemand chanter, scène renvoyant d'ailleurs au final des "Sentiers de la gloire" de Kubrick. L'oscar du meilleur réalisateur n'est donc pas volé. Je reste plus dubitatif quant à la prestation de Liza Minnelli, non qu'elle soit médiocre, au contraire, mais simplement parce qu'elle ne me paraît pas vraiment sortir du lot. Pour sa part, l'intrigue s'avère intéressante sans être réellement passionnante, d'où ma note bien modeste, d'autant pus que la thématique du fascisme des années 30 peut lasser par sa redondance dans le cinéma.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2014
    Avec "Cabaret" Bob Fosse nous raconte la vie d'un cabaret et l'histoire d'amour entre une chanteuse et un jeune étudiant dans le Berlin des années trente, secoué par la montée du nazisme. Il jette un regard à la fois froid et étincelant sur un Berlin décadent, le scénario est bien écrit, tout comme les dialogues et les personnages. L'atmosphère est aussi chaleureuse et fumante que dans les cabarets, mais aussi triste et froid quand le drame prend le dessus. La mise en scène énergétique est adaptée et plutôt bonne. La reconstitution est parfaite que ce soit les extérieurs ou les intérieurs. Les numéros musicaux sont souvent excellents et réussi. Liza Minnelli est superbe, charmante, fragile et envoutante dans le personnage de Sally, nourrie par le besoin de plaire et John Grey est formidable et inquiétant en maitre de cérémonie. Un très bon film, où l'angoisse est sourde et rythmée d'airs mémorables.
    Charlotte28
    Charlotte28

    127 abonnés 2 031 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 septembre 2021
    Sise dans un contexte peu exploité ou pour en nier la réalité aux yeux des protagonistes, l'intrigue se centre en réalité autour des pérégrinations amoureuses de personnages pris entre conventions sociales et aspirations personnelles auxquels les acteurs et notamment la virevoltante Liza Minelli offrent une sincère densité. Démarrant lentement le récit peine à intéresser, plombé par une mise en scène peu remarquable et une absence de souffle dramatique ou romantique. Bob Fosse, bien plus inspiré dans All that Jazz, semble ainsi se raccrocher aux séquences musicales, assurément réussies et entraînantes dont le pied de nez à l'Histoire apparaît assez discutable...
    Akamaru
    Akamaru

    3 133 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2011
    Très grand chorégraphe de Broadway,Bob Fosse est celui,qui a relançé le film-musical dans les années 70,après la fin de l'ère des mastodontes familiaux aux milliers de figurants.En cela,"Cabaret"(1972)est d'ailleurs plus un drame musical,qu'une comédie musicale,même si bien sûr les numéros d'anthologie se multiplient au Kit Kat Club.Symbole du Berlin décadent du début des années 30,le cabaret est le lieu où la population tourmentée vient se divertir devant un spectacle libéré et sulfureux.Joël Grey(Oscar du second rôle indiscutable)en maître de cérémonie très inquiétant,maquillé comme un clown blanc,est le catalyseur de ce déchaînement vocal et dansant.Liza Minnelli y incarne une starlette crédule,cherchant à rencontrer l'héritier qui fera décoller sa carrière.Elle y est magnifique,vibrante et à fleur de peau.Et a un vrai sens de l'exploitation de la scène.Ponctué de ces séquences entraînantes,mais pas exempt de digressions inutiles,le film est autant une histoire d'amour contrariée entre 2 êtres immatures qu'une parabole troublante sur l'inéluctable montée du nazisme.Bob Fosse maximise le potentiel artistique de son oeuvre au gré d'un montage tranchant et d'un savant équilibre entre libertinage et effroi.8 Oscars logiques.
    rogertg2
    rogertg2

    31 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2007
    On parle beaucoup, au sujet de ce film, de la montée du nazisme. Pourtant, on ne voit pas grand chose à ce sujet. C'est une bonne comédie musicale, mais sans plus, et en dehors des scènes au cabaret, on s'ennuie plutôt.
    ffred
    ffred

    1 728 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mai 2020
    Jamais vu. Beaucoup aimé. Un peu daté mais une belle histoire d'amour sur fond de montée du nazisme. Des performances exceptionnelles de Liza Minelli (Oscar de la meilleure actrice) et Joel grey (Oscar du second rôle masculin). Le film raflera 6 autres Oscars en 1973 (réalisateur, direction artistique, photo, montage, son et musique). Avec aussi Michael York et Marisa Berenson. Des chansons cultes et des numéros musicaux formidables. Un très beau film.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    272 abonnés 1 646 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mai 2020
    À l'origine, il y a quelques nouvelles écrites par Christopher Isherwood dans les années 1930, alors qu'il vivait à Berlin. Nouvelles rassemblées et publiées en 1954 sous le titre The Berlin Stories (Adieu à Berlin, pour l'édition française). Deux de ces nouvelles ont été fusionnées et adaptées au théâtre, puis au cinéma, puis à Broadway sous la forme d'un musical. Le film de Bob Fosse s'inscrit dans cette lignée avec un souci d'authenticité et d'inventivité.
    L'authenticité est dans la reconstitution d'une ville, Berlin, cosmopolite et ouverte aux plaisirs nocturnes ; dans la reconstitution d'une époque, préhitlerienne, en pleine crise économique et instabilité politique. Une ville et une époque envisagées par le prisme des spectacles d'un cabaret, le Kit Kat Club, et par les destinées d'une poignée de personnages symboliques d'une société qui se décompose.
    L'inventivité est dans la façon de traduire ce sujet à l'écran, dans un registre, le film musical, qui se prêtait jusqu'alors davantage aux intrigues légères et sympathiques. Audacieux, Bob Fosse s'est laissé inspirer par des références littéraires ou picturales, à la fois expressionnistes et décadentes, privilégiant des intérieurs sombres, chargés, vénéneux ; il a aussi laissé libre cours à l'expression d'un hédonisme débridé, alliant le grotesque, le vulgaire et le pathétique, notamment lors des numéros sur scène, chorégraphiés avec une virtuosité saisissante ; et surtout, il a réussi un habile tissage-montage entre ces numéros de cabaret et l'action principale du film, la scène "commentant" l'histoire, telle une caricature de la vie. "Life is cabaret"...
    Célèbre danseur, chorégraphe et metteur en scène de Broadway, Bob Fosse signait là son deuxième film en tant que réalisateur, après Sweet Charity (1969). Il le définissait comme "un cauchemar moderne en chansons et en danses". Cauchemar qui a tourné au rêve en termes de réception : succès public et critique, huit Oscars… Et consécration pour Liza Minnelli, extraordinaire dans un rôle devenu mythique : celui de Sally Bowles, chanteuse-danseuse "pleine de feu", femme-enfant vulnérable, canaille et sentimentale, exaspérante et touchante. Le rôle d'une vie. Mention spéciale également pour Joel Grey en meneur de revue exubérant et inquiétant.
    Au final, Cabaret assume pleinement le caractère délétère de son sujet. C'est un film "inconfortable", mais toujours intelligent et d'une remarquable cohérence artistique.
    Dans la petite filmo de Bob Fosse suivront trois films uniquement : Lenny (1975), Que le spectacle commence (All That Jazz, 1979, son chef-d'oeuvre) et Star 80 (1983).
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 février 2014
    Inspiré de la nouvelle "Goodbye to Berlin" de Christopher Isherwood ainsi que de la comédie musicale éponyme de John Kander, "Cabaret" relate l'histoire d'un étudiant anglais tombant amoureux d'une chanteuse à Berlin, sous fond de montée du nazisme. Dans pas mal de livres j'ai lu que "Cabaret" était un film formidable, fantastique, extraordinaire, ainsi que d'autres termes élogieux vis-à-vis de cette comédie musicale. De plus, le film est considéré comme étant un "grand classique", forcément, en temps normal, ça aurait aiguisé ma curiosité comme une lame de rasoir. Pourtant, je dois admettre que j'avais un certain à priori envers le film de Bob Fosse et puis la dernière fois que j'ai vu une comédie musicale à succès avec autant de critiques élogieuses, c'était "Une étoile est née" de Cukor et devant lequel je me suis fait ch*er comme un rat mort. Mais bon, ce serait bête de mourir ignare sans avoir une opinion propre. C'est la raison pour laquelle j'ai regardé "Cabaret" et...je dois dire que c'était pas mal du tout. Certes, il ne s'agit pas du film du siècle et je le trouve surestimé, mais l'ensemble du long-métrage est plutôt agréable à regarder. Disons que je déteste dans les comédies musicales cette abondance de chansons qui viennent perturber le récit. Dans "Cabaret", Bob Fosse parvient à trouver la bonne dose entre les parties chantées et les parties de jeu pur. La première heure de film est un régal. Suivre cet étudiant un peu paumé dans les rues de Berlin et tomber sous les charmes d'une certaine Sally Bowles, Fosse parvient à rendre les relations entre les deux individus captivantes. Mais le meilleur réside en ce curieux maître de cérémonie qui pour ma part fait l'essentiel du film, homme androgyne étant une véritable métaphore de la société de Weimar devant des numéros aussi burlesques et ridicules que malsains. Là ou le film s'empâte, c'est dans la deuxième partie avec l'arrivée de l'aristocrate Maximilien qui plonge l'histoire dans un vulgaire triangle amoureux vu et revu. Cette deuxième heure manque cruellement d'âme contrairement à la première, et seule la montée du nazisme en arrière-plan la fait "vivre". Bien loin du chef d'oeuvre décrié, "Cabaret" reste un bon film, un agréable divertissement, quelques fois inégal, mais qui se laisse voir avec un certain plaisir, malgré le manque d'âme de certains passages.
    Audrey L
    Audrey L

    647 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2021
    Mesdames et Messieurs, entrez, entrez ! Bienvenue au cabaret, ou plutôt dans Cabaret, un film brillant dans son envie de retransmettre l'ambiance d'époque de ces lieux uniques : numéros olé-olé voire grivois pour amuser un public endimanché (il faut voir les chapeaux de plumes des dames et les beaux costumes des hommes), fumées des cigares, rires hilares, chants hystériques ou odes lyriques aux maux du quotidien, à la légèreté du show "grivois" succède un hymne à la réalité bien triste. Et l'on peut dire que l'époque dans laquelle s'inscrit l'histoire est des plus tristes : l'Occupation allemande lors de la Seconde Guerre Mondiale, la chasse aux Juifs et la montée du nazisme. Seul lieu où l'on peut échapper à un monde en déclin, ce petit cabaret qui pioche justement dans la tragédie du moment ses spectacles les plus forts : l'homme qui chante son amour transi pour un personnage de guenon ("si seulement vous la voyiez comme je la vois"), ce qui fait bien rire le public, avant de révéler du bout des lèvres un mot "Juive" à la place du dernier mot "guenon", alors salué par une salve d'applaudissement d'un public qui comprend le double-sens anti-nazi... Nous suivons en parallèle la vie d'une des chanteuses du cabaret qui s'offre le luxe de convoler avec deux hommes, l'un étant un jeune professeur sans le sou et l'autre un riche aristocrate, et l'on se prend en affection très vite pour ce délicieux trio, très bien interprétés par Liza Minnelli (immédiatement attachante), Michael York et Helmut Griem. On pourrait même disserter des heures sur l'analyse des séquences les plus inspirées : voyez comme le film met en opposition le chant chaleureux sur scène filmé en plans larges, entouré d'un public qui s'agite pour exprimer sa folle envie de prendre part au spectacle, et le chant partisan des nazis filmé en plans serrés (gros plans sur les visages), neutre, stoïque, vide de toute étincelle Le chant de vie versus le chant de mort. Impossible de ne pas repartir en ayant l'une des musiques en tête (pour notre part, on voit resurgir "Willkommen, bienvenue, welcome" en boucle dès qu'on prononce le titre du film), impossible de ne pas se sentir dépaysé et "chez soi" à la fois dans ce charmant petit cabaret au maître de cérémonie complètement fou, impossible de ne pas être triste par la fin triste qui nous est proposée ( spoiler: la chanteuse avorte et se sépare de l'homme qu'elle aimait, pour reprendre sa carrière
    )... "Toutes les comédies musicales finissent bien", on ne pourra jamais assez dire combien ce cliché est faux (Hair, Moulin Rouge, La La Land,...) et Cabaret déroge encore une fois à cette envie d'abuser de la crédulité du spectateur : nous faire rêver, oui, mais en restant les pieds sur Terre, à l'image des shows du cabaret sous l'Occupation. D'une extrême logique et cohérence avec son propre propos, Cabaret reçoit huit Oscars en 1973, et c'est amplement mérité. Laissez vos problèmes au vestiaire, poussez un grand coup les portes et "Willkommen, bienvenue, welcome"...
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