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cylon86
2 510 abonnés
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3,0
Publiée le 21 mars 2016
"Qui marche sur la queue du tigre..." est une œuvre singulière dont la durée ne dépasse pas une heure et qui fut tournée en 1945, alors que les soldats américains débarquent au Japon. Longtemps censuré à la fois par les autorités japonaises (à cause de l'ajout d'un personnage comique) et américains (qui y voient une apologie du féodalisme), "Qui marche sur la queue du tigre..." se redécouvre aujourd'hui comme un exercice de style fascinant, un morceau de bravoure truffé d'idées de mise en scène. Et pour cause puisque c'est Akira Kurosawa, alors au début de sa carrière, qui en signe la réalisation. Le film se déroule au XIIème siècle et nous conte le périple du seigneur Yoshitsune, traqué par son frère jaloux. Pour se tirer d'affaire loin des griffes de son frère, Yoshitsune et ses compagnons déguisés en moines doivent traverser un poste-frontière farouchement gardé. Les soldats de ce poste-frontière s'attendent d'ailleurs à voir arriver sept moines et il faudra toute la ruse de Benkei, leur leader, et l'aide d'un porteur maladroit et peureux pour franchir la frontière... D'une courte durée, "Qui marche sur la queue du tigre..." repose essentiellement sur la scène où Benkei et ses hommes doivent convaincre l'intendant du poste-frontière qu'ils sont bien moines. C'est le morceau de bravoure du film, celui sur lequel toute la tension repose. Étirant le temps, Kurosawa met alors en place une mise en scène au dispositif simple et efficace. Les mouvements de caméra sont peu nombreux mais ont tous leur importance. Il en est de même avec le montage, laissant accroître la tension dans chacun de ses coupes. C'est du pur travail de mise en scène, brillant et laissant apercevoir tout le talent de son réalisateur. Le scénario manque cependant de souffle et la durée du film ne lui permet pas d'être aussi intense qu'il aurait pu être. Se voyant plus comme un exercice de style qu'autre chose, "Qui marche sur la queue du tigre..." est cependant à voir, ne serait-ce que pour sa scène centrale.
Qui marche sur la queue du tigre est jalonné par les détails préalablement vu chez ce même Kurosawa dans L'Ange Ivre et dans Le Plus Dignement. La minutie et l'immersion totale dans son sujet est bluffante et constitue un socle et une atmosphère bien reconnaissable, en somme c'est signée ! Quelques passages un poil trop " mystique " fait perdre selon moi de la consistance au film ( je pense à la fin métaphysique plu précisément ) ... Les acteurs sont imprégnés et récite leurs leçons dans un certains tempo et s'en tirent relativement bien. Prochaine étape, Je ne regrette rien de ma jeunesse.
Kurosawa assez moyen, d'une très (trop) grande théâtralité. Akira Kurosawa a bien du mal à se dégager de ça, peut-être si complait-il, mais le jeu théâtral, les expressions des visages (dignes d'un muet) finissent par fatiguer. On tourne vite en rond dans un scénario qui montre très vite ses limites. Le film est court et ça passe assez vite - pas trop désagréable à regarder - mais c'est une oeuvre assez pauvre de la part d'un réalisateur qui a déjà fait bien mieux. Un Kurosawa que je trouve dispensable et mineur.
Le film se tient malgré la période difficile. Il porte les ingrédients des productions futures de Kurosawa mais on ne peut pas dire que l'histoire soit extraordinaire.
Kurosawa est un spécialiste des drames, en particulier ceux aux inspirations shakespeariennes où le sort s'acharne sur les personnages jusqu'à la déchéance. Il est donc intriguant de voir que le réalisateur s'est essayé à la comédie au tout début de sa carrière. Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre est bien une œuvre de Kurosawa, pas d'erreur là-dessus. On retrouve plusieurs caractéristiques de son cinéma, comme les plans fixes joliment composés ou la représentation majestueuse et digne du Japon féodal. Et c'est à peu près tout, puisque le reste est complètement à côté de la plaque. Facilité par un traitement de l'histoire plus léger que d'habitude, l'humour s'exprime par le biais du personnage du bagagiste, mais il est bien trop présent pour ne pas devenir lourd. L'acteur, en roue libre totale, multiplie les grimaces extravagantes qui réjouiront les amateurs de Vivre et laisser mourir et qui insupporteront les autres. Parallèlement à cela, le long-métrage incruste des chansons lors des moments cruciaux pour souligner l'ironie des événements. L'idée, si elle semble bonne sur le papier, se révèle être particulièrement anecdotique, la faute à une tension qui peine à se mettre en place. En effet, le scénario entier repose sur un coup de bluff, qui aurait pu générer beaucoup de suspens hitchcockien. Kurosawa construit un enchainement des actions cohérent et fluide, tout en étirant certaines scènes comme il se doit. Pourtant, l'ensemble ne fonctionne pas, on a pas peur pour les personnages et leurs motivations, maigrement expliquées par un panneau de texte au début. Peut-être que cela vient du manque de rythme (un comble pour le cinéaste !) qui rend cette heure de film bien ennuyeuse. Pendant tout le visionnage, on sent que le réalisateur avance à tâtons et expérimente des choses (les fondus moches en tête). Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre, sans être complètement mauvais, souffre de trop de problèmes pour être qualifié de correct. C'est tout au plus oubliable.
Le Plus Dignement, œuvre précédente du cinéaste, portait déjà en son cœur très propagandaire, la marque de l’auteur : enjeux intimes reflétant les maux et aspirations de la nation, humanisme, beaux portraits de personnages – qui plus est féminins, et peinture d’un Japon contemporain. QUI MARCHE SUR LA QUEUE DU TIGRE… quatrième film d’Akira Kurosawa, porte en lui l’autre versant du réalisateur : celui tourné vers le divertissement et l’allégorie. Les personnages qui le composent sont par conséquent embryonnaires de ceux des films suivants. Du comic-relief faisant lien entre personnel et global, au maître à protéger coûte que coûte, en passant par les guerriers aguerris qui n’utiliseront jamais la force pour atteindre leurs objectifs ; tout cela rappelle entre autres, La Forteresse Cachée. Le contexte de production particulier (peu de moyens, 3e film d’un jeune réalisateur, contexte de guerre) s’accorde ainsi parfaitement avec le corps du film : une histoire de ruse et d’intelligence structurée par le dialogue et les interprétations (acteurs & personnages). Malgré l’indéniable talent de Kurosawa pour filmer les décors naturels, QUI MARCHE SUR LA QUEUE DU TIGRE… se suit sans déplaisir ni passion. En cause, le manque d’épaisseur et d’enjeux du scénario, traduit à l’écran par un récit convergeant vers un semi climax très attendu. Il y a cependant dans ce climax, une scène très controversée : celle où l’on voit SPOIL le seigneur Yoshitsune se faire rosser par son garde du corps et ainsi tromper la vigilance des gardes-frontières, ceux-ci pensant qu’il n’est qu’un vulgaire porteur. Cette scène, partie intégrante de la pièce de théâtre d’origine Kanjincho (1840), n’était absolument pas source de litiges dans la culture japonaise. Au contraire, elle exprime le paroxysme de la loyauté, via la transgression d’un code d’honneur et du sacrifice personnel qu’il exige. Un symbole très fort d’un patriotisme purement japonais ramené à des enjeux intimes qui ne fut pas du goût de l’occupation américaine d’après-guerre ; le film fut ainsi censuré, jusqu’à 1952. Une autre facette du cinéma d’Akira Kurosawa est donc déjà perceptible dans QUI MARCHE SUR LA QUEUE DU TIGRE…: l’allégorie d’un certain Japon et de ses valeurs antédiluviennes, entrant en conflit avec un capitalisme « récemment » implanté de force dans le pays. Le film a été chroniqué dans le cadre d'une rétrospective consacrée à Akira Kurosawa par le festival Lumière 2015; critique issue du Blog du Cinéma
Qui marche sur la queue du tigre................ pire film de Kurosawa surtout à cause de son développement de scénario très flemmard avec des chansons toutes les 2 secondes , les personnages n'ont aucun charisme et développement, il y a un peu de suspense mais mal exploiter et la fin je la trouve brutal. Film décevant de la part du maître mais le film a été détruit à cause de sa mise en scène car je pense que si ils avaient montré au début du film toute la jalousie du frère (après la victoire de son petit frère) s'installer que la tension monte et que Yoshitsune élabore un plan pour s'échapper sans éveillé les soupçons de son frère le film aurait été bien . Nous retrouvons cependant les codes qu'il y aura dans les prochains film de Kurosawa . Il faut retenir aussi que ce film est très poétique.
Derrière ce court film se cache une grande oeuvre de Kurosawa laissant clairement une idée des influences et des bases qui servirent à ses autres réalisations. Très poétique et très spirituel ce film aux dialogues de grande qualité affirme donc le style Kurosawa et vérifiant ainsi le talent du metteur en scène annonce déjà la valeur des futurs compositions.
C'est un fait, Akira Kurosawa n'a jamais réalisé de mauvais long métrage. Même «Les Hommes Qui Marchent Sur la Queue du Tigre», film de sabre sans combat (« des samouraïs assis les 3/4 du temps » comme disait un spectateur dans la salle), en costume d'époque mais tourné en studio, calqué sur le théâtre nô et d'un registre étonnamment comique est digne d'intérêt. C'est même un parfait exemple du talent de Kurosawa à se jouer des contraintes, à faire d'une intrigue minimaliste un film d'une heure, brillamment mis en scène et même porteur d'un point de vue critique quant à la société japonaise (il suffit de voir la séquence très drôle où les 5 jeunes samouraïs s'enthousiasment pour se faire hara-kiri, sous le regard moqueur de leur maître). «Les Hommes Qui Marchent Sur la Queue du Tigre» repose par ailleurs grandement sur ses solides acteurs, au jeu excessivement théâtral (ce sont les conventions du genre), particulièrement sur un Kenichi Enomoto en grande forme dans le rôle d'un porteur facétieux. On retrouve même l'inévitable Takashi Shimura et Susumu Fujita, qui avait interprété l'inoubliable Sugata Sanshiro, ainsi que Masayuki Mori, autre grand acteur japonais. Pas grand chose d'autre à signaler, j'en profite donc pour revenir à la mise en scène de Kurosawa, encore une fois prodigieuse : les mots ne peuvent décrire la beauté de ses images, mais on peut toutefois remarquer qu'il lui suffit d'un plan bien placé et bien construit pour rendre crédible un film aux allures pourtant fauchées... Tel plan d'ensemble digne d'un tableau, tel gros plan sur une figure excessivement expressive, tel plan sur des hommes marchant dans une forêt d'arbres factices, tel plan sur un visage sortant des fourrés,... c'est un émerveillement de chaque instant que de contempler les longs métrages du Sensei, et malgré tous ses (relatifs) défauts «Les Hommes Qui Marchent Sur la Queue du Tigre» ne déroge pas à la règle. S'il reste un long métrage mineur, il vaut pour autant largement le coup d'oeil! [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/