« Le train de 16h50 » est la première des quatre adaptations des aventures de Miss Marple, réalisées par George Pollock avec Margaret Rutherford dans le rôle de la détective née de l’imagination d’Agatha Christie. Actrice certes reconnue dans son pays, Margaret Rutherford acquiert une popularité internationale grâce à sa composition unique dans les quatre films précités. A tel point que sa performance dans « Hôtel International » d’Anthony Asquith en 1963 lui vaudra l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle féminin. Âgée de près de soixante dix ans quand elle endosse le rôle, Margaret Rutherford l’épouse à la perfection, lui insufflant toute l’autorité nécessaire et la rouerie qui caractérise celle qui s’immisce dans tous les milieux pour traquer les criminels. Nous sommes toutefois dans l’Angleterre des années 1930 et il convient donc de garder sa dignité et son self contrôle en toute occasion. Cette enquête voit Miss Marple après avoir vu une femme se faire étrangler dans un train croisant celui dans lequel elle voyager, se faire embaucher comme domestique dans une vieille demeure où vit un vieil ermite grognon (James Robertson Justice) avec sa fille (Muriel Pavlow) et son petit-fils (Ronnie Raymond). S’engage alors un huis clos du meilleur effet, mêlant avec bonheur scènes cocasses et déroulement d’une enquête plutôt bien ficelée. On ne s’ennuie pas une seconde avec la vieille dame absolument délicieuse entourée de seconds rôles anglais tout à fait convaincants épaulés par Arthur Kennedy qui depuis les années 1940 a travaillé à Hollywood avec les plus grands réalisateurs comme Raoul Walsh, Fritz Lang, William Wyler, Nicholas Ray, Elia Kazan ou Anthony Mann. Une approche de l’œuvre Agatha Christie tout à la fois prosaïque, modeste et roborative